La Gazette

n°293
19 mars 2019

À la une

L’égalité s’apprend aussi en classe

Parler d’égalité pendant un exercice de maths, éveiller les curiosités en se penchant sur le rôle des mamans et papas animaux en cours de sciences, c’est le pari de quatre brochures conçues pour les enseignants – femmes et hommes. Le but est de faire la chasse aux stéréotypes de genre et d’ouvrir le champ des possibles.

Seema Ney (à gauche), qui a dirigé la conception de la brochure «L'école de l'égalité» pour le Bureau vaudois de l'égalité, dans la classe de 2P d'Ana Flores, à la Sallaz – (fa/bic).

Vendredi après-midi, dans la classe d’Ana Flores à la Sallaz, les élèves assis en cercles sur un tapis coloré observent des photos de curieuses statues tout en rondeurs et multicolores. Vous les reconnaissez? leur demande l’enseignante. Les réponses fusent. «Ce sont des nanas!» affirment les enfants de 5 à 6 ans, qui identifient la patte de Niki de Saint-Phalle, sculptrice française. Une femme artiste et connue, étonnant, non?, les relance l’enseignante. Pas vraiment! «Les femmes font des choses importantes», explique Kléa, 6 ans. «Pourquoi la statue a des nénés? Et pourquoi l’un est plus gros que l’autre?», demande simplement Maïlys, 6 ans.

Durant l’après-midi, on plâtre, et on applique de belles couleurs vives sur des sculptures à la façon de Niki de Saint-Phalle entamées avant les vacances de février. Comme Pâques approche, ce seront des lapins et des poules plutôt que des corps de femmes. L’activité peut paraître anodine, mais les élèves ont pourtant travaillé sur une petite dizaine d’objectifs du Plan d’études romand (PER), comme se situer par rapport à un groupe en partageant ses goûts ou produire des objets à partir de consignes.

Des activités faisables immédiatement

Cette activité, dite «séquence pédagogique» dans le jargon des enseignants, Ana Flores l’a dénichée dans le premier volume de la collection «L’école de l’égalité», paru en février. Il vise les classes de 1re à 4e année (4-8 ans). Les trois suivants s’adresseront aux enseignants des degrés suivants et paraîtront d’ici à 2020. Le but? Parler d’égalité dans les classes romandes, et casser les stéréotypes de genre. Ouvrir aussi l’horizon des projets professionnels. La collection a été conçue par les bureaux de l’égalité romands, en collaboration avec les départements de la formation. La réalisation du projet a été confiée au Bureau vaudois de l’égalité entre les femmes et les hommes (BEFH).

«Le but était d’offrir du matériel clé en main, qui permette d’intégrer les questions de genre dans la scolarité obligatoire et de sensibiliser aux stéréotypes de genre à travers des activités courantes La brochure se veut intuitive. On n’a pas besoin de tout lire, juste le petit résumé au début de chaque activité pour savoir si l’on veut la proposer», explique Seema Ney, cheffe de projet au BEFH. Autrefois enseignante pour des classes de 1 à 4P, elle a rédigé une grande partie du premier volume. «On ouvre la brochure, et on voit des choses faisables. Et immédiatement!», souligne Ana Flores, qui a suivi une formation continue pour découvrir cette brochure à la Haute École pédagogique (HEP) et qui a déjà proposé plusieurs activités à sa classe de tout petits.

Des maths à la sauce égalitaire

«C’est un matériel très intéressant, utile et pratique, d’autant plus que les contenus égalitaires sont directement ancrés dans des disciplines évaluables, comme les maths et les sciences», analyse Anthony Coppola, enseignant à mi-temps dans l’Établissement primaire de Prilly-Romanel-Jouxtens, qui rédige en parallèle un doctorat sur les discriminations à l’Université de Genève, dans le cadre duquel il amène les élèves du primaires à débattre sur les questions d’inégalité.

Le pari de cette brochure est de proposer 20 activités toutes prêtes, en lien avec des disciplines, comme le dessin, les maths ou les sciences de la nature. «Nous avons voulu éviter que l’enseignant se retrouve devant le choix d’enseigner l’égalité ou une autre discipline»; explique Mireille Olivet, qui a représenté la Direction pédagogique (DP) dans ce projet. Cela passe parfois par de petites choses. Il y aura une mécanicienne dans la donnée d’un exercice de maths, pour que les filles puissent plus facilement se projeter dans la discipline ou dans ce type de métiers. «Les plus grands pourront utiliser les chiffres des différences de salaires entre hommes et femmes en cours de statistiques», explique Mireille Olivet.

Une autre activité est en lien avec le vécu des élèves tout jeunes. Les études genre ont montré que la répartition de l’espace se fait selon les stéréotypes de genre. Les élèves sont invités à observer puis dessiner leur cour de récré. Qui joue à quoi et où? «L’idée est de partir d’une observation réelle, puis d’en discuter sous l’angle de l’égalité», explique Seema Ney. Dans la classe de la Sallaz, la récré de l’après-midi sonne justement. Les filles décident de rester peindre leur statue avec calme et application. Les garçons filent se laver les mains et partent jouer à la police et aux voleurs dans la cour. Même chez les tout petits, certains clichés sont bien vivants, remarque Ana Flores, qui les sensibilise pourtant au thème de l’égalité.

Faciliter la vie des profs

Un des choix assumés de ce matériel pédagogique, c’est de laisser les enseignants libres. Pas de durée indiquée, car entre des élèves de 1re et de 4e, il peut y avoir de grandes différences de compétences d’écriture et de lecture, par exemple. Les séquences sont découpées en plusieurs activités, qui peuvent être enseignées séparément ou peuvent même en inspirer d’autres.

