La Gazette

n°285
1er mai 2018

À la une

Nouveau visage de l’État sur la toile

Dans la nuit du 24 au 25 avril, le site web de l’État de Vaud a migré. La forme et le fond ont été revus. À quoi pense-t-on quand on fait évoluer un site institutionnel de plusieurs dizaines de milliers de pages?

Ça y est. L’ancien vd.ch n’est plus. Mis en ligne le 28 mars d’abord en parallèle de son prédécesseur, pour un mois de tests, le nouveau site internet de l’État est dorénavant seul en ligne. «L’objectif était d’être simple, tant dans ce qui est dit que dans les procédures, explique Cinzia Pfeiffer, responsable du projet de refonte du site vd.ch pour le Bureau d’information et de communication. Notre site web est une vitrine de tout ce que fait l’administration. Il faut la soigner.»

Moins d'informations, plus de prestations

Le graphisme a évolué (lire encadré). Plus sobre et aéré, il n’avait pas été revu depuis 2009. Il respecte maintenant la contrainte technique du «responsive design», autrement dit la capacité de s’adapter à tous les types d’écran, du smartphone au poste fixe.

Moins sensible de prime abord, le contenu a changé. «Nous avons fait un grand effort sur les "prestations", c’est-à-dire les actions très concrètes des citoyens auprès de l’administration, comme demander un permis de pêche ou un extrait du Registre des poursuites. Nous les avons sorties de toute l’information que contenaient les pages et mises en avant», explique Cinzia Pfeiffer. La quantité d’informations a aussi diminué au profit de la simplicité et de la qualité du contenu. Le travail se poursuit. Comme plus de cent personnes rédigent des contenus pour le site de l’État, il faudra du temps pour que les pages respectent les mêmes standards.

Se mettre à la place de l’utilisateur

Les statistiques de fréquentation des pages ont permis d’identifier ce qui intéresse le plus le public et les besoins des usagers. Sur la page d’accueil, on trouve par exemple des liens directs vers les pages les plus visitées au gré des fréquentations saisonnières. Mais l’objectif était surtout de développer une interface web grâce à laquelle les usagers puissent trouver facilement les réponses à leurs questions. «Pour concevoir le nouveau vd.ch, nous avons schématisé les demandes, et imaginé le chemin que l’utilisateur suit», relève la responsable web. Le but est d’éviter que le citoyen arrive à un message d’erreur ou soit désorienté après avoir franchi quelques étapes.

Des volontaires ont testé le site avant qu’il ne soit mis en ligne. Observer la façon dont ils parviennent (ou non) à trouver un formulaire en ligne par exemple permet d’améliorer le produit fini. De nouveaux tests auront encore lieu ces prochains mois.

Administration à portée de clic

«Avec ce nouveau site, l’administration veut se rapprocher du citoyen», explique la responsable web. Le prochain objectif est de dématérialiser les prestations. Pour cela, un espace sécurisé devra être créé pour les privés et les entreprises. Les personnes pourront s’identifier et les données personnelles y seront authentifiées. Un projet de loi et une demande de crédit seront soumis au Grand Conseil ces prochains mois.

> www.vd.ch

> Plus d'infos sur les nouveautés

Work in progress

Le nouveau vd.ch n’est pas parfait. Des améliorations seront apportées au fil du temps. Si vous avez des remarques, n’hésitez pas à les faire parvenir à l’adresse info.web(at)vd(dot)ch.

Le nouveau site de l'État s'adapte à toutes les tailles d'écran. 23% des usagers visualisent vd.ch sur mobile – (bic).

En quelques chiffres

Dernière refonte du site vd.ch: 2009

Nombre de pages avant la refonte: environ 25’000

Nombre de pages après la refonte: 7120 (60 prestations, 3854 pages thèmes, 2806 pages autorité)

Plus de 150 personnes ont collaboré (beaucoup de contributrices et contributeurs, les gens qui tiennent à jour les pages du site)

Début de la réflexion en vue d’une refonte: fin 2013, le Grand Conseil approuve le projet de décret en 2015

Trois questions à Fiona Amitrano, graphiste

Les prestations et la navigation expliquées en 90 secondes – (bic).

Fiona Amitrano travaille au Bureau d’information et de communication (BIC) de l’État de Vaud. Elle a conçu le graphisme du nouveau site de l’État.

Comment crée-t-on le graphisme d’un site web?

Fiona Amitrano: Une agence a conçu pour nous des «wireframes», c’est-à-dire des modèles de pages qui indiquaient où disposer quels contenus pour faciliter la navigation. J’ai ensuite créé une quinzaine de pages types sur Photoshop : une page d’accueil, une page prestation, un formulaire en ligne, des chapitres, sous-chapitres, etc. Chacune déclinée en deux affichages, sur poste fixe et smartphone. Dans cette étape, il était important de travailler avec l’informatique afin de connaître le maximum de contraintes techniques et les intégrer. Il fallait par exemple choisir des polices gratuites, pouvoir mettre en page des contenus longs et améliorer l’accessibilité du site pour les mal voyants.

Une particularité de vd.ch dont il a fallu tenir compte?

Vd.ch est vraiment orienté vers l'écrit, il y a peu d’images. Or 90% des sites que nous regardons aujourd’hui et qui nous plaisent sont basés sur des photos grand format. La structuration et la hiérarchisation du texte étaient donc la clef. Il fallait rendre la lecture agréable. Au final, il y a très peu d’éléments graphiques, juste des boutons et des puces. Les espaces blancs sont importants car ils structurent les différents éléments. J’ai aussi joué avec des trames et des séparations colorées.

Visuellement, ça donne quoi?

Les trois colonnes de l’ancien vd.ch ont été abandonnées. Ce n’était pas très heureux pour diriger l’œil. La structure a été simplifiée avec une navigation par thème sur la page d’accueil. Le site s’étale sur l’écran, le fond est blanc et la police foncée pour aller droit au but. Les pages sont longues, car les gens font défiler le contenu sur smartphone . Nous avons gardé des couleurs sobres, en partant du logo: une déclinaison de vert, gris, noir et de la trame, pour dynamiser.

