La Gazette

n°280
5 octobre 2017

À la une

Des données du patrimoine suisse hackées?

L’Université de Lausanne a-t-elle été victime d’un piratage massif de données les 15 et 16 septembre derniers? Non, elle a juste accueilli le troisième hackathon culturel suisse OpenGLAM. En seulement deux jours, 70 participants ont relevé le défi et donné du sens à des données appartenant au patrimoine culturel suisse.

Une septantaine de participants ont décrypté des bases d’informations allant d’un ensemble de photographies à des répertoires de statistiques culturelles ou encore des collections de manuscrits et d’objets d’histoire de la médecine. De profils divers – historiens, chercheurs de l’Université de Lausanne, développeurs, documentalistes ou encore archivistes –, ils ont mis en commun leurs compétences avec pour objectif de tester des idées et réaliser un prototype d’application informatique. Ces ensembles de données libres de droits ont été préalablement récoltés tout au long de l’année par OpenGLAM, l’association organisatrice de l’événement.

Les institutions culturelles à l’heure du big data

OpenGLAM cherche à valoriser les données patrimoniales en les ouvrant au public et en facilitant leur (ré)utilisation. GLAM est l’acronyme de Galleries, Libraries, Archives and Museums. Beat Estermann, coordinateur de l’événement, précise que l’objectif des hackathons est «de faciliter l’utilisation des données. Pour les institutions, c’est un premier pas vers un changement culturel qui implique l’ouverture de ces données, mais aussi un autre rapport aux utilisateurs.»

«Les bibliothèques sont de grands fournisseurs de données. Ces informations peuvent être exploitées pour de nouveaux usages ou de nouvelles connaissances», souligne la directrice de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne (BCUL), Jeannette Frey, qui défend depuis plusieurs années une stratégie de numérisation et d’accès en ligne à de nombreux documents. Plusieurs ensembles de photographies, et de fiches biographiques sur les personnalités vaudoises ont été proposés aux participants de l’événement.

Créer en s’amusant

Véritable accélérateur d’idées, ce hackathon laisse derrière lui, à la fin des deux journées, onze projets qui ont été présentés et documentés en ligne: un outil de reconnaissance visuelle qui aide à identifier des personnes ayant participé aux commissions de la Société des Nations, ou encore une interface faisant le lien entre des objets et des livres historiques de médecine de l’Institut universitaire d’histoire de la médecine et de la santé publique du CHUV. Pas de compétition, donc juste un temps pour créer ensemble et s’amuser avec des données.

> Les projets sont visibles sur le site d'OpenGLAM

Beat Esterman: «c'est un premier pas vers le changement culturel»

Beat Estermann, chargé de recherche à la Haute école spécialisée bernoise et coordinateur de l'événement, explique pourquoi les institutions gagnent à partager leurs données.

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Un marathon de 48h pour les participants du troisième hackathon culturel suisse, ici dans le Génopode à l'Université de Lausanne – (bic).

Martin Grandjean, chercheur à l'UNIL: «le hackathon comme lieu d’interdisciplinarité»

Martin Grandjean, assistant de recherche à l'Université de Lausanne et membre du comité d'Open Data Suisse, souligne la dimension ludique du hackathon, derrière l’expérimentation.

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Un «hackathon», c'est quoi?

Contraction des mots «hack» et «marathon», un «hackathon» est un événement qui rassemble des informaticiens et des acteurs de différents domaines dans le but de créer de nouvelles applications numériques. La rencontre se caractérise par une intense collaboration dans un espace restreint et sur une courte durée, généralement deux ou trois jours.

Le terme apparaît aux États-Unis en 1999. À l'origine, les hackathons comportent une dimension civique. L'utilisation des nouvelles technologies numériques est orientée avant tout vers l'innovation sociale. La philosophie des hackathons prend sa source dans les mouvements en faveur des logiciels libres.

Le «like» de Facebook est par exemple né lors d'un hackathon. (Source: OpenGLAM)

Jeanette Frey: «nous sommes de grands producteurs de données»

Jeannette Frey, directrice de la BCUL, défend depuis plusieurs années une stratégie de numérisation et d’accès en ligne à de nombreux documents.

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Actualités

Les proches aidants se racontent sur les planches

Le 30 octobre aura lieu la Journée des proches aidants. Cette année, une troupe de théâtre improvisera à partir des récits de vie des spectateurs. La metteure en scène explique cette forme théâtrale originale. Une proche aidante témoigne de son quotidien dans un reportage vidéo.

13% des Vaudois de plus de 15 ans sont «proches aidants». C’est-à-dire qu’ils aident au moins une fois par semaine une personne de leur entourage, malade ou non autonome. Une journée leur est dédiée, le 30 octobre, à l’initiative des cantons romands. Les buts sont de faire connaître – et reconnaître – ce statut et informer des soutiens à disposition des proches. C’est aussi l’occasion de dire merci à celles et ceux qui consacrent du temps à un membre de leur famille ou un ami et souvent leur permettent de rester vivre chez eux.

À l’Octogone de Pully, puis à Yverdon-les-Bains, Vevey, Nyon et Payerne, la troupe de Théâtre Playback Romand improvisera sur ce thème. Explications de Katia Delay Groulx, sa «conductrice».

Le 30 octobre, vous proposerez du théâtre «Playback». De quoi s'agit-il?

Katia Delay Groulx: Il s’agit d’une forme très spécifique d’improvisation, rare dans le monde francophone. Playback veut dire «jouer en retour». Le jeu se nourrit des récits de vie des spectateurs. Un thème est choisi, par exemple les proches aidants. Un «conducteur» – j’ai ce rôle dans la troupe – pose des questions au public pour faire émerger des moments vécus. Puis les acteurs rejouent un bout de l’histoire.