Des tableaux croisés indiquent les disciplines, les thèmes abordés dans chaque exercice, et même le moment de l’année qui pourrait s’y prêter. Par exemple, les Lausannois pourront essayer l’activité sur les déguisements juste avant la Fête du Bois. Et avant chaque exercice, les objectifs du plan d’études romand qui seront mis en œuvre sont clairement indiqués. «Nous avons voulu rendre la brochure pratique pour que les enseignants puissent s’y retrouver», insiste Seema Ney.

Réfléchir à sa pratique

Un des objectifs de «L’école de l’égalité» est aussi d’inviter les enseignantes et enseignants à réfléchir à leur pratique. «Tous les enseignants doivent être attentifs, explique Mireille Olivet de la Direction pédagogique. Les stéréotypes peuvent être encore présents dans les classes et révélés par de subtiles différences de traitement, souvent inconscientes. Le but est de conscientiser la pratique». Par exemple, combien de fois donne-t-on la parole aux garçons et aux filles? «Le premier pas, c’est de nous en rendre compte. Et ça repique où ça fait un peu mal, explique Ana Flores, pourtant sensible à la thématique. J’ai réalisé que je tolérerais parfois chez un garçon certaines attitudes, comme couper la parole ou répondre sans lever la main, mais pas chez une fille ou inversement. Dans les premiers temps, ça nous habite!» «Une fois sensibilisé à ces questions de privilèges et d’inégalités sociales, on peut aller au-delà de l’outil, souligne Anthony Coppola. C’est une certaine conscience et une pratique à valoriser au quotidien!»

Un acte de courage

Si elle est n’est pas mentionnée directement dans le plan d’études romand, l’égalité est bel et bien inscrite dans la loi vaudoise sur l’enseignement obligatoire: «L’école veille à l’égalité entre filles et garçons, notamment en matière d’orientation scolaire et professionnelle» (art. 10). «L’objectif, pour les garçons et les filles, c’est de réussir à se débarrasser le plus possible des stéréotypes pour faire leurs propres choix, et non ceux que la société leur impose», rappelle Mireille Olivet de la Direction pédagogique. «Les stéréotypes de genre ont un impact sur le parcours professionnel et de vie des élèves », complète Seema Ney. Le but est que les jeunes trouvent des modèles identificatoires variés qui leur permettent de se projeter dans tous les métiers.

Pour Anthony Coppola, «L’école de l’égalité» donne aussi de la légitimité aux enseignants pas toujours outillés pour parler d’un thème parfois difficile à aborder. «Parler des inégalités en classe, c’est toujours une certaine forme de courage, car c’est une prise de position politique. Elle est essentielle si nous souhaitons remettre en question et contrer les systèmes discriminatoires, comme le racisme, le sexisme ou l’homophobie», souligne l’enseignant et chercheur. «Je n’ai pas envie d’endoctriner les élèves, explique de son côté Ana Flores, mais leur montrer que tout existe dans le fond. Proposer sans imposer, c’est notre boulot!»

Une prise de conscience collective

Pour tous, les temps changent et il y a une opportunité à saisir. L’égalité est sur le devant de la scène avec le mouvement #metoo et les débats politiques sur le harcèlement de rue.

Dans la classe d’Ana Flores, les tabliers ont été rangés, et les traces de couleurs plus ou moins effacées des mains et visages. «Qu’avez-vous retenu de l’activité?» demande l’enseignante. «Il peut y avoir des sculpteurs et des sculptrices», assène Maïlys. Est-ce qu’il y a des choses que les garçons peuvent faire et pas les filles?, demande Ana Flores. «Conduire un camion!», propose Sohan. Le petit groupe discute, et finalement non, les femmes aussi peuvent le faire! Et les garçons aiment aussi le rose, ajoute Émile. Même si on dit que non. Les stéréotypes ne sont jamais loin, mais ils peuvent être débattus et dépassés. (mm)

Où trouver la brochure et comment apprendre à l'utiliser?

L'activité autour de Niki de Saint-Phalle aura occupé quatre longs moments dans les cours d'Ana Flores – (fa/bic).

Chaque établissement scolaire vaudois a reçu ou recevra trois exemplaires de la brochure, qui peut aussi être commandée dans le catalogue de la Direction des achats et de la logistique de l’État de Vaud (DAL). Par ailleurs, toutes les brochures seront disponibles en ligne sur le site des bureaux romands de l’égalité (www.egalite.ch), c’est déjà le cas de la première.

Une formation continue intitulée «L’école de l’égalité: un matériel pédagogique à découvrir» est proposée à la Haute École pédagogique (HEP). Elle figurera sur le catalogue 2019-2020 dès sa mise en ligne, avec dates des prochains cours.

Une demande de prestations sur mesure, sous forme de formation négociée, peut également être formulée par un groupe d’enseignants ou une direction d’établissement scolaire et se dérouler dans l’institution. Les demandes peuvent être adressées au secrétariat de la filière formation continue de la HEP.

Infos pratiques

> «L’École de l’égalité. Cycle 1», brochure éditée par la conférence romande des bureaux de l’égalité, 2019, 262 pages.

> Télécharger la brochure du cycle 1 (PDF)

> Consulter le catalogue de formation continue de la HEP

> Plus d’infos pour les formations sur mesure: fc(at)hepl(dot)ch ou info.befh(at)vd(dot)ch

Formation des enseignantes et enseignants vaudois

Après avoir observé et un peu discuté de photographies de sculptures de Niki de Saint-Phalle, les élèves passent à l'action – (fa/bic).

Dans le canton de Vaud, tous les futurs enseignants généralistes, c’est-à-dire qui enseigneront de la 1re à la 8e (4 à 12 ans), suivent, depuis 2006, une formation obligatoire sur le genre durant leur cursus à la Haute École pédagogique (HEP).

Les futurs enseignants du secondaire I et II, qui auront des classes de 9e à 11e (12 à 15 ans) et au gymnase ou en école professionnelle, peuvent choisir deux cours à option sur ce thème.

Deux formations continues font partie du catalogue: celle sur «L’école de l’égalité» et une autre qui apprend à «transposer les enjeux liés à l’égalité en classe d’histoire, de géographie et de citoyenneté».