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VIDÉO: la refonte vécue par ses acteurs

Pour faire migrer le site de l’État, de nombreuses personnes ont collaboré pendant près de deux ans. Trois d’entre elles racontent comment elles ont vécu ce projet au long cours.

Les collaborations ont été nombreuses pour que vd.ch change de visage. Une équipe de la Direction des systèmes d'information à revu l’infrastructure technique et intégré le nouveau graphisme à l’outil TYPO3, qui permet de gérer le contenu du site.

L’équipe de «cyberadministration», en charge de créer un guichet en ligne pour les citoyens, a dû définir le catalogue des «prestations» que l’État peut ou pourra proposer sur internet. Écoutez Sophie Pichaureaux.

L’équipe web du Bureau d’information et communication a fait le lien entre l’informatique et les «contributeurs» des services, c’est-à-dire les personnes qui rédigent et tiennent à jour les pages web de leur entité. Le but était d’homogénéiser des pages rédigées par plus de cent personnes et de cibler les besoins des utilisateurs. Écoutez Cinzia Pfeiffer.

Les rédacteurs web ont quant à eux revu l’arborescence, c'est-à-dire la structure, et le contenu de leurs pages et identifié leurs prestations. Écoutez Patrick Genoud.

Patrick Genoud: «la mise en ligne n'est pas une fin en soi»

Patrick Genoud, Service du développement territorial – (bic).

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Cinzia Pfeiffer: «ma fierté, c'est le travail d'équipe»

Cinzia Pfeiffer, Bureau d'information et de communication – (bic).

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Sophie Pichaureaux: «il faut avancer pas à pas»

Sophie Pichaureaux, Direction des systèmes d'information – (bic).

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Actualités

Collègue passionné: lignes vives

Bernard Verdon lit dans l’épaisseur des murs du château Saint-Maire comme dans un livre et aime en raconter l’histoire. L’architecte a dirigé les travaux de restauration de la bâtisse cantonale, inaugurée le 14 avril. Il exposera en mai ses dessins pour la première fois. Récit de cette passion gravée en lui.

«Tout gosse, j’adorais observer les dessins dans le dictionnaire Larousse de mon père, se souvient avec précision Bernard Verdon. J’étais impressionné. Comment arrivait-on à dessiner si bien et si petit un cheval ou des planches d’anatomie?» Il décalque le fameux cheval encore et encore, au point que l’animal de papier se détache un jour, laissant un trou dans la page. L’accès à l’ouvrage lui est dès lors interdit.

Comprendre en profondeur

Enfant, il rêve de devenir dessinateur. Ses parents comprennent artiste et, inquiets, l’en dissuadent. Jeune homme, il effectue donc un apprentissage de dessinateur en bâtiment. Il poursuit avec la Haute École d’architecture de Fribourg puis l’EPFL. Durant sa formation, il remplit beaucoup de cahiers. Il pratique le dessin académique et le dessin «à vue», à l’extérieur. «Dessiner, c’est une manière de comprendre les choses en profondeur. Ce n’est pas instantané comme la photographie. Il faut saisir la taille, la hauteur, la relation entre les espaces», explique-t-il.

Bernard Verdon entre au Service immeubles, patrimoine et logistique (SIPaL) en 1998. Il change de casquettes au fil du temps: chef de projet, adjoint du chef de service, adjoint de l’architecte cantonal. Il s’occupe, entre autres, des «vieilles pierres de l’État», comme il dit. Il dirige par exemple les travaux de restauration de la Cathédrale, du château de Chillon, du château et de l’Église Saint Jean-Baptiste de Grandson, un ancien prieuré bénédictin du 12e siècle, «les vieilles grands-mères de l’État de Vaud», glisse-t-il avec malice.

L’appel du silence

Dans son travail, il ne dessine plus. Il se définit comme «un coordinateur et un pousseur de projets». Il fait le lien entre le maître d’ouvrage, c’est-à-dire l’État, les architectes mandatés pour dessiner et les entreprises de construction.

C’est ailleurs que le dessin entre à nouveau dans la vie de Bernard Verdon. Intéressé par la spiritualité, il effectue chaque année depuis 20 ans un séjour d’une à deux semaines dans l’Abbaye cistercienne d’Hauterive, près de Fribourg. Dès sa première venue dans ce lieu, il est pris d’une «démangeaison de la main». Il a immédiatement envie de dessiner et le fait, sans réfléchir à rien, sans vouloir donner du sens. Dans sa chambre, il dessine en continu, produit 100 à 200 pièces par séjour. Toujours du même format carré, dans les deux cahiers A4 qu’il prend avec lui chaque année dans sa mallette. D’abord les lignes filent, tracées à l’encre noire ou au crayon sur la feuille. Puis, au fil des ans, les couleurs arrivent, avec des pastels.

Il dessine le jour, la nuit, dans le silence de l’abbaye. «J’ai un réservoir d’images, de sensations accumulées durant l’année. Il y a comme une sensualité intérieure, les intuitions viennent. Je travaille par série. Ces déclinaisons sont très libératoires. C’est ma source de bien-être annuelle», explique-t-il avec douceur.

Heureux hasards

Et c’est tout. Hors du monastère, il ne dessine pas. En 20 ans, plus de 3000 dessins se sont accumulés dans ses cartons. Il y a deux ans, ses enfants, adultes aujourd’hui, trouvent dommage que cette production ne soit pas mise en valeur et réunissent une quinzaine de personnes en lien avec le domaine de l’art – étudiant de l’ECAL, responsable d’une collection d’art, artistes – pour leur soumettre ces dessins. La conclusion des discussions est qu’il vaut la peine d’en faire quelque chose.

Un article paraît dans une revue d’architecture. Le conservateur du Musée d’art d’Aarau contacte Bernard Verdon. L’historien de l’art trouve sa production «étonnante et inédite, comme un contrepoint à l’excitation de notre société». Il lui conseille de publier un livre pour la présenter et de choisir avec soin l’endroit où il exposera. Bernard Verdon est un peu «emprunté» à l’idée de dévoiler une page secrète de sa vie. Mais le projet se met en route.