Les récits peuvent n’être qu’un mot ou une phrase ou durer quelques minutes. Il y a un travail de mise en forme. Nous utilisons les métaphores et élaguons pour aller au cœur du propos. Parfois il faut montrer ce qui n’a pas été dit. Nous avons plusieurs formes prédéfinies, comme la «sculpture fluide» où les acteurs rendent la phrase avec le corps durant quelques secondes ou encore le «V narratif», où les acteurs, placés selon la forme d'un V, développent un récit plus long en lui donnant une dimension universelle. L’un d’entre eux est narrateur et les autres «illustrent» et enrichissent son récit avec des sons et de l’expression corporelle. L’improvisation est très construite!

Comment vous êtes-vous préparés à improviser autour de la thématique des proches aidants?

Le thème des proches aidants est au cœur de nos existences. Il s’agit de questions politiques et sociales: la responsabilité et le droit de la famille. Les thématiques en jeu sont très humaines et universelles: la solidarité, la culpabilité, le besoin de reconnaissance, l’amour, l’abnégation et la quête d’équilibre. Ou le sentiment d’être écartelé entre deux émotions, comme l’envie d’aider et l’épuisement. L’acteur écoute les émotions que le récit produit en lui et travaille en résonnance, mais sans projeter son histoire sur celle de l’autre.

Comment réagit le public en principe?

Les gens participent! L’envie de raconter est très humaine. Nous donnons de l’importance au récit de chacun, même s’il est tout petit. C’est rare d’être entendu ainsi. Le simple fait que l’histoire soit jouée fait beaucoup. Tous l’écoutent avec respect. C’est une forme de reconnaissance. Les gens se voient de l’extérieur, avec distance. Ils se découvrent, rient, souvent ils sont très émus.

Et des liens invisibles deviennent visibles au sein du public, c’est impressionnant. Nous prévoyons un moment pour discuter après. Les gens vont les uns vers les autres. Une identité collective émerge grâce au partage du récit.

La troupe de Théâtre Playback Romand improvisera à partir de récits de vie de proches aidants – (X. Logean).

Programme

Une campagne d'affichage sera lancée en octobre

Expositions, conférences, rencontres, portes ouvertes, brunchs, projections de films, représentations théâtrales et d’autres activités encore sont au programme de la Journée cantonale des proches aidants. Un programme vaudois liste les possibilités par région.

Les soirées de théâtre-récit de vie ont lieu le 30 octobre à Pully, le 1er novembre à Yverdon-les-Bains, le 2 à Vevey, le 3 à Nyon et le 7 à Payerne. L’entrée est libre. Les réservations, obligatoires, se font auprès de l’Espace proches (0800 660 660)

> Infos et programme: www.journee-proches-aidants.ch

> Plus d’infos sur les soutiens à disposition des proches aidants

Un congé pour proches aidants à l’État

Une directive de la loi sur le personnel (LPers) traite expressément du congé pour proches aidants. Elle prévoit que les collaboratrices et collaborateurs de l’État puissent bénéficier d’un congé jusqu’à concurrence de 12 jours par an (directive technique de la LPers n°35.09). Ce congé est accordé à la condition que les congés prévus par le règlement d’application de la loi sur le personnel (RLPers) pour d’autres circonstances familiales ou particulières (article 83) n’aient pas déjà été octroyés.

> Directive technique LPers n°35.09 (PDF)

> RLPers

VIDÉO: Une proche aidante raconte son quotidien

> Voir la vidéo

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Concours: voici les plus belles perchettes cantonales!

Après un long suspense, voici les gagnants tant attendus du concours «Bernadette la perchette vaudoise»! Deux trios de tête ont été désignés par le public et un jury.

Cet été, vous avez été 390 à voter pour la plus belle perchette. Même Donald Trump a participé (ou un homonyme qui s’est identifié comme tel…)! N'étant malheureusement pas un employé de l’État de Vaud, nous n’avons pas pu retenir sa voix. Nous le remercions toutefois chaleureusement pour son intérêt!

Le personnel de l'État et un jury composé par l’équipe du Musée de l’Élysée ont rendu leur verdict... Découvrez les deux podiums en cliquant sur les images à droite. Vous pourrez visionner les diaporamas!

Une cérémonie de remise des prix-surprises aura lieu cet automne.

Encore un grand bravo et merci à toutes les participantes et les participants qui ont plié Bernadette et ont envoyé des photos colorées et créatives! Et merci aux votants enthousiastes!

L’équipe Gazette

> Découvrir l es trois Bernadette du public

> Découvrir les trois Bernadette du jury

Les Bernadette du public sont l'œuvre de Laurent Salzarulo, de la Direction générale de l'enseignement supérieure. Cliquez sur l'image pour découvrir le podium du public

La Bernadette du jury

La perchette de Caroline Spertini a remporté le prix du jury. Cliquez sur l'image pour découvrir le reste du podium

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Collègue passionnée: de Lavigny à Boston…en 3 heures 37!

Sophie Allegrini est enseignante au collège de Lavigny et pratique la course à pied depuis 10 ans, une passion qu’elle transmet avec plaisir à sa classe de 4P.

C’est après la naissance de son troisième enfant que Sophie Allegrini ressent le besoin de prendre plus de temps pour elle. Elle se décide pour une activité sportive. Une amie avec qui elle pratique régulièrement l’aquagym lui propose alors de venir courir avec elle et c’est le déclic. Elle s’inscrit cette année-là à sa première course, l’Escalade à Genève, et découvre le frissonnement d’être dans un bloc de départ: «J’étais comme une gamine. Je me suis retrouvée dans la peau de mes élèves. C’est une émotion que je redécouvrais.» Cette expérience la pousse à s’inscrire à d’autres courses, jusqu’à son premier marathon en 2010, celui des Alpes-Maritimes. Six autres suivront.