«La HEP va accentuer la formation des enseignants dans le domaine de l’égalité entre femmes et hommes ces prochaines années, en regard du plan d’intention 2017-2022 de l’institution», précise Muriel Guyaz, déléguée à l'égalité au sein de la HEP. Deux axes devront être développés: la formation de l’ensemble des étudiants, et, dans le cadre de l’éducation numérique, la sensibilisation des élèves aux stéréotypes de sexe dès leur entrée à l’école.

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Actualités

Le monde numérique change, l’informatique cantonale aussi!

Pour répondre aux enjeux d’une société qui voit apparaître chaque jour de nouvelles technologies et de nouvelles pratiques, la Direction des systèmes d’information de l’État de Vaud a entamé un vaste programme de transformation en vue d’anticiper les changements, de rationaliser ses prestations auprès de ses services bénéficiaires et d’optimiser ses forces. Sous la conduite du chef de service Patrick Amaru, un nouveau collège de direction est à l’œuvre depuis le début de l’année pour mener à bien cette évolution avec l’ensemble des collaboratrices et collaborateurs du service.

Patrick Amaru, directeur de la DSI, devant les écrans du SOC (Security Operation Center), le Centre de sécurité informatique – (J.-B. Sieber/ARC).

Transition numérique, innovations technologiques, cyberadministration, sécurité des systèmes d’information, protection des données… Autant de thèmes qui font désormais partie du paysage quotidien de notre société contemporaine, induisant de nouveaux comportements, de nouveaux enjeux, de nouvelles opportunités, mais aussi de nouveaux risques. «Dans ce monde où tout bouge tout le temps et de plus en plus vite, l’adaptation de l’informatique cantonale était nécessaire pour que nous puissions faire face aux défis qui s’annoncent et offrir un système d’information sécurisé et efficient aux différents services de l’État», analyse le chef de la Direction des systèmes d'information (DSI), Patrick Amaru. Ce dernier rappelle également que la transformation de la DSI prend tout son sens à l’heure où le Canton de Vaud développe son ambitieuse stratégie numérique, dossier phare de son programme de législature 2017-2022.

Pour servir mieux, plus rapidement et plus efficacement, il était donc devenu impératif de repenser les structures et d’insuffler une nouvelle culture d’entreprise à l’ensemble de ce service transversal, qui gère plus de 14'000 postes de travail, 20'000 téléphones et quelque 2000 applications au sein de l’administration cantonale vaudoise.

Orientée clients, produits et services

Ainsi, abandonnant une hiérarchie pyramidale au profit d’une organisation plus horizontale et plus souple, l’informatique cantonale entame aujourd’hui une mue concrète, qui se déroulera par étapes de six mois et sur plusieurs années. Misant sur l’agilité, la responsabilisation et une plus grande autonomie de toutes les parties engagées, un nouveau collège de direction, composé de neuf personnes, s’est mis à l’œuvre au début du mois de janvier pour réorganiser les équipes et renouveler les processus en vue, notamment, de simplifier et de renforcer la relation de la DSI avec ses services bénéficiaires.

«Adopté en décembre dernier, le plan directeur cantonal des SI 2018-2023 fixe nos nouvelles orientations pour atteindre un système d’information cible sécurisé, agile et innovant, au service de la transformation numérique de l’État, se réjouit Didier Petignat, directeur stratégie et organisation. La transformation de la DSI en une organisation orientée clients-produits-services est un des leviers clés pour y parvenir. Cette mutation nous permettra de soutenir activement la transition numérique en développant notre capacité d’innovation, notre réactivité et notre efficience, tout en renforçant l’indispensable sécurité numérique des systèmes et des données de l’État.»

Innover, s’adapter et simplifier

Alors que les outils informatiques et technologiques ne cessent d’évoluer et de se multiplier, maîtriser le patrimoine applicatif au sein de l’État est devenu un véritable défi. «Plus que jamais, nous devons augmenter notre niveau de connaissance des services de l’administration. Cela nous permettra de mieux répondre à leurs attentes, tout en anticipant leurs besoins», analyse Sophie Pichaureaux, directrice gestion SI et relation métier. Et d’ajouter: «Pour leur apporter des solutions rapides, sûres et satisfaisantes, nous devons être en mesure d’innover en offrant des produits et des services qui restent adaptés aux spécificités des métiers tout en étant davantage standardisés. Ce précieux équilibre est indispensable pour assurer l’efficience de nos prestations.»

Innover, s’adapter et simplifier: la recette est à la fois élémentaire et complexe, et devra encore s’enrichir au quotidien pour déployer tout son potentiel à l’horizon 2023. Mais les quelque 500 collaboratrices et collaborateurs de la DSI y travaillent déjà. Car demain est à notre porte. (mhj)

> Organigramme actuel de la DSI

> Plan directeur cantonal des SI 2018-2023

Nouvelle mission pour la DSI

Coordonner la mise en œuvre de la stratégie numérique cantonale et accompagner la transformation numérique des services de l’administration: c’est la nouvelle mission que le Conseil d’État a décidé de confier à la Direction des systèmes d’information (DSI).

Pour mener à bien ce nouveau mandat, la DSI deviendra une Direction générale du numérique et des systèmes d’information (DGNSI), et son équipe dirigeante sera complétée par un ou une déléguée au numérique. Cette personne aura notamment la charge de développer et de coordonner le dialogue en matière numérique avec la Confédération, les cantons, les communes et les différents partenaires institutionnels. Cette évolution sera effective dès le 1er juillet 2019.

À noter que la mise en place de la future Direction générale n'aura pas d'incidence sur les compétences métiers des différents services de l'État de Vaud.