Le livre sort de presse ces jours. Clin d’œil de la vie, la Fondation de Romainmôtier – un site dont il a supervisé les travaux de restauration pour le SIPaL – le contacte et lui propose d’exposer ses dessins dans la Grange de la Dîme. «J’ai ressenti une joie très intérieure et très cachée, raconte en souriant l’architecte. C’est une belle proposition de la vie et une aventure que je n’avais pas prévue.» Il s’agit d’une ancienne abbatiale, comme Hauterive, où les premiers dessins qu’il a produits représentaient des moines. La fin du chantier du château Saint-Maire, la publication d’un livre, et une première exposition en deux mois. Bernard Verdon savoure ces coïncidences heureuses de l’existence.

Fil de vie

«Je ne crois pas que je dessine pour compléter la partie du métier que je n’exerce plus en étant chef de projet, analyse l’architecte. Le dessin, c’est le fil rouge de ma vie. Il a préexisté à mon métier.» Pour Bernard Verdon, c’est juste une autre facette de sa personnalité. «Comme on regroupe sur un chantier une famille d’ouvriers et de compétences, il y a dans l’humain une mosaïque d’expériences, différentes pages.»

Le chef de projet du SIPaL prendra sa retraite dans deux ans. «J’ai eu beaucoup de chance d’avoir été chargé de l’opération de la restauration du château cantonal Saint-Maire. Ça a été des années de travail et parfois de souci, mais surtout de belles pages de bonheur, à côtoyer des gens de grandes compétences, architectes, ingénieurs, archéologues, historiens, ouvriers!» Peur de l’ennui? Non, l’occasion de dessiner plus et se lancer dans de nouvelles aventures. «J’adore être en projet, pouvoir concrétiser une idée, pose Bernard Verdon. Quand on est en projet, on est vivant.»

> «Bernard Verdon. Reflets du silence». Exposition à la Grange de la Dîme, à Romainmôtier, du 26 mai au 24 juin: ve-di: 14h-17h30.

> www.bernardverdon.ch

Bernard Verdon aime la beauté des dessins cachés dans le château Saint-Maire. Ici, devant une fresque de la «Renaissance» vaudoise – (fa).

Encre et pastel

Moines, 2001 (à gauche) / Sans titre, 2008 – (B. Verdon).

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Le château a fait peau neuve

Le château cantonal Saint-Maire a été réouvert samedi 14 avril. Des festivités ont marqué la fin des travaux de conservation et restauration qui avaient débuté en décembre 2015. 3500 personnes ont pu le visiter.

La partie officielle s’est déroulée le matin et, durant l’après-midi, le public a pu visiter le château rénové et ses aménagements contemporains. C'était notamment l'occasion de découvrir l’œuvre «Noble bréviaire» de l’artiste vaudoise Ariane Epars, lauréate du concours d’intervention artistique. Les noms de treize vertus médiévales, comme la noblesse, la loyauté et la persévérance, ont été grattés dans le mur, laissant apparaître la structure de l’époque historique.

Espaces valorisés

Des animations se sont également déroulées sur l’esplanade. Un «slackliner», sorte de funambule, a porté le drapeau vaudois du sommet du Parlement à celui du château et des élèves de l’école de cirque de Sainte-Croix se sont produits sur la place.

L'intervention dite «centenaire» qu'a connue le château avait notamment pour but de valoriser des espaces inexploités. Une salle de presse ainsi qu'une cafétéria ont été aménagées dans les caves. Une salle polyvalente vitrée a été créée sous la toiture.

Les délais ainsi que le budget de 23 millions prévus initialement ont été respectés.

La Gazette proposera un sujet sur la restauration du Château Saint-Maire avant l'été. À suivre!

> Lire le communiqué

Le siège du pouvoir exécutif vaudois est classé monument historique depuis 1920 – (J.-B. Sieber/ARC).

Bannière au vent

Le drapeau vaudois est passé du Parlement au château par les airs – (J.-B. Sieber/ARC).

Jongleries

Des jongleurs de l'école de cirque de Sainte-Croix ont fait le spectacle – (J.-B. Sieber/ARC).

VIDÉO: ambiance aérienne

> Voir la vidéo

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Reportage

Apprenti et formateur: un duo gagnant

Elles ont le même âge, pourtant l’une d’elle est formatrice et l’autre a été son apprentie. Pauline Garciau et Noemi De Icco sont employées de commerce au Service des automobiles et de la navigation. Portrait d’une relation de travail dynamique.

Noemi De Icco a voulu devenir formatrice très vite après sa maturité professionnelle. «Je voulais passer de l’autre côté de la formation et, à mon tour, enseigner tout ce que je venais d’apprendre», raconte la secrétaire qui s’occupe notamment du budget, des factures et de la gestion du temps de travail des collaborateurs au sein de la Division support et logistique du Service des automobiles et de la navigation (SAN).

Deux ans après la fin de sa formation, la responsable des apprentis au SAN lui propose de former des plus jeunes. Elle s’empresse d’accepter. «Le point de vue des apprenants pousse souvent à percevoir les choses différemment et je continue d’apprendre moi-même!» ajoute-elle.

Autonomie et soutien

Au SAN, les apprentis changent de division chaque six mois afin de découvrir toutes les facettes du service. L’une de ses anciennes apprenties, Pauline Garciau, employée de commerce de deuxième, année reste enthousiaste après son passage dans la division. «Au début, on travaillait beaucoup à deux et, petit à petit, j’ai pu prendre des responsabilités», explique-t-elle. Par exemple, l’apprentie a vite su attribuer et supprimer les accès informatiques des différents collaborateurs de manière autonome. «Le but est de laisser son indépendance à l’apprenant si tôt que possible», confirme la formatrice.

Le formateur a un rôle important, il introduit notamment l’apprenti dans le service et il le présente au reste de l’équipe. «Noemi m’a aidée à avoir une vue d’ensemble sur le travail des collaborateurs qui sont parfois trop focalisés sur leur propre mission et oublient de prendre du recul pour expliquer les différentes tâches à accomplir», confie l’apprentie.