Accepter les victoires comme les défaites

Pour Sophie Allegrini, la course à pied est un sport qui apprend l’humilité, comme au marathon de Paris où elle dépasse le temps qualificatif pour le marathon de Boston de 2 minutes. «Chaque marathon est une aventure différente, explique Sophie Allegrini. Il faut ravaler sa fierté et tout ce qu’on a sacrifié, et surtout ne pas écouter cette voix qui dit "C’est fini, c’est la dernière fois que je fais un marathon!"». C’est en rentrant de Paris qu’elle découvre avoir gagné par tirage au sort un dossard pour le marathon de Chicago, une deuxième chance de se qualifier pour Boston. Résultat? Un temps «stratosphérique» de 3h37: «C’est là que je me suis souvenue avoir dit à mon mari en partant vers le départ "Ça va vite passer!"» Afin de ménager ses genoux, l’enseignante s’est aussi mise au triathlon, aidée par son mari passionné de natation, qui lui a appris le crawl. Se retrouver en situation d’apprentissage s’est révélé très instructif pour elle et lui a permis de mieux comprendre les difficultés auxquelles peuvent être confrontés ses élèves.

Une passion à transmettre

Selon Sophie Allegrini, la course à pied c’est de la rigueur, de la persévérance, de la souffrance, mais surtout du plaisir avant tout. Un plaisir qu’elle tente de transmettre à ses élèves en leur proposant de participer depuis cinq ans à la course BCV Junior de deux kilomètres qui a lieu dans le cadre des 20 KM de Lausanne. Cette année, sur 18 élèves, 16 étaient sur la ligne de départ: «C’est un évènement qui tisse des liens entre eux, qui renforce la cohésion de classe. Et ils reviennent tous le lundi suivant avec leur médaille autour du cou!» Comme elle est en charge des trois périodes de gymnastique, elle les entraîne elle-même à la course à pied: «On commence par courir 30 secondes, puis une minute la fois d’après, et ainsi de suite. Je leur apprends les bons étirements à faire après, ainsi qu’à observer leur pouls. En fait, il s’agit d’apprendre à écouter son corps.»

Première de sa catégorie au Tour du Pays de Vaud, Sophie Allegrini s’est aussi vue décerner le prix «Coup de cœur» de l’organisatrice. À 51 ans, elle ne compte d’ailleurs pas ralentir son rythme d’un marathon par année ou arrêter de transmettre sa passion à ses élèves: «Je leur apprends qu'il y a autre chose dans la vie qu'apprendre à lire et écrire. Si je peux leur transmettre cette passion, je leur montre que la vie est pleine de facettes différentes.»

Sophie Allegrini a besoin d’être structurée et d’avoir un objectif précis pour s’entraîner, deux aspects qu’elle retrouve dans son métier d’enseignante – (bic).

Recherche collègues passionnés

Vous êtes collaboratrice ou collaborateur de l’État de Vaud (dans l’administration, au CHUV, à l’UNIL, dans un établissement scolaire, autre) et avez une passion sportive ou artistique à laquelle vous consacrez une grande partie de votre temps libre. Faites-le nous savoir par courriel à l’adresse info(dot)gazette(at)vd.ch (mention «collègue passionné»).

> Retrouvez les portraits des «collègues passionnés» dans un dossier (intranet)

Au pas de course

En plus d’un marathon par année, Sophie Allegrini participe à toutes sortes de courses régionales, comme ici à la 1020 Run de Renens – (M. Demont).

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Reportage

Télécommunications: le Réseau cantonal vaudois fête ses 30 ans

C’est lui qui achemine les données de l’État à travers le canton et parfois même au-delà. Conçu en 1987, le Réseau cantonal vaudois déploie aujourd’hui 38'000 km de fibre optique et met en lien plus de 760 sites cantonaux, communaux ou paraétatiques. Retour sur l’histoire de ce réseau qui n’a pas dit son dernier mot.

Des lignes de cuivre à la fibre optique en passant par la révolution internet, que de chemin parcouru! Véritable autoroute de la télécommunication, le Réseau cantonal vaudois (RCV) n’a cessé de se développer et d’optimiser ses performances depuis sa conception en 1987, sa validation par le Conseil d’État en avril 1988 et l’inauguration, le 20 octobre 1989, du premier nœud de connexion à la tour Bel-Air d’Yverdon-les-Bains.

«En faisant converger les différents canaux de télécommunications entre Yverdon et la capitale vaudoise sur un seul point d’accès décentralisé, on optimisait le rapport coût-performance de la liaison entre les services étatiques de la deuxième ville du canton et ceux de sa grande sœur lausannoise», se souvient Pierre-Alain Rotzetta, fondateur du réseau. Le RCV était né et tous les chefs-lieux de district allaient rapidement bénéficier de cette nouvelle organisation. Aujourd’hui, pas moins de 60 nœuds permettent à 768 sites de l’administration cantonale vaudoise, mais également des principales communes vaudoises et de divers organismes paraétatiques, d’échanger leurs données informatiques et de communiquer entre eux par le biais de la téléphonie fixe, de la messagerie électronique et de la vidéo, ce qui fait du RCV l’un des plus grands réseaux administratifs privés de Suisse.

Un symbole fort

Créé et géré par la Direction des systèmes d’information (DSI), aujourd’hui sous la houlette de Patrick Amaru, le RCV a donc commencé à tendre ses fils et à tisser sa toile souterraine – parfois même immergée dans les eaux du Léman – il y a trois décennies déjà. Il n’est pas inutile de rappeler que Vaud était à l’époque le premier canton à bénéficier d’un tel réseau. «Pour nous, le défi initial était lié à la configuration même du territoire cantonal, dont la surface est très grande, morcelée et géographiquement très contrastée», explique Pierre-Alain Rotzetta, qui rappelle aussi le rôle de pionnier joué par l’État de Vaud: «Au début des années 1990, nous avons été parmi les premiers à exploiter le potentiel de la fibre optique, élément-clé de la révolution des télécommunications. Fédérant les différents services de l’administration cantonale grâce à une liaison commune, notre réseau est également devenu au fil des ans un symbole fort de partage et d’échanges.»