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Reportage

À la rencontre de Corinne Niklaus Zaugg, psychologue en milieu scolaire

Corinne Niklaus Zaugg est psychologue en milieu scolaire. Avec ses collègues psychomotriciens et logopédistes, elle offre un soutien aux enfants qui ont des difficultés à l’école. Elle raconte ce métier varié, qui nécessite de jongler entre les mondes thérapeutique et pédagogique.

Au sol, on trouve des jouets. Des livres pour enfants sont soigneusement rangés sur une étagère. Au mur, des dessins, des décorations dans des couleurs vives. Les diplômes universitaires nous rappellent que nous ne sommes pas dans une chambre d’enfant. Nous sommes dans le bureau de Corinne Niklaus Zaugg, psychologue en milieu scolaire à Rolle.

Aider les élèves à apprendre en se sentant bien

Les services de psychologues, psychomotriciens et logopédistes en milieu scolaire (PPLS) soutiennent les enfants et jeunes qui rencontrent des difficultés à l’école. Un psychologue en milieu scolaire assume plusieurs missions. «Nous avons un mandat d’évaluation et de soutien thérapeutique des patients et de leur familles, mais également de collaboration avec les enseignants, les doyens, les directeurs et le réseau élargi, dans le cadre des équipes interdisciplinaires», résume Corinne Niklaus Zaugg.

Le but des PPLS est d’aider les élèves à apprendre dans les meilleures conditions possibles, tout en se sentant bien avec eux-mêmes. Et les problématiques sont extrêmement variées. «Il peut s’agir d’enfants qui ont du mal à être attentifs en classe, ou qui ont des problèmes de comportement, des inquiétudes envahissantes». Souvent, ce sont les enseignants qui informent les parents de la possibilité de consulter un psychologue en milieu scolaire.

La parole comme outil

Le suivi des patients illustre la variété de ce travail. «Ce sont vraiment des prises en charges personnalisées», explique Corinne Niklaus Zaugg. Les outils à disposition sont très variés: des tests normés, comme ceux servant à évaluer le quotient intellectuel (QI), des évaluations psychoaffectives ou d’autres activités, comme le jeu, le dessin, les contes sont utilisés. Mais faire parler l’enfant ou le jeune de lui-même sous différents modes reste la pierre angulaire de l’intervention. «C’est en communiquant avec l’enfant qu’on arrive à se faire une idée de la manière dont il fonctionne et des ressources dont il dispose pour gérer ses émotions.»

«Parfois, il suffira de quelques séances avec un enfant et sa famille pour faire émerger des ressources, ou des prises de température à des moments ponctuels», explique la psychologue. D’autres fois, le suivi pourra être plus long, avec des consultations régulières, individuelles ou en groupe.

Conjuguer logiques thérapeutique et scolaire

Le lien avec l’école représente une part importante du métier. «C’est un travail de proximité», résume la Corinne Niklaus Zaugg. «Il s’agit de trouver un équilibre entre la logique thérapeutique et la logique scolaire, qui sont très différentes et jouent sur des temporalités distinctes.»

Il s’agit de développer des pistes de réflexion avec les enseignants, afin qu’ils puissent créer des outils qui leur soient utiles. «Pour un enfant qui a du mal à rester concentré sur une tâche, on peut, par exemple, réorganiser l’espace sur son pupitre, afin qu’il soit le plus sobre possible. On peut aussi aménager les exercices qui lui sont présentés.»

«La mission des psychologues scolaires implique aussi de participer aux cellules de crise des établissements, aux réflexions sur le harcèlement, la violence ou tout ce qui touche au développement psychologique», conclut la psychologue rolloise. La diversité des situations et des patients nécessite une capacité d’adaptation à toute épreuve. Mais il ne se passe jamais un seul jour sans que Corinne Niklaus Zaugg n’en apprenne un peu plus sur son métier. «Les demandes peuvent se ressembler au départ, mais on est à chaque fois confronté à des situations singulières et parfois surprenantes. Chaque rencontre est unique!» (ja)

> Dernier article de la rubrique: à la rencontre d’Ariane Devanthéry, gardienne du patrimoine vaudois

Corinne Niklaus-Zaugg, psychologue en milieu scolaire, dans son cabinet à Rolle – (fa/bic)

En chiffres

0 francs: les parents ne paient pas les consultations, qui sont des prestations publiques payées par les impôts

9: le nombre de régions PPLS dans le canton

350: le nombre de psychologues, psychomotriciens et logopédistes

4-16 ans: l’âge des enfants pris en charge dans les centres PPLS. Un projet pilote vise à faire intervenir des psychologues dans les gymnases et écoles professionnelles pour les 16 à 20 ans.

Trois questions à Raphaël Gerber, responsable cantonal des prestations PPL

Raphaël Gerber, responsable cantonal des prestations PPL – (fa/bic).

Quel est le processus d’une demande de consultation PPLS?

Il faut tout d’abord que les parents appellent le secrétariat de leur région PPLS, où la demande est enregistrée. Celle-ci est ensuite transmise aux équipes. Puis les colloques hebdomadaires permettent d’affecter chaque situation d’enfant à un spécialiste au sein de l’équipe.

Quel est le délai entre une demande et la prise en charge par un centre?

Il y a une première prise de contact téléphonique avec les parents dans les quinze jours qui suivent la demande. Ensuite, les prestations varient. Mais si une consultation est nécessaire, celle-ci a généralement lieu dans un délai d’un mois après la demande.

Pourquoi avoir regroupé psychologues scolaires, psychomotriciens et logopédistes?

En Suisse, l’aide aux enfants en difficulté relève des Cantons. Un accord intercantonal sur la pédagogie spécialisée regroupe les logopédistes et psychomotriciens. C’est un choix vaudois, à la fois historique et politique, d’avoir laissé les psychologues dans ces centres, puisque les trois professions étaient déjà regroupées chez nous. Fribourg et le Valais ont pris une option similaire, ce n’est pas le cas de la Suisse alémanique. Depuis 2005, l'État gère ces prestations, qui étaient avant de la responsabilité des communes.