Former et s'améliorer

Noemi De Icco a déjà formé cinq apprentis. «Tous les jeunes qui sont passés au sein de mon secteur étaient différents et cela enrichit mon expérience de formatrice», raconte-elle. Au terme des six mois, les apprentis font un rapport de formation avec les points positifs et les suggestions d’amélioration. «Ces bilans m’aident beaucoup à perfectionner ma pratique de formatrice. Pauline m’avait fait par exemple fait remarquer que je n’étais parfois pas assez claire dans mes consignes et que, des fois, je ne donnais pas assez de détails», poursuit-elle.

Le SAN organise des journées d’introduction pour les apprentis au cours desquelles les sites d’Yverdon-les-Bains, Aigle et Nyon sont visités. «La formation est complète et on sent qu’elle est prise au sérieux, explique Pauline Garciau. On voyage dans les différentes divisions avec un système de tournus pour toucher à tous les domaines. À la fin, on connaît pratiquement tout le service!»

Devenir formateur

Tous les collaborateurs intéressées à former un apprenti et qui souhaitent transmettre leur savoir-faire et leur expérience peuvent s’adresser à l’Unité d’apprentissage, qui les accompagnera dans leurs démarches.

L’Unité d’apprentissage les soutiendra notamment dans le processus de recrutement et d’engagement ainsi que dans l’établissement d’un plan de formation. Tout au long du cursus, elle sera à disposition des formateurs pour toutes questions ou demandes de soutien.

Les formateurs bénéficient d’une formation organisée par le Centre d’éducation permanente (CEP) de 40 heures débouchant sur une attestation reconnue sur le plan fédéral. À cela s'ajoutent une formation continue, une offre d’ateliers et d’événements et d’un jour de congé supplémentaire par trimestre.

Contact

> spev.apprentissage(at)vd(dot)ch / 021 316 44 83

> Unité d’apprentissage (intranet)

Pauline Garciau et Noemi De Icco ont partagé le même bureau durant six mois – (bic).

Nouvelles places d’apprentissage créées

Lenin Gualpa, Bleron Scholli, Lorianne Naville et Esiref Yilmaz sont apprentis logisticiens à la Centrale d'achats de l'État – (bic).

Depuis plusieurs années, le Service immeubles, patrimoine et logistique (SIPaL) assure la formation d’une dizaine d’apprentis par an. Le service a créé de nouvelles places d’apprentissage avec entrée en fonction en août 2018. Le recrutement est en cours. Cette démarche s’inscrit dans le cadre du Programme de législature du Conseil d’État, qui s’est engagé à créer davantage de places d’apprentissage.

Ainsi, quatre places d’apprentis agents d’exploitation, communément appelés concierges, sont ouvertes au Gymnase du Bugnon, à l’École professionnelle commerciale de Lausanne (EPCL), au Gymnase de Beaulieu et à l’École technique et des métiers de Lausanne (ETML). L’objectif, c’est la relève. «Dans trois ans, nous aurons formé quatre jeunes dans ce métier, explique Laurence Gorret, responsable RH. Nous pourrons alors, en cas de vacance de poste, leur proposer un emploi sur un autre site».

Par ailleurs, une place d’apprentissage a été créée dans un nouveau métier. Pour assurer la production d’imprimés à partir de données analogiques ou numériques, la Centrale d’achats de l'État de Vaud (CADEV) a ouvert une place de technologue en impression.

Deux recrutements en un

Avant de pouvoir créer de nouvelles places d’apprentissage, Laurence Gorret a sondé l’intérêt des concierges à former sur les différents sites. «Lors de l’engagement d’un apprenti, il est important de "recruter" également des formateurs. Ceux-ci doivent être motivés et intéressés par la formation», souligne-t-elle.

Au début, les formateurs se posaient des questions, mais ils n’ont pas été difficiles à convaincre. «Ils avaient besoin de savoir qu’ils seraient entourés en cas de problème et qu’ils ne seraient pas seuls à gérer la formation de leur apprenti», raconte la responsable RH. Aujourd’hui, les futurs formateurs attendent avec impatience leurs nouvelles recrues. «Les concierges sont particulièrement motivés à l’idée de transmettre leur métier, car celui-ci est peu reconnu. La formation leur donne une possibilité de le valoriser», précise Laurence Gorret.

Établir le plan de formation

Lors de la création d’une place d’apprentissage, l’une des tâches les plus complexes consiste à élaborer le plan de formation. La place de travail doit offrir la possibilité de réaliser chacune des différentes tâches du métier. Par exemple, Le Centre d’enseignement professionnel de Morges (CEPM), sur le site de Marcelin, dispose d’espaces verts permettant de former un apprenti dans ce domaine, alors que l’ETML n’en a pas. Laurence Gorret a donc préparé un système de tournus pour les quatre futurs apprentis agents d’exploitation.

> Places d'apprentissage à pourvoir à l'État

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L'éthique a sa place à l'hôpital

Au CHUV, lorsque survient un dilemme éthique, trois éthiciennes sont à disposition du personnel, des patients et de leurs proches pour aider à le résoudre. Rencontre avec Marion Fischer et Anne Dalle Ave, membres de l’Unité d’éthique clinique.

Que faire lorsque, pour un patient qui souffre d’un cancer à un stade avancé, se pose le choix entre un lourd traitement et le renoncement à des soins? Doit-on privilégier la vie ou la qualité de vie? Comment réagir lorsqu’une personne refuse le traitement proposé par l’équipe médicale, ou que sa famille est en désaccord?

Un apport rationnel face au dilemme

Qu’ils soient médecin, infirmier, patient ou proche, celles et ceux qui font face à des dilemmes éthiques peuvent faire appel à l’Unité d’éthique clinique du CHUV.

«L’éthicien a pour fonction d’accompagner et d’aider à la prise de décision dans ces situations difficiles», explique Marion Fischer, éthicienne au sein de cette unité et responsable du domaine droit & éthique au centre des formations du CHUV. «Dans un contexte où différents points de vue peuvent émerger, nous aidons à comprendre, analyser et déterminer la meilleure option pour le bien du patient», ajoute-t-elle.

