Si vous n’avez pas encore vu l’exposition dédiée à la Collection iconographique vaudoise, courrez au Musée de l’Élysée avant dimanche 3 janvier! Ce sont les derniers jours pour cette première – et peut-être unique – occasion d’embrasser d’un regard une sélection représentative du patrimoine d’images locales conservé par le Canton depuis plus d’un siècle.
Centaines de milliers de pièces
La collection sera désormais répartie entre la Bibliothèque cantonale universitaire (BCU) et le Musée de l’Élysée. Les 500 pièces de l’exposition ne sont qu’une infime parcelle des centaines de milliers de documents qui la composent et qui couvrent toute l’histoire du médium, depuis 1840 jusqu’aux années 1980. Mais elles donnent bien l’idée de la foison qu’elle présente et de la variété d’entrées possibles quand on considère l’histoire et la culture locales par le biais du témoignage photographique.
Diversité de sujets et multiplicité d’angles
Portraits de personnalités vaudoises, paysages, architectures caractéristiques, grands travaux d’urbanisme tels la couverture du Flon, anciennes barges du Léman, mégalithes et blocs erratiques du canton, greniers, fontaines, enseignes de bistrot ou même fers à bricelets... La liste des sujets est longue. Celle des regards ne l’est pas moins, entre l’œil – amateur ou professionnel – de l’artiste, du documentaliste, de l’archiviste, du scientifique, de l’ingénieur, ou du passionné de technique photographique. Parmi les albums de famille, les travaux effectués par les studios qui se sont développés dans le canton au XXe siècle ou encore les campagnes d’inventaires systématiques initiées par des photographes particuliers ou par l’administration, il y a de quoi réveiller toutes les mémoires et ouvrir un abîme de questions sur la conservation et l’image.
Gestion appropriée
La perspective du déménagement du Musée de l’Élysée dans le futur pôle muséal a d’ailleurs ravivé une réflexion qui n’a jamais cessé sur la mise en valeur et l’accès à ce fonds. Créée par le pasteur vaudois Paul Vionnet (1830-1914), la collection a passé d’une institution à l’autre en s’enrichissant constamment jusqu’à son arrivée à la Maison de l’Élysée, d’abord au sein du Cabinet cantonal des estampes dès 1980, puis du Musée de l’image créé en 1985. À l’heure des métadonnées et des catalogues électroniques, il n’y a plus guère de justification à conserver au même endroit cette collection dont l’unité, toute relative, peut être préservée par des moyens virtuels.
Photos documentaires à la BCU
Les inventaires photographiques du patrimoine vaudois, présentés à l’exposition dans les combles, ont un aspect documentaire que la BCU est plus apte à gérer que le Musée. Ils retourneront donc où ils se trouvaient entre 1945 et 1980. Le Musée conservera par contre les grands fonds présentant une cohérence historique, tels ceux des photographes Paul Vionnet (présenté au rez dans l’exposition) ou Gaston de Jongh (à voir au sous-sol).
La facilité de recherche dans cette multitude de documents y gagnera. L’accès sera amélioré et les nouvelles salles du pôle muséal permettront de voir à l’occasion quelques exemples tirés de l’un ou l’autre des fonds qui composent la collection. Mais pour se faire une idée générale et non virtuelle de la richesse de cette collection, les vacances de Noël qui s’approchent sont le moment idéal.
> «La mémoire des images: autour de la collection iconographique vaudoise». Exposition au Musée de l’Élysée, Lausanne, jusqu’au dimanche 3 janvier 2016: ma - di, 11-18h. Fermé le lundi, sauf les jours fériés.
> Des photos à lire et à compter. Abécédaire proposant d’accompagner l’enfant dans son apprentissage de la lecture avec une sélection de photographies de la Collection iconographique vaudoise. Édité par le Musée de l’Élysée.