En constante évolution

À l’heure où se développent la numérisation des données et la cyberadministration, le RCV doit gérer un volume d’informations toujours plus grand, qu’il s’agit aussi d’acheminer toujours plus rapidement. «Augmenter les débits, assurer la qualité des services et renforcer la sécurité et la confidentialité des données sont les principaux défis qui nous occupent aujourd’hui», souligne Rémy Pasche, responsable de l’Unité télécom et infrastructures à la DSI. Et ce dernier d’ajouter: «Dans cette perspective sécuritaire et de rationalisation, l’heure est aussi à une réflexion plus globale qui devrait nous permettre, à terme, de mettre en place un Réseau romand de télécommunications, lequel – en plus de Genève, Neuchâtel et le Valais déjà partiellement connectés avec le RCV – inclurait également les cantons de Fribourg et du Jura.»

En constante évolution, le RCV n’a donc pas dit son dernier mot, et les décennies à venir seront sans doute aussi riches que les trois premières qui ont vu naître et se développer cet ambitieux réseau.

De g. à dr.: Pierre-Alain Rotzetta, fondateur du RCV, Patrick Amaru, directeur de la DSI, et Rémy Pasche, actuel responsable du RCV, dans le Datacenter à Longemalle – (bic).

Organisme indépendant

Armoires de télécommunication du Centre informatique de l'État à Recordon, à Lausanne, en octobre 1993. «Chaque carte représente une ligne, par exemple Château-d'Oex ou Aigle», explique Charles Gabriel, ancien du RCV – (Ch. Gabriel).

Le RCV est un réseau de télécommunications à portée géographique cantonale et intercantonale. Sa mission première est de connecter l’ensemble des sites de l’administration cantonale vaudoise répartis dans tout le canton et d’assurer à leurs utilisateurs un service de communication performant et fiable ainsi qu’un accès aux données de la Confédération et à internet. L’État ne dépend pas d’un opérateur privé pour ses interconnexions, car il possède en grande partie son réseau informatique et le gère de manière indépendante. Il ne subit donc pas les fluctuations des prix du marché pour la location des liaisons intersites et dispose d’un bras de levier important pour négocier les prix des services de télécommunications.

Le RCV offre également ses services à certains organismes paraétatiques – tels l’Établissement d’assurance contre l’incendie et les éléments naturels du canton de Vaud (ECA), la Fédération des Hôpitaux vaudois Informatique (FHVI), l’Association vaudoise d’aide et de soins à domicile (AVASAD) ou l’Établissement pour l’accueil des migrants (EVAM) –, ainsi qu’aux principales communes de notre canton. (Source: EMPD/État de Vaud, août 2009)

Le RCV en bref

La gestion du RCV est assurée par l'Unité télécom et infrastructures de la DSI.

En plus de concevoir, de mettre en place et de dépanner le RCV, les 30 techniciens et ingénieurs de cette unité sont également en charge de faire fonctionner les 17'000 téléphones internes et de gérer les 3500 abonnements de téléphonie mobile de l'administration cantonale vaudoise.

Le bon fonctionnement des 3 centres de données qui hébergent les serveurs de l'ACV repose également sur les épaules des professionnels de l’Unité télécom et infrastructure.

Les prochains développements des télécommunications verront apparaître une extension de la couverture WiFi à tous les locaux de l’administration.

La sécurisation et la rationalisation des accès au réseau filaire sont également inscrites au programme des années à venir.

Rappelons enfin que le RCV relie aujourd’hui plus de 760 sites : cela représente environ 3000 routeurs et switchs qui interconnectent pas moins de 1000 serveurs et 13'000 ordinateurs .

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Un bureau pour fédérer les ressources humaines à l’État

Le Bureau de coordination des ressources humaines réunit les professionnels du domaine actifs au sein des départements, les chefs de service et le Service du personnel. Quatre de ses membres expliquent à quoi sert cette structure qui nous concerne toutes et tous.

De la policière au fonctionnaire, de l’enseignante à l’infirmier, l’État compte 37’000 collaboratrices et collaborateurs. Inévitablement, ils sont confrontés à des modalités de gestion des ressources humaines variées. Le Service du personnel de l’État de Vaud (SPEV) a quant à lui pour mission de proposer une stratégie commune dans le domaine (le CHUV et l’UNIL sont autonomes). Avec tant d’employés à des postes si divers, difficile d’être au courant de toutes les pratiques et besoins du terrain! Depuis deux ans, le Bureau de coordination des ressources humaines (BCRH) est le pivot de l’information entre les professionnels des ressources humaines actifs sur le terrain et le SPEV.

Porte-parole des préoccupations

Au total, entre assistants en ressources humaines, responsables du domaine au niveau des services et des départements et chefs de service, plus de 400 personnes travaillent dans les ressources humaines, UNIL et CHUV compris. Chaque fonction implique des responsabilités et des exigences différentes (lire encadré).

