Pour gagner le concours des «24 portes de la fonction publique vaudoise», il fallait s’armer de patience. D’abord, pour reconnaître les huis situés un peu partout dans le canton, cadrés serré et parés de guirlandes étincelantes. Ensuite, pour obtenir la récompense bien méritée, une fois la rénovation du château cantonal achevée en avril.
Vendredi 22 juin en fin d’après-midi, le chancelier d’État Vincent Grandjean a retrouvé les vainqueurs du concours sur l’esplanade du château pour parler des extérieurs restaurés et admirer la vue sur la ville et le lac. C’était aussi un prétexte malicieux pour faire entrer les gagnants par la fameuse 24e porte du concours, qui flanque l’aile est du château.
Des fondations aux combles
Fin connaisseur de l’édifice, Vincent Grandjean a commencé par raconter l’histoire du château dans l’actuelle salle des médias au sous-sol: la construction, la fuite des baillis bernois en 1798, les récentes rénovations. Les portes et les escaliers se sont ensuite succédé au fil de la visite.
Au premier étage, le groupe a pu voir la «salle du Conseil d’État» dans laquelle le gouvernement se réunit les mercredis et la «salle de l’évêque» avec son mobilier monumental, son plafond à caissons et sa cheminée de style gothique flamboyant. Une volée de marches plus haut, les visiteurs ont découvert le chemin de ronde transformé en open space pour l’équipe de la Chancellerie. Et tout en haut, sous le faîte du château, ils ont admiré la «salle des communes» et son impressionnante poutraison apparente.
Les mollets ont été sollicités et les têtes tantôt levées, pour admirer l’architecture, tantôt baissées, pour passer les petites portes. Certains ont testé l’ascenseur dont la cage a été creusée avec audace dans l’épaisseur d’un mur. Au rez-de-chaussée, au moment de traverser l’étage du Secrétariat général du Département des institutions et de la sécurité en silence – car certains travaillaient encore dans les bureaux –, mais les yeux grand ouverts pour admirer les décors peints du 16e siècle dans le couloir, la conseillère d’État Béatrice Métraux est apparue par hasard. Petit bonus à la visite, elle a invité le groupe à franchir sa porte et montré son bureau et ses cartons pas encore tous défaits.
Petits secrets entre amis
Dernier effort pour redescendre un étroit escalier en colimaçon et rejoindre la cafétéria, dans les sous-bassement du château. Et c’est l’heure de la remise des prix.
Durant l’apéro, les gagnants ont révélé leurs techniques secrètes. Pour le grand vainqueur, Alain Bussard de la Direction des systèmes d’information (38 points sur 47), pas question de se risquer à la capitale dans le froid de l’hiver! Il a mis à profit Google Street View durant les vacances de Noël. Étonnamment, la porte 20 lui a donné du fil à retordre. Le cendrier de l’entrée lui a finalement permis de reconnaître… le bâtiment dans lequel il travaille à Longemalle!
Deuxième avec 30 points, Guillaume Graf de l’Administration cantonale des impôts s’est quant à lui beaucoup baladé à Lausanne durant ses vacances de fin d’année, car il avait remarqué que beaucoup de portes s’y trouvaient. Troisième ex aequo , Sakine Polat Lasserre, du Service de prévoyance et d’assurance sociales, a pour sa part décliné l’offre de son beau-père originaire de la région. N’ayant pas pu l’aider, il lui conseillait de sillonner le canton en voiture à la recherche des portes. Elle a préféré opter elle aussi pour l’assistance informatique.
Après avoir remercié le chancelier pour ses talents de guide, il était temps de se dire au revoir et tirer derrière soi la fameuse 24e porte.
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