La voix primordiale du patient

Pour ce faire, l’éthicien s’emploie à analyser les différentes composantes de chaque option, ses implications et les valeurs qui la sous-tendent. Commence alors un processus d’analyse éthique, qui considère les principes éthiques en tension. «Nous discutons avec les différents professionnels de la santé impliqués dans la situation, afin de connaître notamment les faits médicaux: diagnostic, pronostic et alternatives thérapeutiques», explique Anne Dalle Ave, éthicienne. Cette étape informe l’éthicien sur les avantages et désavantages médicaux des options envisagées.

La voix du patient, lorsqu’il est en mesure de s’exprimer, est également primordiale: «il est capital de le comprendre, de savoir ce qu’il a compris des paramètres médicaux, et de connaître ses priorités, ses préférences, sa vie, son histoire, et son appréciation quant au dilemme éthique», ajoute Anne Dalle Ave. L’éthicien peut aussi parler avec l’entourage du patient, s’il est d’accord, mais aussi intégrer dans son évaluation la question des coûts de la santé ou l’expertise d’autres professions, par exemple juridiques.

Aider à la décision

Ces entretiens permettent à l’équipe de produire une analyse qui, sur la base des faits médicaux, de la parole du patient et des différentes expertises, identifie et pèse les principes éthiques en tension afin de produire une recommandation. Une situation médicale donnée peut alors être perçue différemment. Par exemple, un traitement très lourd pourrait offrir certains bénéfices à un patient atteint d’un cancer, mais aussi être difficile à supporter. Il existe alors un conflit entre le principe de bienfaisance – qui enjoint de rechercher le bien du patient, ici le soigner – et celui de non-malfaisance, qui impose de ne pas lui infliger de mal – ici les potentielles souffrances induites par le traitement.

«Faire émerger les différents points de vue et analyser les alternatives permet de détendre des situations émotionnellement difficiles, aide les personnes à prendre de la distance et à opter pour la moins mauvaise des décisions», souligne Marion Fischer. L’expertise de l’Unité d’éthique clinique peut ainsi être précieuse pour le personnel soignant confronté à des situations éthiques difficiles, en l’aidant à assumer des décisions aux conséquences fortes.

> Plus d'infos sur l’Unité d’éthique clinique du CHUV

> «Leadership éthique et culture organisationnelle: faire face aux défis contemporains avec humanité», conférence-débat au CHUV le 22 mai. Entrée libre (inscriptions jusqu’au 15 mai).

Les éthiciennes du CHUV aident à comprendre et déterminer la meilleure option pour le bien du patient – (bic).

L'affaire de tous

Les dilemmes éthiques sont inhérents à la pratique clinique et peuvent se manifester tout au long du parcours de soin. Mais les identifier et les résoudre ne va pas de soi. Il n’est pas nécessaire d’être médecin pour développer une réflexion éthique: Samia Hurst, la responsable de l’Unité d’éthique clinique, et Anne Dalle Ave sont médecins, Marion Fischer a pour première profession infirmière. Des sociologues, juristes et philosophes peuvent également s’y former, car chacun à l’hôpital peut être confronté à des problèmes de cette nature.

L’Unité d’éthique clinique se tient donc à leur disposition pour les accompagner dans la réflexion et les aider à prendre la décision la mieux fondée éthiquement.

Se former pour faire face

Marion Fischer est responsable de formations en éthique – (Ph. Getaz/SAM).

«Le personnel soignant est dans l’action, et il arrive que la dimension éthique passe inaperçue», explique Marion Fischer. D’autres collaborateurs de l’institution font également face à des dilemmes éthiques. Par exemple, le réceptionniste, à qui un tiers demande des informations sur un malade, l’employé du service de facturation confronté aux problèmes financiers de malades, le cadre qui doit répartir les ressources humaines et financières – toutes et tous peuvent faire face à des conflits éthiques.

C’est pourquoi les éthiciennes du CHUV, en partenariat avec l’Institut et Haute École de la santé La Source, proposent une formation ouvertes aux professionnels et qui vise entre autres à reconnaître les situations où se pose un dilemme éthique, ainsi qu’à donner à chaque professionnel de l’institution des outils pour le résoudre.

> Plus d'information sur la formation

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Brèves

Comptes 2017: l'État prêt pour la RIE III

Pascal Broulis lors de la conférence de presse du 19 avril – (J.-B. Sieber/ARC).

Pour 2017, les comptes se soldent par un excédent de revenus net de 147 millions.

Ce résultat intègre notamment 256 millions de capitaux prévus pour la mise en œuvre de la RIE III vaudoise dès 2019.

Les charges brutes s'élèvent à 10,004 milliards. Les charges ordinaires de l'État dépassent de 85 millions (0,9%) la prévision budgétaire. L'augmentation des charges est stable (+2,2%). Les revenus s'élèvent quant à eux à 10,151 milliards, soit 853 millions de plus (9,2%) qu'au budget. Les recettes de l'impôt sur le revenu progressent notamment.

Enfin l'État a investi 570 millions dans l'économie vaudoise. La dette nette poursuit sa légère croissance amorcée en 2014 et atteint 825 millions.

> Lire le communiqué

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Gestion de l'État en 2017

La présidente de la Commission de gestion du Grand Conseil, Fabienne Freymond Cantone, lors de la conférence de presse – (J.-B. Sieber/ARC).

La Commission de gestion du Grand Conseil a émis 32 observations sur le fonctionnement de l'État en 2017.

La Commission de gestion (COGES) remarque qu'il est impératif d'augmenter les places de détention. Mais il faudra du personnel en suffisance pour suivre les projets et encadrer les détenus. Dans plusieurs services de l'État, la gestion des effectifs doit être adaptée pour faire face aux enjeux économiques, environnementaux et sociétaux. Dans le cadre de la cyberadministration, le développement de la protection des données et la sécurité informatique sont des sujets d'attention.

Le Conseil d’État a jusqu’à la fin du mois de mai pour répondre aux observations. Les réponses seront ensuite discutées et votées par le Parlement avant fin juin 2018.