Dans le cadre du BCRH, «nous pouvons questionner le SPEV sur les axes qu’il veut développer et faire des propositions. Cette plateforme est indispensable», affirme Anne Grandjean, responsable des ressources humaines au sein du Département du territoire et de l’environnement. «Nous sommes à la source de l’information, ajoute Pascal Chatagny, chef du Service des automobiles et de la navigation. Nous pouvons orienter la réflexion et anticiper les choses qui posent problème avant qu’un nouvel outil dédié aux ressources humaines soit mis en place». Pour Maïlé Palermo, assistante en ressources humaines dans le Département des institutions et de la sécurité, les réunions du BCRH sont «une occasion pour se faire entendre. J’ai par exemple pu amener une modification dans une directive sur l’établissement du certificat de travail. Le document doit désormais être élaboré avec l’appui d’une personne des ressources humaines. Il faut impérativement intégrer les professionnels du domaine et mettre à profit leurs connaissances au bénéfice des collaborateurs.»

Faire évoluer les pratiques

«Quand une problématique remonte au BCRH, explique Olivier Rochat, chef suppléant de la direction des ressources humaines à la Police cantonale, le SPEV en prend acte et il peut édicter une directive pour clarifier les choses». Maïlé Palermo le confirme: «c’est ce qui est en train d’être mis en place au niveau de l’enregistrement du temps de travail. Nous nous sommes rendu compte que l’on a des pratiques très différentes». Le but est de créer une règle commune afin de réduire les écarts entre services.

«Cette année, beaucoup de thèmes, comme la gestion de la relève, la formation continue, l’augmentation du nombre de places d’apprentissage, la gestion des présences et des absences, ont été abordés dans le cadre d’ateliers, souligne Anne Grandjean. Mais la création d’un modèle de certificat de travail est le projet le plus abouti.» La Police cantonale utilise d’ailleurs déjà le modèle élaboré par le BCRH, confirme Olivier Rochat.

> Pages intranet dédiées aux métiers des ressources humaines

Olivier Rochat et Maïlé Palermo – (bic).

Le BCRH en bref

Anne Grandjean et Pascal Chatagny – (bic).

Créé en 2015, le BCRH est composé de sept membres: le chef du SPEV, un chef de service, un représentant de chaque fonction des ressources humaines (assistant, responsable dans un service et dans un département), un représentant de l’UNIL et un du CHUV. Ces derniers ont leurs propres pratiques et apportent un éclairage complémentaire. «Les représentants viennent de différents départements et occupent des fonctions diverses. Ils travaillent en terrain variable! L’approche du métier est ainsi transversale», explique Caroline Berney, coordinatrice du BCRH pour le SPEV. «Un échange se construit, chacun peut puiser de l’information et des connaissances ailleurs, et des synergies peuvent être développées. Il y a une vraie richesse à connecter ces avis.» Le groupe se réunit tous les mois.

Missions

Le BCRH est chargé d’identifier les besoins et proposer des modifications de pratiques au SPEV. Il est aussi consulté lorsque le SPEV développe une nouvelle directive ou un nouvel outil. «Grâce au BCRH, l’information descend au terrain, souligne Caroline Berney. Il y a moins de risques de développer des pratiques qui ne soient pas applicables. Comme le SPEV fait partie du BCRH, le groupe dispose d’un vrai pouvoir de décision.»

Les séances sont consacrées tant à des outils très précis, comme le certificat de travail, qu’à des aspects stratégiques, comme la promotion des carrières au sein de l’administration.

Chaque année, le BCRH organise deux conférences auxquelles sont invités tous les collaborateurs des ressources humaines, afin de transmettre des informations sur des thèmes d’actualité et les nouvelles pratiques RH. La prochaine aura lieu le 2 novembre.

Quatre réseaux

Le BCRH au complet, le 26 novembre (de g. à dr): Olivier Rochat, Maïlé Palermo, Pascal Chatagny, Caroline Berney, Philippe Chaubert du SPEV, Filip Grund, chef du SPEV, Anne Grandjean, Jean-Pierre Klay du CHUV et Etienne Fivat de l'UNIL – (bic).

Le BCRH a chargé les représentants des trois fonctions des ressources humaines et le représentant des chefs de service de renforcer ou créer un réseau avec leurs homologues. Le but est de faire remonter des problématiques rencontrées dans leur travail quotidien et d’améliorer les pratiques.

Assistants

En contact direct avec le terrain, les assistants RH gèrent les dossiers des collaborateurs. Ils sont en relation avec eux de leur arrivée à leur départ, répondent à leurs demandes. Environ 150 personnes exercent cette fonction au sein de l’administration. Maïlé Palermo les représente au BCRH. Elle a fait passer un sondage à ses collègues pour connaître leurs besoins et attentes, et ainsi identifier les thèmes à aborder. Depuis, elle anime un atelier mensuel sur une thématique, par exemple la gestion des absences de longue durée.

Responsables dans les services

Occupant une position intermédiaire entre le SPEV, pour lequel ils sont garants des directives et des processus, et leur département, les responsables des ressources humaines de service sont une quarantaine . Ils participent au développement de la stratégie et sont aussi à l’écoute des attentes et des besoins des collaborateurs. Leurs missions vont de la gestion du temps à la formation continue, du développement des compétences à la gestion de la relève. Olivier Rochat, qui les représente depuis février, les a réunis en septembre pour une première séance. Le but était de définir comment collaborer et échanger au sein du réseau.

Responsables dans les départements

Les responsables des ressources humaines de département sont au cœur de la stratégie et ils conseillent leur hiérarchie. Anne Grandjean, leur représentante au BCRH, réunit une fois par mois les responsables des six autres départements et de l’Ordre judiciaire. Elle leur transmet les éléments qui sont ressortis de la dernière séance du BCRH et discute avec eux des projets à venir. Elle envoie un compte rendu des sujets abordés et attire l’attention sur les sujets qui peuvent toucher un département en particulier.