> Plus d'infos

Trois professions associées

Les psychologues aident l’enfant ou le jeune en cas de difficulté d’apprentissage, de comportement, d’intégration ou s’il a des difficultés affectives et relationnelles.

Les psychomotriciennes et psychomotriciens aident les élèves lorsqu’ils rencontrent des problèmes qui touchent au corps. Ils stimulent le mouvement, la perception, l’imagination et la communication, par le jeu et des activités.

Les logopédistes aident les enfants ou les jeunes qui rencontrent des troubles de la communication et du langage, particulièrement à l’oral et à l’écrit.

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AUDIO Arrêt sur image: dans les archives du Comptoir suisse

Le Comptoir suisse aurait eu 100 ans cette année. Entre 2012 et 2018, les Archives cantonales vaudoises ont récupéré 82,6 mètres linéaires de documents variés. Cette série vous propose une plongée sonore dans des images sélectionnées et racontées par des spécialistes. Pour l' épisode #1, bienvenue dans la «crèmerie des femmes abstinentes»!

Cliquez sur l'image et écoutez Eloi Contesse, archiviste, vous la raconter (PP 966 Coopérative du Comptoir suisse/ACV).

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Collègue passionné: un champion d’haltérophilie à l’UNIL

Visage familier à l’Université de Lausanne, Daniel Rod connaît le campus comme sa poche. Menuisier au Service des bâtiments et travaux depuis plus de 32 ans, il pratique sa passion depuis plus longtemps encore: l’haltérophilie.

Daniel Rod à l'exercice de l'épaulé-jeté – (fa/bic).

Quand on le rencontre, on ne devine pas forcément qu’on est face à un multiple médaillé d’haltérophilie. De gabarit moyen, Daniel Rod dégage une assurance décontractée et une chaleur humaine. Pourtant tout n’a pas toujours été facile pour ce mordu de la vie, avec qui converser est aisé. Retiré à l’âge de six ans de sa famille et placé en pensionnats jusqu’à 20 ans, Daniel Rod a été marqué par le vide persistant de n’avoir pas grandi avec ses parents. «C’est une cicatrice intérieure qui restera gravée à jamais», lâche-t-il. À l’âge de 18 ans, il trouve le point de repère dont il a besoin et la stabilité qu’il cherchait lorsqu’il rejoint le Club haltérophile et culturiste de Lausanne (CHCL). Devenu entre-temps le Club lausannois d’haltérophilie et de musculation (CLHM). Daniel Rod, 62 ans, en est toujours membre.

1975, le début de l’aventure

Daniel Rod s’ouvre au monde de l’haltérophilie à l’occasion des Championnats du monde junior de cyclisme, lors d’une sortie avec le pensionnat d’apprentis. Il y fait tout d’abord la rencontre d’Albert Peretti, ancien sélectionné olympique. Le voyant fasciné par tous ces coureurs qui donnaient le meilleur d’eux-mêmes, Albert Peretti encourage le jeune homme à faire de la compétition de vélo. La proposition ne semble pas le convaincre. «Quand j’ai vu la grimace des gars, se souvient-il avec amusement, je me suis dit: Oh non je ne veux pas faire ça!» Albert Peretti lui présente alors Roland Magnénat, une célébrité dans le milieu de l’haltérophilie. Cette rencontre convaincra Daniel Rod d’en faire sa discipline de prédilection.

Huit fois champion suisse élite, athlète au JO d’Helsinki en 1952 et membre fondateur du CHCL, Roland Magnénat a tout enseigné à Daniel, que ce soit le contrôle de soi, la discipline technique et surtout la philosophie de l’éducation par le sport.

«Aller chercher au fond de moi une énergie»

Pourquoi l’haltérophilie? «Après une enfance difficile, j’ai tout de suite senti que je devais sortir tout ce que je ne pouvais pas exprimer ou comprendre en pratiquant un sport qui était à la hauteur de ce que je voulais, explique Daniel Rod. Pour moi, l’haltérophilie était exactement ce qu’il me fallait. Un sport de précision, d’équilibre, de technique et surtout de mental, qui développe la volonté et aide à réussir tout ce qu’on entreprend.»

Dès son plus jeune âge, les personnages de bandes dessinées dotés d’énergies intérieures, que ce soit le magicien Mandrake ou le super-héros Batman, avaient fasciné le sportif. «J’étais persuadé que tout un chacun pouvait développer cette énergie qui donne une puissance, une surforce.» Au rythme de trois entraînements de deux heures par semaines, il a su puiser cette énergie. Mais le ressenti que lui procure chaque session d’haltérophilie va bien au-delà. «Je me sens bien, je peux me ressourcer. Il faut être explosif et cadré. Ce sport m’aide à trouver un équilibre.»

En 1999, il obtient le titre de Champion suisse élite en catégorie poids légers (poids de corps de moins de 69 kg). «Ce n’était pas la première place qui me rendait heureux, mais le fait que je sois arrivé à quelque chose», dit-il avec satisfaction. Il continuera sur sa lancée en décrochant sept fois le titre de champion suisse de ligues individuelles et par équipe entre 1994 et 2011, ainsi que sept fois celui de champion romand en catégorie élite.

En 2012, il est sacré champion d’Europe chez les vétérans au soulevé de terre (un exercice où la barre est soulevée du sol jusqu’à la taille). Un joli palmarès, avec des records de 95 kg à l’arraché et 112 kg à l’épaulé-jeté, dont il est très fier. Il met désormais son expertise au profit de la relève, en entraînant de jeunes motivés dans son club dont il est également membre d’honneur. Engagé pour son sport, Daniel Rod s’investit aussi en tant que membre de la commission technique de la Fédération suisse d’haltérophilie.