> Lire le communiqué

> Rapport de gestion 2017 (PDF)

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Bilan de l'activité judiciaire en 2017

La conférence de presse a eu lieu le 18 avril au Tribunal cantonal – (J.-B. Sieber/ARC).

L'Ordre judiciaire vaudois a reçu près de 58'000 nouvelles affaires en 2017.

Le chiffre n'inclut pas les activités des offices des poursuites et des faillites ainsi que du Registre du commerce. L'augmentation est de 3% par rapport à 2016. Un nombre légèrement supérieur de dossiers a été traité durant la même période. La hausse a ainsi pu être absorbée, et le nombre de causes pendantes en fin d’année a poursuivi sa baisse. Toutes procédures confondues, 84% des dossiers ont été clôturés en moins de six mois et 93% en moins d’une année. Par ailleurs, la justice vaudoise se prépare à l'introduction du dossier judiciaire électronique, qui devrait intervenir lors de cette législature.

> Lire le communiqué

> Rapport annuel de l'Ordre judiciaire (PDF)

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Pratique

Identifiants: une protection à protéger

Super, une bonne affaire! Un courriel propose une offre alléchante. Pour pouvoir en bénéficier, il suffit de cliquer sur un lien, puis de saisir son «login» et son mot de passe sur la page web prévue à cet effet. Mais les choses sont-elles aussi simples qu'elles en ont l'air?

Cette question était au centre de la démarche de sensibilisation «VaudFit» menée avec succès au mois de janvier par la Direction des systèmes d’information (DSI) auprès de plusieurs milliers de collaboratrices et collaborateurs de l'administration cantonale vaudoise. En marge des bonnes réactions des utilisateurs, c'est l'occasion de rappeler certains points de sécurité importants.

Prendre le temps d'être prudent

Une offre reçue par e-mail semble particulièrement tentante? Attention! Si, pour y avoir accès, on doit fournir des informations personnelles sensibles, un login ou un mot de passe, la prudence s'impose absolument. Il faut prendre le temps de faire quelques vérifications et d'évaluer la légitimité de l'envoi.

«La première chose à faire, c'est de s'assurer de la validité de notre interlocuteur, explique Sam Vuilleumier, spécialiste sécurité à la DSI. Qui est la personne ou l'entité qui nous demande des informations personnelles et a-t-elle des raisons légitimes de le faire? L'idée est d'éviter que des informations sensibles tombent entre de mauvaises mains.»

Il faut donc s'assurer que le site web contenant le formulaire de login est authentique et non l'œuvre d'un pirate informatique. Mais il existe pour cela des méthodes efficaces (lire l'encadré «trucs et astuces»).

Fermer sa maison à clé

En insérant ses identifiants (login/mot de passe) dans une page contrôlée par un pirate, on lui donne libre accès à des informations sensibles, qu'elles soient professionnelles ou privées. Par analogie, c'est comme si l'on transmettait la clé de sa maison à un inconnu. On s'expose ensuite à des visites indésirables et à des dommages.

Mais un vol d'identifiants peut avoir d'autres effets collatéraux. On sait qu'une personne sur deux en moyenne réutilise les mêmes identifiants à de multiples endroits. Les pirates vont donc naturellement essayer d'utiliser ces sésames un peu partout: réseaux sociaux, messageries, prestataires de services, boutiques en ligne, etc. pour tenter de récupérer un maximum d'informations ou d'usurper l'identité de leur victime.

Mesures de protection

Voici quelques gestes efficaces pour limiter ces risques:

  • Saisir des identifiants n'est jamais un acte anodin. Il faut prendre le temps d'évaluer la situation. Qui les demande? Dans quel contexte? La page de login est-elle légitime?
  • Toujours s’en tenir à la règle « un compte, un mot de passe ». De cette façon, même si un pirate récupère l’un de nos identifiants, il n’aura accès qu’à une portion limitée de notre vie numérique.
  • Ne jamais communiquer un mot de passe à un tiers.
  • Changer immédiatement un mot de passe si on pense qu’il a été exposé.
  • Activer la double authentification (code de confirmation par sms) lorsque c’est possible. La plupart des grands services en ligne la proposent, mais l’option doit être activée par l’utilisateur.
  • En cas de doute, ne pas hésiter à demander de l’aide.

Comme toujours, lorsqu’on parle de sécurité informatique, ces précautions sont utiles aussi bien dans le cadre professionnel que dans le cadre privé.

Saisir des identifiants n'est jamais un acte anodin. Il faut toujours prendre le temps d'évaluer la situation – (bic).

Savoir lire l’adresse d’un site web

L’identité d’un site web est définie par deux éléments: le nom de domaine et l’extension. Le nom de domaine est situé juste avant l’extension et séparé d’elle par un point (vd.ch). Les éléments qui précèdent le nom de domaine ne font pas partie de son identité:

  • vd.ch => État de Vaud
  • vd.weblogin.ch => Weblogin

L’extension (.ch, .com, .biz, par exemple) désigne soit le pays où est enregistré le site, soit un type d’activité. Les éléments qui suivent éventuellement l’extension ne jouent pas de rôle dans l’identité du site (vd.ch/themes/culture => État de Vaud).

Trucs et astuces pour détecter un site falsifié

En observant attentivement l’adresse d’un site, on peut détecter une fraude potentielle, car les pirates utilisent des techniques récurrentes. Voici par exemple comment ils pourraient chercher à tromper les utilisateurs de www.vd.ch:

En ajoutant une extension incorrecte

  • vd.com
  • vd.io
  • vd.tk

En créant un nom de domaine ressemblant

  • vd-vaud.ch
  • sante-vd.ch
  • vd1.ch

En insérant une faute d’orthographe

  • ud.ch
  • vb.ch

En insérant un autre nom de domaine

  • vd.weblogin.ch
  • vd.tax.ch

Observer attentivement l’adresse d’un site avant de cliquer permet de se protéger efficacement!

Un doute, un souci? Le helpdesk vous assiste!

Si vous avez encore des doutes ou si vous avez cliqué sur un lien suspect, n’hésitez pas, contactez votre helpdesk (DSI: 021 316 26 60). Il est là pour vous aider. Mieux vaut une fausse alerte éventuelle qu’une vraie attaque!