Chefs de service

La gestion des ressources humaines est l’une des tâches des chefs de service, qui sont l’autorité d’engagement. Ils appliquent les directives, mais disposent d’une marge de manœuvre. D’entente avec les collaborateurs, ils sont par exemple libres de définir un aménagement du temps de travail. Après chaque séance du BCRH, Pascal Chatagny envoie un résumé aux 40 chefs de service qui forment son réseau. S’il a une information spécifique à transmettre à plusieurs d’entre eux, il passe par le collège des secrétaires généraux et vice-versa.

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Brèves

VIDÉO: Itinéraires entrecoupés: un autre regard sur l'aide sociale

La photographe vaudoise Ghislaine Heger a réalisé des portraits de 23 bénéficiaires de l'aide sociale et recueilli leur témoignage. Son objectif est de montrer les différentes réalités qui peuvent mener à l'aide sociale. Du 3 au 21 octobre, son travail est visible à Morges.

L'exposition tournera dans plusieurs villes du canton jusqu'à la fin de l'année. Un livre retrace également ces «itinéraires entrecoupés». L'ensemble du projet a reçu un soutien financier du Département de la santé et de l'action sociale.

Dates des expositions à venir

  • Morges: 3-21 octobre
  • Renens: 24 octobre-9 novembre
  • Gland: 11 novembre-22 décembre
  • Yverdon-les-Bains: 22 novembre-19 janvier 2018
  • Neuchâtel: 1-23 février

Entrée libre

> www.itineraires-entrecoupes.ch

> Voir la vidéo

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Pratique

Pense te voir: l’heure du repoussegnon

La chronique «Pense te voir» accueille historiettes, anecdotes, étymologies et autres coups de cœur lexicaux et linguistiques à sonorités vaudoises. Ce mois, notre chroniqueur retrouve la saveur du «repoussegnon» de ses grands-parents pas comme les autres.

Ces grands-parents-là ne ressemblaient pas aux autres, confitures et télévision. Car ils exerçaient le métier magique de gérants du cinéma et détestaient la concurrence vespérale du petit écran. Ce métier décalait leurs horaires vers la soirée; et il valait mieux éviter de les appeler avant 10 heures du matin, heure à laquelle ils se mettaient à table pour déjeuner.

Ils soupaient en revanche comme tout le monde, en début de soirée. Mais au moment où, dans le voisinage, on s’installait devant le Téléjournal, leur journée de travail n’était de loin pas terminée. Il leur fallait s’habiller, se maquiller un peu avant d’ouvrir les portes du cinéma, se poster derrière le guichet de la caisse et dans la cabine de projection. Cette routine de chaque soir se terminait vers 23 heures avec l’extinction des lumières et un tour de ronde (pour s’assurer que personne ne s’était endormi dans un fauteuil).

Ils allaient ensuite souvent prendre un verre au café voisin, avant de rentrer. Et il n’était pas rare, au moment de retrouver l’appartement où flottait encore une odeur de soupe et de café au lait, de ressentir un petit creux: le souper était loin déjà; et on dort mal le ventre vide. Sonnait alors l’heure du repoussegnon: une collation rapide et improvisée où un morceau de pain, de gruyère, une tranche de jambon ou le reste (un peu revenu ) du gâteau aux pommes de tout à l’heure repassaient sur la table de la cuisine.

Souper deux fois

Repoussegnon: l’amusant petit mot, à la sonorité bien vaudoise, a son pendant transalpin: pusigno, à savoir un petit repas pris après le dîner. Selon l’Institut Treccani, référence de la langue italienne, le mot est composé du latin postcenium, soit littéralement «après souper». On trouve d’ailleurs, dans Langage des Vaudois, le mot poussegnon («petit en-cas, collation avant d’aller se coucher»*). L’adjonction du préfixe re marque la fréquence, l’action répétée. Ainsi ces grands-parents ramenaient-ils dans leur cuisine un peu du langage originel des gladiateurs des péplums, qui remplissaient leur cinéma les dimanches pluvieux.

* Bernard Gloor, Langage des Vaudois, éd. Cabédita, 2015.

À l'heure du repoussegnon, c'était pain, gruyère, tranche de jambon ou reste de gâteau aux pommes – (©Monkey Business - stock.adobe.com/fotolia).

Proposez-nous un mot vaudois

Jean Villard Gilles, qui affectionnait l'expression «Pense te voir!», aura été le premier contributeur de la rubrique – (ALS/Fonds B. Moulin).

Un mot, une expression vaudoise que vous employez à tout bout de champ? Qui vous rappelle un souvenir vague ou précis ancré ici ou là dans le canton? Irremplaçable à vos yeux? Intraduisible? Qui vous fait sourire? Ou dont vous aimez tant les chantantes sonorités? Écrivez à info.gazette(at)vd(dot)ch (mention: «Pense te voir!»). Vous pouvez proposer un mot ou une expression seuls ou, si la muse vaudoise vous emporte, un texte bref de votre cru. Sans omettre de préciser ce qui vous a fait choisir ce mot ou cette expression. On en parlera ici!

> Dossier «Parler vaudois» (intranet)

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Formation continue: nouvelle offre... sur un site tout neuf

Le site web du Centre d’éducation permanente (CEP) a fait peau neuve. La nouvelle interface propose des articles et des outils pour apprendre par soi-même et se former où et quand on le souhaite.

Combien de temps un participant attend-il entre le moment où il a besoin d'une formation et le moment où il la suit? L’internet mobile nous a habitués à ne plus attendre. Si la salle de cours reste un lieu privilégié pour apprendre et transmettre le savoir, l'apprentissage peut avoir lieu partout grâce aux écrans omniprésents.

Le CEP a donc ouvert un nouveau site web et propose en plus de l’habituel catalogue de formations, des ressources et des médias. Vous trouvez dès maintenant, des rubriques pour découvrir des sujets, approfondir vos connaissances, tester vos aptitudes et aller plus loin.