Pas le temps de s’ennuyer

Tout comme le sport, son engagement pour l’Université de Lausanne a aidé à faire de lui l’homme qu’il est aujourd’hui. Et comme son club d’haltérophilie, l’UNIL est une deuxième famille. «Avec toutes les choses que j’y ai vécues en 32 ans, je sais qu’il y a des gens bien ici, des gens qui m’ont beaucoup aidé, qui m’ont soutenu quand c’était compliqué pour moi», confie-t-il, ému.

À trois ans de la retraite, il anticipe la suite avec quiétude. «Les plus beaux projets qu’on peut faire, c’est l’improvisation», dit-il en souriant. Une chose est sûre, ce touche-à-tout compte faire la part belle à ses nombreux hobbys, tels que l’écriture, le dessin, la peinture ou encore un peu de musique, sans oublier sa passion première, naturellement. Car à 62 ans, Daniel Rod se sent «plus frais que jamais». (om)

Bio express

Daniel Rod au CLHM au début des années 1990 – (dr).

1957: naissance

1975: début de la pratique de l’haltérophilie

1987: engagement à l’UNIL

1999: premier titre national en catégorie élite

2002: mariage

2022: départ à la retraite

Un sport olympique plus que centenaire

Apparue dans la deuxième moitié du 19e siècle, l’haltérophilie est une discipline sportive qui consiste à soulever des poids. Les premiers clubs ont vu le jour dans les années 1880 en Allemagne et le tout premier concours s’est déroulé à Londres en 1887. L’haltérophilie a le statut de sport olympique depuis les premiers JO modernes de l’été 1896, avec pour seule interruption l’édition de 1900.

Deux mouvements composent la pratique de l’haltérophilie: l’arraché et l’épaulé-jeté.

L’arraché consiste à soulever la barre au sol jusqu’à la tenir bras tendus au-dessus de la tête en un seul mouvement très dynamique.

L’exercice de l’épaulé-jeté quant à lui se fait en deux temps. L’athlète procède à un léger arrêt, posant la barre sur ses épaules et le haut de sa poitrine, avant de soulever la barre au-dessus de sa tête.

Recherche collègues passionnées et passionnés, bénévoles pour la Fête des vignerons

Vous serez bénévoles pour la Fête des vignerons et vous seriez d'accord de nous raconter votre engagement? Contactez-nous par courriel à l’adresse info(dot)gazette(at)vd.ch (mention «collègue passionné»). Votre récit nous intéresse pour un prochain numéro.

> Dernier portrait paru: un quatre pattes en formation à la fiscalité

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Brèves

Nouveau directeur et nouvelle approche pour l'école vaudoise

Giancarlo Valceschini, directeur général de l'enseignement obligaoire – (J.-B. Sieber/ARC).

Giancarlo Valceschini, actuel chef du Service de l'enseignement spécialisé et de l'appui à la formation (SESAF), a pris la tête de la Direction générale de l'enseignement obligatoire (DGEO) le 1er mars.

Il aura pour mission de créer une nouvelle direction générale qui réunira la DGEO et le SESAF au 1er janvier 2020. Le «concept 360°», que Giancarlo Valceschini pilote depuis plusieurs mois, sera par ailleurs prochainement lancé en consultation auprès des professionnels de l'éducation. Grâce à ce système global de soutien, les élèves à besoins spécifiques bénéficieront d'une nouvelle approche basée sur les meilleures pratiques et seront placés au centre du dispositif. Le but est de réduire les inégalités sociales dans une école à visée inclusive.

> Lire le communiqué sur la nomination de Giancarlo Valceschini

> Lire le communiqué sur le «concept 360°»

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Grève du 14 juin: le Conseil d'État favorable à l'égalité

Une grève des femmes aura lieu le 14 juin 2019, 28 ans après la grève de 1991 – (©Photographee.eu/stock.adobe.com).

Le gouvernement vaudois a pris connaissance des revendications exprimées par le mouvement «Grève des femmes» du 14 juin et a indiqué qu’il n’y aurait pas de sanctions administratives si une grève licite devait avoir lieu.

Le Conseil d'État a déjà adopté de nombreuses mesures pour favoriser l'égalité dans toutes ses dimensions au sein de l'administration cantonale vaudoise. La dernière analyse de l'égalité salariale effectuée en son sein indique que femmes et hommes bénéficient d'une rémunération égalitaire. L'État a par ailleurs adopté en septembre dernier huit mesures pour favoriser l'évolution professionnelle des femmes et combattre les effets externes qui peuvent péjofer leurs carrières.

> Lire le communiqué

> Plus d'infos sur les mesures pour l'égalité

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Philippe Eckert nommé directeur général du CHUV

Philippe Eckert – (SAM-CHUV).

Actuellement chef du service de médecine intensive adulte et du centre des brûlés au CHUV, Philippe Eckert remplacera Pierre-François Leyvraz à la tête du CHUV dès le 1er janvier 2020.

Le Conseil d’ État a sélectionné Philippe Eckert parmi 17 candidats. Sa vision stratégique pour l’institution, ses compétences médicales largement reconnues, ainsi que son expérience de conduite d’un établissement hospitalier ont convaincu l’exécutif vaudois de le choisir pour les fonctions de directeur général et directeur médical du CHUV. Oliver Peters a par ailleurs été confirmé en qualité de directeur général adjoint.

> Lire le communiqué

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Pratique

Service du personnel: documents en libre-service

Depuis fin 2018, les collaboratrices et collaborateurs de l’État peuvent télécharger leurs bulletins et certificats de salaire. La nouvelle plateforme du Service du personnel permet aussi de modifier ses données bancaires et de saisir les données des personnes à contacter en cas d'urgence. De nombreuses fonctionnalités s’ajouteront prochainement à ce libre-service en ligne.

La plateforme de libre-service est disponible via le portail sécurisé IAM – (fa/bic).

Un accès à leurs données salariales a été ouvert aux collaboratrices et collaborateurs de l’État de Vaud fin 2018. Tous peuvent ainsi visualiser et télécharger leurs bulletins ainsi que leurs certificats de salaire. Les 20'600 collaborateurs disposant d’un compte sur le portail sécurisé IAM ont d’ores et déjà accès au libre-service. À terme, ces nouveautés permettront de supprimer un nombre important d’impressions papier.

