Didier Colliard commence sa carrière comme employé postal. Il devient ensuite technicien chez Swisscom et responsable d’un Swisscom Shop à Lausanne. Lassé des bureaux, il répond à une offre d’emploi de l’État qui recherche un huissier. Un virage qu’il ne regrette pas. Dix-huit ans plus tard, il succède à Jean-Luc Aeschlimann comme huissier-chef. Il s’occupe désormais de la logistique, du management de l’équipe et devient le répondant de ses pairs.
Débrouillardise, discrétion et disponibilité
Les sept huissiers et l’huissière du Grand Conseil et du Conseil d’État sont rattachés à la Chancellerie d’État. Affectés à chaque département, en priorité aux cheffes et chefs de ceux-ci, tous sont amenés à assister le Conseil d’État pour chaque séance ou engagement où l’on a besoin d’eux. De même, ils sont à tour de rôle au service du Grand Conseil lors des séances du parlement. L’un d’entre eux aide à l’intendance de la Maison de l’Élysée lors de manifestations.
Très variées, leurs tâches sont en particulier d’entourer et de faciliter l’activité des conseillers et conseillères d’État: ils préparent les salles avant une réunion, accueillent les convives et peuvent s’improviser chauffeurs. Aux premiers jours d’une législature, l’huissier apporte sa connaissance pratique des lieux à son conseiller d’État. Ce poste ne demande pas de formation particulière, sinon les «trois D» rappelés par Didier Colliard: «débrouillardise, discrétion, disponibilité».
«Huissier, c’est une vocation»
L’agenda d’un huissier peut changer à chaque instant. Il dépend des impératifs des conseillers d’État, des séances plénières aux imprévus de la circulation. «C’est peut-être cette dimension qui m’a attiré. Ici, on n’a pas de bureau, pas d’horaires, pas d’agenda fixe. Tout bouge en permanence». Didier Colliard admet qu’il y a dans son métier quelque chose de l’ordre de la vocation. «Soit on est fait pour ça et l'on reste jusqu’à la retraite, soit on part très vite».
Un travail en tandem
Didier Colliard est rattaché au Département des infrastructures et des ressources humaines, dirigé par la conseillère d’État Nuria Gorrite. Une relation de confiance s’instaure entre un ministre et son huissier, qui est assermenté. La politique est omniprésente. Il assiste aux séances du Grand Conseil et a accès selon les besoins à la salle du Conseil d’État. Mais il n’en parle pas. «Ce n’est pas notre rôle. Nous ne travaillons pas pour un parti, pour une ligne politique, mais nous sommes au service du Canton». À chaque élection, les cartes peuvent théoriquement être redistribuées: les conseillers d’État sont susceptibles de changer de département… mais l’huissier reste!