Se former où et quand on le veut

Toutes les ressources du site peuvent être consultées sur tablettes, téléphones portables et grands écrans. Chacun peut donc choisir où et quand c’est le bon moment.

Une vingtaine de titres et leurs ressources sont déjà proposés en ligne. Par exemple, «Affirmation de soi: gagner en aisance personnelle», «Communiquer: écouter et se faire entendre», «Maîtriser sa fonction et son temps» ou «Prévenir les risques de burn-out». D’autres suivront.

La formation pratique pour l’action publique

Dans les salles, la nouvelle offre de cours 2018 s’adapte à ces nouvelles méthodes par les classes inversées. Il s’agit de s’initier à la matière en ligne, à son rythme et selon ses connaissances préalables, et venir ensuite en salle pour pratiquer.

La certification des compétences est un enjeu croissant pour la mobilité professionnelle. Les certificats du CEP ont été revus pour augmenter l’impact sur les pratiques des participants.

Enfin, pour les équipes et les entités, des formations de groupes et d’autres prestations sont proposées et adaptées à la situation de l’institution.

> www.cep.vd.ch

> Découvrir les ressources en ligne

> Catalogue des formations

Retrouvez les formations, certificats et solutions sur mesure sur le nouveau site du CEP – (capture).

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Culture

Dans la tête du Musée de la main

Sommeil, rêves, illusions, hallucinations nous intriguent, et tout à la fois nous échappent. Jusqu’au 29 juillet 2018, le Musée de la main à Lausanne propose un voyage à travers les méandres du cerveau à la découverte des nombreux états de la conscience.

«Nous étions sans doute un peu inconscients… de la difficulté de représenter la conscience!», s’amuse le directeur de l’institution, Olivier Glassey. «La conscience est immatérielle, la transposer en objets a été un vrai défi pour les scénographes», confirme Roxanne Currat, conservatrice. Pour cette raison, «nous avons imaginé l’exposition comme un parcours initiatique où le visiteur découvre différentes facettes de la conscience», ajoute Carolina Liebling, directrice adjointe.

Où se situe la frontière de la conscience?

La conscience a commencé à intéresser les neuroscientifiques tardivement. Religions, philosophie, arts et psychanalyse s’y sont consacrés davantage. L’objet est difficile à saisir et les mécanismes qui en règlent le fonctionnement demeurent obscurs. Au Musée de la main, des modules interactifs et des installations artistiques invitent le public à mettre à l’épreuve ses perceptions et ainsi apprendre par l’action.

Au premier étage, le visiteur s’initie à définir la conscience, à la détecter et à la mesurer. Le «Schizophone» de Pierre-Laurent Cassière, cônes acoustiques focalisant, amplifiant et scindant les sons arrivant à chaque oreille, dénature l’écoute habituelle. La prothèse acoustique révèle ainsi une multitude de sons infimes, normalement inouïs, qui habitent la salle. La conscience est sélective face à l’ensemble des données que notre cerveau capte. Elle trie les éléments pertinents en fonction de nos buts.

Dis-moi de quoi tu rêves…

Au deuxième étage, le visiteur explore les divers états de la conscience comme le sommeil, les rêves, les illusions et les hallucinations. «Les neurosciences s’intéressent aux rêves depuis une trentaine d’années. Actuellement, nous comprenons certains mécanismes, mais de loin pas tous», affirme Roxanne Currat. Le niveau de conscience pendant le sommeil change selon la phase de la nuit. L’activité cérébrale pendant les rêves est très similaire à celle de l’état de veille. «Lorsque nous rêvons, nous éprouvons des émotions qui nous paraissent tout à fait réelles» souligne la conservatrice. Le rêve serait une forme de conscience autonome, sans influence externe, générée par le cerveau pendant le sommeil. La «Machine à Rêves» de Yannick Soller permet au visiteur de choisir les ingrédients à la base de son rêve et lui délivre un songe spécialement créé pour lui. Comme durant notre état de veille, les émotions et les sens façonnent nos voyages oniriques.

> «Dans la tête. Une exploration de la conscience». Exposition au Musée de la main UNIL-CHUV, à Lausanne, jusqu’au 29 juillet 2018: ma-ve: 12-18h, sa-di: 11-18h.

> www.museedelamain.ch

Roxanne Currat, biologiste de formation, est conservatrice au Musée de la main – (bic).

Le saviez-vous?

Activité cérébrale lorsqu’un patient en état de conscience minimale s’imagine en train de jouer au tennis (rouge) ou de se déplacer chez lui (bleu) – (Coma Science Group, GIGA-Consciousness – Ulg/CHU Liège).

Steven Laureys, neurologue à l’Université de Liège, a mis au point une technique permettant d’entrer en contact avec une personne dans un état de conscience minimale. Grâce à l’imagerie par résonance magnétique (IRM), les chercheurs parviennent à observer les régions du cerveau du patient qui sont activées lorsqu’il pense à une action particulière. Un système de communication a ainsi pu être créé. Lorsque le patient en état de conscience minimale souhaite répondre «oui» à une question, il doit s’imaginer en train de jouer au tennis et, pour répondre, «non», il doit s’imaginer en train de se déplacer chez lui. En suivant l’activation des zones cérébrales en direct, il est possible de connaître les réponses du patient. «Cette recherche a permis d’établir une méthode de communication avec des patients dans le coma. C’est une avancée scientifique importante!», explique Roxanne Currat. Cela permettrait par exemple aux soignants de pouvoir adapter un traitement en fonction du ressenti du patient ou de pouvoir connaître son état de bien-être.