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Culture

À la découverte des gravures d’Alexis Forel

Le Musée Jenisch de Vevey met à l’honneur Alexis Forel, artiste et collectionneur vaudois, dont les gravures mêlent quête de lumière et paysages saisissants. L'exposition met en relation ses œuvres avec celles d’artistes renommés tels que Rembrandt ou Corot.

Il n’a gravé que dix ans, mais cette carrière éclair aura suffi à rendre sa pointe maîtresse des jeux d’ombres et de lumière, et à créer des scènes à l’atmosphère empreinte de romantisme. Les origines d’Alexis Forel lui promettaient pourtant une destinée plus prosaïque. Né en 1852 dans une bonne famille morgienne, il entreprend des études d’ingénieur chimiste et travaille dans l’industrie bâloise. Cependant, le travail au laboratoire l’ennuie, son goût pour l’art se prononce, et il décide de s’y consacrer en 1881.

Forel s’installe alors à Paris. Libre de s’épanouir artistiquement, il visite les musées tous les jours, flâne dans la ville, et se lie d’amitié avec des artistes. Très vite, il s’initie à la gravure et au dessin, et réalise ses premières estampes. Le procédé consiste à dessiner sur une plaque de cuivre enduite de vernis, qui sera révélée dans de l’acide et encrée pour obtenir un tirage papier.

De Paris aux landes du Finistère

L’exposition du Musée Jenisch présente une cinquantaine de gravures, réparties selon les sujets que Forel a traités. Lors de son séjour parisien, il s’est employé à dessiner la capitale. Attentif déjà aux effets contrastés de la lumière crépusculaire, il réalise des vues panoramiques des quais et ponts entourant l’île de la Cité, mais croque aussi les vieux quartiers de Paris, ceux qui ont résisté à l’homogénéisation haussmannienne des années 1850 à 1870. L’artiste apprécie ces «petits coins du vieux Paris, oubliés, moisis, biscornus mais grands par les souvenirs qu’ils rappellent». Plusieurs estampes présentées à Vevey témoignent de son attachement nostalgique à ces lieux, et de la fulgurance avec laquelle il a su maîtriser son médium. L’exposition invite à découvrir le processus technique et créatif de réalisation d’une gravure, puisqu’elle présente des plaques de cuivre et des dessins préparatoires, judicieusement mis en relation avec le tirage final de l’estampe.

Mais c’est la nature qui inspire le plus Forel. Le parcours du Pavillon de l'estampe, inauguré en 2017, nous invite à nous promener entre les landes du Finistère et les arbres majestueux des rives natales de l’artiste. Dans les premiers, il laisse libre cours à son goût pour les effets puissants de lumière, comme dans Lande par la pluie, où le ciel chargé d’un jour de pluie produit des jeux saisissants de clair-obscur sur une lande venteuse et désolée. Plus pittoresques, des estampes comme Le Grand chêne de Lausanne ou Vieil Ormeau sur les bords du Léman témoignent aussi de sa maîtrise de la gravure, tant par le traitement de la lumière et des reflets ondoyants sur le lac que par la composition de l’image et la précision du trait dans le feuillage des arbres.

Un artiste-collectionneur

Forel est contraint de mettre fin à sa carrière artistique après neuf ans seulement, à cause d’une santé trop fragile. Il continue pourtant de collectionner les estampes des artistes qu’il affectionne.

Un intérêt majeur de l’exposition réside dans le fait qu’elle met en relation les eaux-fortes de Forel avec celles d’artistes qu’il a collectionnés et qui l’ont influencé. Ainsi les œuvres du Vaudois côtoient-elles sur les murs veveysans celles de Rembrandt, Buhot, Haden ou Millet. La légende veut que l’épouse de Forel ait vendu ses bijoux pour qu’ils acquièrent les estampes de Rembrandt, reconnu comme l’un des plus grands graveurs. Qu’elle s’avère fondée ou pas, cette anecdote témoigne de l’importance qu’ont eu pour Forel ses prédécesseurs et contemporains, et le visiteur se plaira à naviguer entre leurs paysages et ceux du Vaudois.

> «Alexis Forel graveur». Exposition au Musée Jenisch à Vevey, dans le Pavillon de l'estampe, jusqu'au 27 mai: ma-di: 10-18h, je: 10-20h.

> www.museejenisch.ch

Lande par la pluie (détail), Finistère, Bretagne, 1886 – (J. Gremaud/Musée Jenisch,collection du Musée Alexis Forel).

Ulla von Brandenburg tout en couleurs

«Zwei Männer, Wolf, Affe» (détail), 2015 – (U. von Brandenburg/J. Gremaud).

Jusqu'au 27 mai, le Musée Jenisch donne carte blanche à l’artiste allemande Ulla von Brandenburg dans son espace d’exposition principal. Plus connue pour ses films et ses installations que pour ses dessins, l’artiste fait cette fois la part belle à cet aspect moins visible de son travail.

Aquarelles, collages, objets-talismans et tentures sont ainsi réunis au sein d’une exposition inédite. Ulla von Brandenburg a choisi d’articuler l’accrochage selon certaines thématiques qui irriguent son œuvre, tels que la danse, le théâtre et ses costumes, l’univers du cirque, ou encore le monde sous-marin.

Artiste de renommée internationale née en 1974, Ulla von Brandenburg développe depuis une dizaine d’années un travail centré sur la performance filmée et chantée, où les codes du théâtre sont revisités.

> «A Color Notation». Exposition au Musée Jenisch à Vevey, jusqu’au 27 mai: ma-di: 10-18h, je: 10-20h.

> www.museejenisch.ch

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Vie sauvage en ville

Les Musée et Jardins botaniques réalisent une exposition et des activités en collaboration avec le Service des parcs et domaines de la Ville de Lausanne.

Embellissement des lieux, accueil des loisirs, zone de repos. La nature urbaine assume de nombreuses fonctions appréciées des citadins. Faune et flore sauvages peuvent aussi en bénéficier. Elles y trouvent des milieux de substitution rappelant leur environnement d'origine, s'y installent, et peuvent s'y maintenir, pour autant qu'on les tolère! Promouvoir la biodiversité en ville est l'affaire de tous et les moyens ne manquent pas.