En plus de ces possibilités de consultation, de nouvelles fonctionnalités ont été récemment déployées. En effet, il est dorénavant possible, au travers du libre-service, de modifier son compte bancaire et saisir les données des personnes à contacter en cas d’urgence. Par la suite, il sera aussi possible de modifier son adresse de domicile, son état civil, ainsi que d’annoncer la naissance d’un enfant sur cette plateforme en ligne.

D’autres fonctionnalités, telles que la gestion des demandes de formation, les entretiens annuels ou la gestion du temps et des absences, viendront progressivement compléter ce libre-service. (db)

> Accéder au portail sécurisé IAM > libre-service RH (une authentification forte, via un numéro de téléphone portable est demandée)

> Le portail IAM est accessible depuis la page d'accueil du site vd.ch, onglet «se connecter» avec une icône de cadenas (tout en haut à droite, au-dessus du moteur de recherche)

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Culture

Du 5 au 7 avril, l’artisanat d’art vaudois sera en fête

Les Journées européennes des métiers d’art se dérouleront du vendredi 5 au dimanche 7 avril dans le canton de Vaud notamment. 61 artisans et 48 métiers seront mis à l’honneur. La participation est entièrement gratuite, mais il est nécessaire de s'inscrire pour certaines visites. Une action de médiation culturelle s'adresse spécialement aux classes vaudoises sur inscription.

Au travers d’un programme riche et varié, les Journées européennes des métiers d'art (JEMA) proposent dans le canton de Vaud des échanges avec une soixantaine d’artisans. 43 professionnels ouvriront exceptionnellement les portes de leur atelier privé pour des rencontres privilégiées avec le public. L'inscription est obligatoire sur le site de la manifestation (www.metiersdart.ch).

Douze artisans prendront leurs quartiers à l’Espace des télégraphes et six à l’Espace Arlaud à Lausanne, qui sera accessible sans inscription, de 10h à 17h en continu. Des ateliers d’éveil aux métiers d’art pour les 8-12 ans s'y dérouleront également. Là aussi, l'inscription en ligne est obligatoire.

Cette année, l’aménagement de l’Espace Arlaud a été réalisé par Tristan Turchany, apprenti polydesigner 3D en dernière année de formation au Centre d’enseignement professionnel de Vevey. La collaboration avec les JEMA fait partie de son travail de fin d’apprentissage.

Un patrimoine bien vivant

L’objectif de l’évènement, mis sur pied dans le canton de Vaud depuis 2014, est de mettre en lumière l’activité des artisans d’art locaux. Ces spécialistes du geste exercent des professions parfois méconnues. Elles sont pourtant souvent garantes de savoir-faire qui appartiennent à l’histoire d’une région et qui ont contribué à constituer son identité. Pour les organisateurs, il est important que ce précieux patrimoine immatériel reste vivant et qu’il soit accessible à tous, et tout particulièrement aux jeunes générations.

> «Journées européennes des métiers d’art». Rencontres d’artisans d’art dans leur atelier, démonstrations, ateliers d’éveil et actions de médiation culturelle, divers lieux dans le canton, du vendredi 5 au dimanche 7 avril.

> Participation gratuite

> Programme, informations et inscriptions: www.metiersdart.ch

Cécila Roger, brodeuse d'art, ouvrira les portes de son atelier – (dr).

Rencontres écoles et artisans d'art

Un dossier pédagogique sur les métiers d'art, paru en 2017, peut être téléchargé à l'adresse www.vd.ch/culture-ecole – (Culture-École).

Une action de médiation culturelle spécialement destinée aux classes vaudoises est cette année encore organisée en collaboration avec la structure «Culture-École» du Canton. Cette action offre aux élèves de 9S à 11S et du postobligatoire la possibilité de rencontrer gratuitement des artisans d’art lors d’un moment privilégié. Les enseignants intéressés peuvent s’annoncer par courriel à info(at)metiersdart(dot)ch. Les rencontres peuvent être organisées jusqu’au mois de juin.

> Informations sur les rencontres destinées aux classes

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Hommage à la relation aidants-aidés

Sarah Carp, «Romolo et Sara» (2018)

L'Espace CHUV montre l'importance du lien pour affronter les aléas de la vie, grâce à des récits et des photographies d'aidants et d'aidés.

Nicole von Kaenel a rencontré pendant près de deux ans des aidants et des aidés, solidaires. Un livre Aidants, aidés – Destins croisés (Éditions Belles Pages, 2018) en est né. La photographe Sarah Carp l'a illustré.

«Avec leurs propres mots, plusieurs familles nous invitent à comprendre leur histoire, elles nous indiquent comment elles ont pu faire face et soutenir un de leurs proches, écrit dans la préface de l'ouvrage Pierre-Yves Maillard, conseiller d'État en charge de la santé. On sent parfois le désespoir, l'épuisement mais aussi la force immense, l'amour et la solidarité.»

> «Aidants, aidés – Destins croisés». Exposition à l'Espace CHUV, dans le hall du bâtiment principal, du 21 mars au 4 avril: lu-di: 8-20h.

> Entrée libre

> chuv.ch/culture

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Deux expositions sur l’univers de l’olfaction

Le mudac – Musée de design et d’arts appliqués contemporains et le Musée de la main UNIL-CHUV proposent chacun une exposition sur le thème «Parfums d’amour».

La première, qui se tient jusqu’au 16 juin, a pour objectif de retracer le parcours et le processus créatif de treize parfumeurs internationaux. La seconde est visible jusqu’au 23 février 2020 et offre la possibilité d’explorer et de tester les incroyables capacités de l’olfaction humaine au travers d’expériences sensorielles et d’installations artistiques.