Le Musée de la main fête ses 20 ans

Inauguré en 1997 par le chirurgien de la main Claude Verdan, le Musée de la main valorise les thèmes et les enjeux scientifiques et médicaux qui caractérisent notre société. Il propose des expositions immersives et interactives mêlant science, histoire, art et culture afin de sensibiliser la population. «Nous partons par exemple d’une théorie ou d’une expérience scientifique et nous la transposons en une installation interactive, explique Roxanne Currat. Ce qui nous intéresse est de surprendre le visiteur, lui faire ressentir des émotions et jouer avec ses sens. L’expérimentation sur soi permet de mieux comprendre la science.» L’équipe de conception des expositions est composée du sociologue Olivier Glassey, son adjointe Carolina Liebling, diplômée en lettres, la biologiste Roxanne Currat et Martine Meyer, elle aussi diplômée en lettres. Ils conçoivent les expositions avec l’appui de spécialistes du CHUV et de l’UNIL et de scénographes. «L’interdisciplinarité fait partie de la tradition du musée», souligne Carolina Liebling.

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Ovide est mort il y a 2000 ans exactement

Jusqu’au 3 décembre, une exposition célèbre les 2000 ans de la mort d’Ovide à la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne.

Ovide a marqué la culture occidentale. Les Métamorphoses en particulier ont nourri jusqu’à nos jours l’imaginaire littéraire, visuel et musical. L’exposition offre un parcours à travers l’histoire du livre et de la culture, des anciens imprimés aux diverses traductions ornées de gravures. Une fabuleuse série de livres d’art du 20e siècle est présentée. Un manuscrit des Métamorphoses du 12e siècle récemment restauré et numérisé complète l’exposition.

> «Ovide: vingt siècles en reflets». Exposition à la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne, site Unithèque à Dorigny, jusqu'au 3 décembre: lu-di: 8-23h.

> Site de la BCUL

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L’histoire du portail Montfalcon

Voir la bande-annonce de l'exposition

Redécouvrez l’histoire du portail Montfalcon de la cathédrale de Lausanne à l’Espace Arlaud jusqu’au 12 novembre.

Le parcours de l’exposition suit le fil des événements, de la construction du portail au début du 16e siècle à sa réfection au tournant du 20e siècle. Des éléments originaux en molasse, des œuvres de Lugeon, des moulages utilisés lors du chantier et quelques documents de travail sont exposés. Un film réalisé avec le département des humanités digitales de l'EPFL présente une reconstitution du portail du 16e siècle en 3D, grâce au scan de tous les blocs conservés.

> «Déclinaisons gothiques. Le portail Montfalcon de la cathédrale de Lausanne». Exposition à l’Espace Arlaud, à Lausanne, jusqu’au 12 novembre: mer-ve: 12-18h, sa-di: 11-17h.

> Site du musée

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Un Lausannois dans la jungle

Un ouvrage retrace l’aventure d’un Lausannois passionné de zoologie parti à l’autre bout du monde.

Paul Narbel (1876-1920), médecin lausannois, accompagne en 1906 et 1907 le naturaliste William Morton à Ceylan et Sumatra. Leur objectif est de collectionner des spécimens d’animaux pour le Musée cantonal de zoologie qui, aujourd’hui encore, les expose. Treize lettres que le médecin a envoyées aux siens au cours de cette aventure ont été transcrites et commentées. Des illustrations de vues et des photos d’animaux collectés durant l’expédition complètent l’ouvrage. Cette publication est un avant-goût des festivités du bicentenaire du Musée cantonal de zoologie.

> Imbos, chats-volants et tidlivuits. Une expédition naturaliste à Ceylan et à Sumatra, 1906-1907, éd. par Françoise Fornerod et Catherine Saugy, Éditions d’en bas, coédité avec le groupe Ethno-Doc, 2017, 186 p., 28.–

> Site de l'éditeur

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Collègues écrivains

Employés dans l'administration cantonale, enseignants, médecins, pasteurs, ils consacrent une part de leur temps libre à l'écriture de fiction. Voici les publications dues à ces collègues et parues récemment.

Les œuvres littéraires citées ci-dessous ou dans un précédent numéro de La Gazette, parues en 2017 et signées d'employés de l'État de Vaud, forment une liste incomplète. Si vous travaillez pour l'État et avez publié un roman, une pièce de théâtre ou un recueil de poèmes cette année, merci de le faire savoir par un courriel à l'adresse info.gazette(at)vd.ch, la rédaction pourra ainsi poursuivre ce tour d'horizon.

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La cinquième saison, nouvelle revue littéraire romande

Une dizaine de passionnés de littérature et de création lancent une nouvelle revue littéraire en Suisse romande. Le premier numéro paraît ce mois.

La cinquième saison ouvre ses colonnes à toute personne intéressée par la création littéraire en Suisse romande: écrivains, journalistes, traducteurs, éditeurs, libraires, bibliothécaires, etc. Les auteurs sont invités à se prêter au jeu de la contrainte et de la chronique. Tous les genres sont admis: nouvelles, portraits et fragments, récits de voyages et tribunes libres.

Cédric Pignat, enseignant à Villeneuve, Jérôme Meizoz, enseignant à l'Université de Lausanne, Odile Cornuz, chargée de missions stratégiques à la Direction générale de l'enseignement supérieur, ont contribué au premier numéro de la revue.

La cinquième saison se présente sous la forme d’un volume de plus de 150 pages vendu en librairie (15.–), et sur abonnement (50.– pour les quatre numéros annuels).

> www.5eme-saison.ch

> Une campagne de financement participatif est en cours

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Éditeur: État de Vaud. Rédacteur responsable: Laurent Koutaïssoff. Rédaction: Leila Bouanani, Olivia Dobay, Luc Jaccard, Marie-Hélène Jeanneret, Nicolas Liardon, Alessandro Luppi, Marie Minger. Contact: info.gazette@vd.ch
Copyright(c) La Gazette n°280 - 5 octobre 2017