> «Villes sauvages, la biodiversité urbaine et ses racines». Exposition aux Musée et Jardins botaniques cantonaux, du 4 mai au 28 octobre: lu-di: 10-18h.

> Entrée libre.

> Site des Musée et Jardins botaniques

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Expo fantastique

Vidéo de lancement – (Château de Morges).

Le Château de Morges consacre une exposition aux objets de l’univers fantastique, notamment des armes et armures de mondes imaginaires.

Les mondes fantastiques ont envahi les salles obscures et plus encore les salons, via les séries télévisées et les blockbusters du cinéma. Fresques épiques, batailles extraordinaires, quête chevaleresque: les scénarios portent à l’écran un vaste panel d’objets martiaux, des épées médiévales les plus mythiques aux pistolets blaster les plus futuristes.

Ces objets imaginaires ne sont-ils que pure «fantasy»? Et si ces armes, armures et équipements de combat plongeaient leurs racines dans l’Histoire? «Fantastique!» confronte les répliques de cinéma aux modèles authentiques dont ils sont inspirés, pour le plus grand plaisir des curieux de 7 à 77 ans, férus d’histoire comme fans de cinéma.

> «Fantastique! Armes et armures dans les mondes imaginaires». Exposition au Château de Morges, jusqu'au 2 décembre: ma-ve: 10-17h, sa-di: 13h30-17h (juillet-août: 10-18h).

> Site du Château de Morges

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Rumine en constellation

Les musées de sciences et d'histoire du Palais du Rumine proposent une grande exposition commune.

Depuis 200 ans, les musées du Canton de Vaud ont accueilli, collecté, préservé et documenté des millions d’objets, témoignages de l’étude de la nature, de l’histoire et des cultures. La plupart sont stockés dans les réserves et donc peu accessibles au public.

L’exposition «Cosmos» marque le début d’un cycle d’expositions temporaires communes aux musées de science et d'histoire du Palais de Rumine. Elle dévoile les trésors cachés des collections dans des compositions – des cosmos – qui plongent les visiteurs au cœur des relations dynamiques, anciennes et actuelles, entre nature et culture.

> «Cosmos». Exposition dans le palais de Rumine à Lausanne, jusqu'au 6 janvier 2019: ma-je: 11-18h, ve-di: 11-17h.

> Entrée libre.

> www.palaisderumine.ch

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Collègues écrivains

Employés dans l'administration cantonale, enseignants, médecins, pasteurs, ils consacrent une part de leur temps libre à l'écriture de fiction. Voici les publications dues à ces collègues et parues récemment.

Les œuvres littéraires citées ci-dessous ou dans un précédent numéro de La Gazette, parues dernièrement et signées d'employés de l'État de Vaud, forment une liste incomplète. Si vous travaillez pour l'État et avez publié un roman, une pièce de théâtre ou un recueil de poèmes cette année, merci de le faire savoir par un courriel à l'adresse info.gazette(at)vd.ch, la rédaction pourra ainsi poursuivre ce tour d'horizon.

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Odile Cornuz: ma ralentie

À l’origine de ce texte, un long poème de Henri Michaux, «La ralentie».

Une lecture qui féconde un autre chant, celui d’une auteure à la sensibilité singulière et au talent confirmé.

Accueillir l’inouï, le laisser briller à la fenêtre. Ne plus craindre le brouillon, l’improvisation, tout ce qui laisse dans l’éphémère une marque jeune comme l’ongle d’un amant dans la pulpe d’un index bientôt caressant. (Présentation de l'éditeur)

Née en 1979, Odile Cornuz vit à Neuchâtel.Elle est responsable de missions stratégiques à la Direction générale de l’enseignement supérieur.

> Odile Cornuz, Ma ralentie, Éditions d'autre part, 2018, 160 p., 25.–

> Site de l'éditeur

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Camille Luscher traduit «En route vers Okhotsk»

Traduire un ouvrage de fiction est un acte littéraire. Ce roman a été traduit par une collègue de l'Université de Lausanne.

Sophie, mère divorcée, imagine parfois trouver la liberté dans la toundra. Therese s’éparpille pour combler le vide qui se creuse dans son esprit. Toutes deux sont amoureuses de Robert, auteur d’ En route vers Okhotsk . Robert semble tout droit sorti des romans d’Enrique Vila-Matas: il ne veut plus, ne peut plus écrire, sa Sibérie est intérieure.

Récit de voyageurs sans voyage, ce roman joue avec le thème de la disparition de soi. (Présentation de l'éditeur)

Née en 1987, Camille Luscher travaille au Centre de traduction littéraire de l’Université de Lausanne. Elle traduit de l’allemand en français, roman, théâtre et poésie, principalement d’auteurs suisses.

> Eleonore Frey, En route vers Okhotsk, traduit de l'allemant par Camille Luscher, Quidam Éditeur, 2018, 152 p., 23.20.–

> Site de l'éditeur

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Pascal Houmard: pluie mortelle

La nouvelle de Pascal Houmard est publiée dans la collection «Opuscules»: des textes de 50 pages ou 5000 mots qui paraissent tous les vendredis depuis septembre 2017.

En acceptant de venir photographier les classes d'un petit collège situé à cent bornes de Metz, Julien Philémon ne s'attend pas à faire la rencontre la plus étrange de son existence, la plus décisive aussi. (Présentation de l'éditeur)

Né à Lausanne, Pascal Houmard enseigne le français, l'histoire et les langues anciennes au Collège d’Ollon. Il poursuit la rédaction d’une version parodique de l’ Iliade .

> Pascal Houmard, Pluie mortelle, Lamiroy, 2017, 50 p., 6.50.–

> Site de l'éditeur

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Éditeur: État de Vaud. Rédacteur responsable: Laurent Koutaïssoff. Rédaction: Fiona Amitrano, Dimitri Besnard, Marie Minger, Évelyne Pintado, Charlotte Roy. Contact: info.gazette@vd.ch
Copyright(c) La Gazette n°285 - 1er mai 2018