> «Nez à nez. Parfumeurs contemporains». Exposition au mudac, place de la Cathédrale 6, jusqu'au 16 juin: ma-di: 11-18h.

> «Quel flair! Odeurs et sentiments». Exposition au Musée de la main UNIL-CHUV, Bugnon 21, jusqu'au 23 février 2020: ma-ve: 12-18h et sa-di: 11-18h.

> mudac.ch

> museedelamain.ch

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Le Printemps de la poésie va bientôt refleurir

Le festival d'événements poétiques se déroulera du 1er au 13 avril en Suisse romande, avec comme nouveauté le projet «Lyrical Valley», qui sera un point d’ancrage pour le dispositif poétique global.

La programmation du Printemps de la poésie 2019 tournera autour de deux thèmes: poésie et musique d'un côté, et, de l'autre, la poésie comme symbole d’un espace mondialement connecté. Propulsée par l’Université de Lausanne, la manifestation compte 130 évènements et 90 partenaires. Elle mobilise forces, savoirs, créations et institutions pour exposer la poésie romande, à travers son patrimoine, son réseau vivant et ses innovations.

> «Printemps de la poésie». Festival d'évènements poétiques, lieux divers en Suisse romande, du 1er au 13 avril.

> Programme complet et infos pratiques

> Voir l'anthologie vidéo de la poésie romande réalisée par l'UNIL en partenariat avec Le Temps

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Alice au pays de la danse

Du 4 au 6 avril, les 50 danseuses et danseurs de la filière danse-étude-Lausanne interpréteront «Alice au pays des merveilles» au Théâtre de Beaulieu. Trois représentations sont prévues.

Le spectacle, présenté par l’Association pour la formation de jeunes danseurs (AFJD), réinterprète grâce à la danse «Alice au pays de merveilles» et «de l'autre côté du miroir» de Lewis Caroll. Tiraillée et chahutée entre imaginaire et réalité, Alice cherche à travers la danse la solution à ses questionnements. Entre chorégraphies inédites et costumes flamboyants, ce ballet, mis en scène par Pierre Wyss, promet d'allier humour et absurde à l’univers magique et poétique de ce grand classique.

> «Alice au pays des merveilles». Spectacle de danse au Théâtre de Beaulieu à Lausanne, avenue des Bergières 10, du 4 au 6 avril, je: 19h, ve: 20h, sa: 17h.

> Billets de 20 fr. à 50 fr.

> Billetterie: monbillet.ch ou 024 543 00 74

> (Re)voir un reportage vidéo sur les filières danse-étude (La Gazette n°284, mars 2018)

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Collègue écrivaine: polar noir en campagne valdo-neuchâteloise

Avec «Un lien indélébile», Tatjana Malik, inspectrice de la Police scientifique vaudoise, signe son premier roman. Le polar tourne autour d’un cadavre retrouvé dans un état de décomposition avancé par une nuit d’été orageuse, dans le village vaudois de Chapelle.

La première scène est forte. Jessica Aeby, inspectrice de la Police scientifique vaudoise, est grièvement blessée. Avec difficulté, elle s’extirpe d’une cave. Une ombre la rattrape; une lame transperce son omoplate; elle s’écroule.

Pour comprendre comment l’héroïne et son collègue de la Crim’ Fabien Michel en sont arrivés là, il faut remonter cinq jours plus tôt. Le cadavre d’une femme est retrouvé dans un appartement. L’état de putréfaction est tel, qu’il est impossible de dire si la mort est naturelle ou si le cas est criminel. Les soupçons s’intensifient quand un policier neuchâtelois chargé d’identifier la défunte est froidement égorgé dans son bureau. Puis les meurtres s’enchaînent.

Tatjana Malik plonge ses lecteurs dans le quotidien de son métier. Le vocabulaire technique contribue avec succès à l’immersion. Les descriptions sont précises et crues: des myriades de mouches et asticots grouillent sur la scène de crime, les jets de sang d’une artère qui se vide au rythme des battements d’un cœur aident à comprendre les gestes du meurtrier. En suivant Jessica Aeby et ses collègues, on prend aussi la mesure de la fatigue que les policiers peuvent ressentir et de leur passion pour leur profession, une seconde vie.

Après avoir vécu une partie de son enfance en Autralie, Tatjana Malik arrive sur sol vaudois. Elle effectue des études d’infirmière. En 2002, elle intègre la police en tant que gendarme, puis inspectrice. Elle finit par rejoindre la brigade de police scientifique, sa passion de toujours. (mm)

> Tatjana Malik, Un lien indélébile, Éditions mon village, 2018, 288 p., 29 fr.

> Site de l'éditeur

> Voir un reportage sur Tatjana Malik diffusé dans Couleurs locales (RTS Un, 14 novembre 2018)

> Lire un article paru dans PolCantinfo (décembre 2018, p.13/PDF)

Recherche collègues écrivains

Vous êtes employés dans l'administration cantonale, au CHUV, dans un établissement scolaire, à l'UNIL ou faites partie de la Police cantonale et vous consacrez une partie de votre temps libre à écrire de la fiction?

Si vous avez publié récemment un roman, une pièce de théâtre, un recueil de poèmes, n'hésitez pas à nous le faire savoir par mail à l'adresse info.gazette(at)vd(dot)ch (mention «collègues écrivains»). La rédaction pourra ainsi poursuivre ce tour d'horizon.

> Dernier article de la rubrique: Pascal Houmard signe une enquête du cru qui fait retrouver son latin

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Éditeur: État de Vaud. Rédacteur responsable: Laurent Koutaïssoff. Ont contribué à ce numéro: Jonathan Afonso (ja), Fiona Amitrano (fa), Dimitri Besnard (db), Leïla Bouanani, Luc Jaccard, Marie-Hélène Jeanneret (mhj), Léa Joanneton, Marie Minger (mm), Olivier Müller (om). Contact: info.gazette@vd.ch
Copyright(c) La Gazette n°293 - 19 mars 2019