Des difficultés à pouvoir donner son consentement libre et éclairé lors d’une décision médicale, le sentiment de ne pas être écouté, de ne pas être pris en considération ou le sentiment de rencontrer d'autres problèmes de communication lors d’une consultation, au cours d’un traitement, après le décès d’un proche ou durant le séjour d’un parent en institution peuvent parfois laisser un goût amer, voire un profond ressentiment qui risque d’évoluer vers le conflit. Le Bureau cantonal de médiation santé et handicap offre un espace d’écoute et de communication indispensable dans ces situations.
«En offrant l’appui d’un tiers neutre, ce lieu permet de créer un débat puis une recherche de solutions à l’amiable entre des personnes qui jusque-là ne se comprenaient pas ou qui étaient en rupture de confiance», explique Chantal Thouverez, médiatrice cantonale de la santé. «L’authenticité, le respect mutuel et la confidentialité y constituent des principes de base», poursuit-elle.
«Le premier contact avec notre bureau est à l’initiative du patient ou des proches. Ceux-ci font appel à nos services quand ils ne peuvent pas interpeller personnellement les professionnels de la santé, que ce soit après un premier échec de discussion ou par crainte de ne pouvoir établir un dialogue paritaire», précise sa collègue Nadia Gaillet-Minkow.
Démarche en plusieurs temps
Les médiatrices commencent par analyser de manière approfondie chaque situation. Un entretien en tête à tête permet de connaître la nature des problèmes ainsi que les objectifs et attentes des protagonistes.
Les médiatrices choisissent ensuite un type de médiation. Lorsque la situation est très conflictuelle et présente des risques, elles recourent à la médiation indirecte; elles font la navette entre les deux parties. Mais quand la situation le permet, une médiation directe est organisée. Plaignant et professionnel se rencontrent alors en présence de la médiatrice. Le but est de clarifier et de décomposer les éléments litigieux pour créer des conditions favorables à un dialogue constructif. Les propos échangés par les personnes ayant parfois été mal compris sur le terrain, il importe d’établir en séance les faits tels qu’ils ont été vécus par chacun. L’idée est de lever tout malentendu. «Nous modérons parfois la partie émotionnelle et cherchons à créer les meilleures conditions pour que les parties posent un regard rationnel sur l’événement, en tenant compte de l’autre», explique Nadia Gaillet-Minkow.
Dans un deuxième temps intervient une reconnaissance mutuelle explicite. Le cas échéant, le professionnel mis en cause pourra exprimer ses regrets voire présenter ses excuses. Cette étape conduit à un apaisement et à une réconciliation.
Le troisième temps de la médiation directe est consacré à la construction d’un projet d’accord incluant des engagements concrets choisis librement par les deux parties. L’accord est rédigé dans un document officiel et soumis à la signature des personnes réconciliées.
Cas limites
Selon le cadre juridique, certains cas litigieux comme les vols ou spoliations de biens, les affaires de mœurs, les menaces de mort, les contestations d’honoraires ou les fautes professionnelles très spécifiques à l’art médical et dentaire ainsi que les conflits de travail ne peuvent pas être traités en séance de médiation. «Les personnes plaignantes sont alors orientées vers l’organe de recours compétent et autorisé à agir: police, justice, ou conseil de santé», précise Chantal Thouverez.
> Pour en savoir plus: page médiation sur le site internet de l'Etat
> Contact: Bureau cantonal de médiation santé et handicap, av. de Montoie 36, 1007 Lausanne. Tél. 021 316 09 87 (de 9h30 à 13h).