La Gazette

n°295
28 mai 2019

À la une

Le Service des automobiles et de la navigation évacué… pour cause d’exercice

Le Service des automobiles et de la navigation à la Blécherette a vécu une fin de service mouvementée le 30 avril dernier. Sur fond d’alarme sonore, le bâtiment s’est complètement vidé. Mais pas d’inquiétude, il s’agissait d’un exercice d’évacuation destiné au personnel. L’occasion de faire le point sur ce type de démarches à l’État de Vaud.

3 minutes 40. C’est le temps qu’il a fallu pour que la centaine de collaborateurs présents ce jour-là évacue le bâtiment de cinq étages. «C’est un résultat très satisfaisant, déclare Carlos Gonzalez, chef de la division support et logistique au Service des automobiles et de la navigation (SAN) et correspondant santé et sécurité au travail de son service. L’évacuation s’est faite rapidement et dans le calme.» «Mais il faut dire que ces gens étaient prêts. Pas de clients. Personne aux toilettes. Et pas de fumée ou de menace flagrante», concède-t-il néanmoins. L’exercice, réalisé peu après 16h30 et en l’absence de public, avait en effet été annoncé plusieurs semaines auparavant.

Mais ce genre d’exercices est-il bien utile? «C’est rassurant, parce qu’on sait comment faire en cas d’évacuation», confie Natacha Müller, collaboratrice au SAN. «Pour moi, il y aurait plus de sens à le faire par surprise, nuance sa collègue Janett Parekh. Mais logistiquement c’est peut-être trop compliqué. Quoiqu’il en soit, je connais à présent le point de rassemblement et le rôle de chacun.» Ce jour-là, l’objectif était surtout d’entraîner le personnel. «On voulait observer la réaction des collaborateurs, comment se structuraient les différents rôles et la vitesse à laquelle on était capable d’évacuer le bâtiment dans son entier, explique Carlos Gonzalez. C’est maintenant chose faite. Nous avons désormais un indicateur.»

Une préparation loin d’être superflue

Ces exercices, au-delà de leur aspect impressionnant, ont un réel intérêt sécuritaire. Stéphane Farrugia, responsable des contrôles et inspections à la division de prévention de l’Établissement cantonal d’assurance (ECA), recommande vivement ces pratiques grandeur nature, qui correspondent aux exigences légales imposées par les directives de protection incendie de l’Association des établissements cantonaux d’assurance incendie (AEAI). «S’entraîner à évacuer les gens vers l’extérieur est nécessaire», affirme-t-il, tout en précisant que «le scénario doit être réaliste». Et d’ajouter: «Il faut prendre en compte que le jour où une vraie évacuation doit avoir lieu, celle-ci ne sera peut-être pas possible parce que la cage d’escaliers sera par exemple tout de suite enfumée. Il faut donc aussi se préparer à certaines situations où les gens doivent rester confinés.»

Des exercices d’évacuation réalisés dans chaque service d’ici 2022

L’exercice du SAN n’est pas un cas unique. En effet, d’autres sites majeurs comme le bâtiment administratif de la Riponne et les locaux de la Direction des systèmes d’information à Longemalle, ainsi que la Direction générale de la fiscalité ont déjà mis en place des simulations similaires. Caroline Engalenc, responsable de l’unité santé et sécurité au travail (USST) au Service du personnel, renchérit: «La directive de protection AEAI préconise que l'employeur organise des exercices de sécurité incendie dans des conditions proches de la réalité. Le but est de créer les meilleures conditions possibles pour assurer la sécurité du personnel et des hôtes, ainsi que l’intervention des pompiers. L’organisation doit être simple et tenir compte des particularités d’exploitation, soit la présence de dangers particuliers ou non, tels que des substances chimiques, nocives ou biologiques lors de travaux, la présence de public ou non, ou encore le nombre de personnes ou la grandeur des locaux.» Un des objectifs proposés par la commission santé et sécurité au travail au Conseil d’État est que chaque service possède une organisation de gestion des urgences et ait réalisé un exercice d’évacuation à l’horizon 2022.

«L’alarme a sonné et personne n’a bougé»

Au SAN, la nécessité de faire un tel exercice s’est révélée en décembre dernier, à la suite d’un problème en cuisine lié à une hotte. «Il y a eu énormément de fumée et l’alarme incendie s’est déclenchée. Lorsque l’on a vu le manque de réaction de nos collaborateurs, on s’est dit qu’il fallait que l’on fasse quelque chose. Nous avons choisi un exercice en direct pour les sensibiliser, leur montrer ce qu’ils doivent faire et où ils doivent se rendre», relate Carlos Gonzalez.

Qui plus est, les spécificités du bâtiment abritant le SAN à la Blécherette, construit il y a plus d’une cinquantaine d’années, imposaient une bonne préparation. «Le bâtiment présente certaines difficultés en cas d'évacuation», constate Carlos Gonzalez. Une situation qui est néanmoins amenée à changer ces prochaines années lorsque le service déménagera dans de nouveaux locaux qui intégreront les derniers standards de sûreté. Un état de fait certes bienvenu, mais qui va de pair avec une bonne préparation du personnel pour que la sécurité soit maximisée. «On a beau essayer de gérer la technique et les installations, le facteur humain est vraiment imprévisible. Il nous semble donc très opportun d’optimiser ce volet, en formant les gens», conclut Stéphane Farrugia. Un domaine où le SAN a désormais une petite longueur d’avance. (om)

Débriefing des responsables d'évacuation du SAN après l'exercice, le 30 avril. | S. Baeriswyl/SAN

Trois questions à Caroline Engalenc, responsable de l'unité santé et sécurité au travail

Caroline Engalenc | J.-B. Sieber/ARC

À l’État de Vaud, comment est organisée la sécurité dans les bâtiments publics?

Caroline Engalenc: Selon le règlement sur la santé et sécurité au travail (RSST) entré en vigueur le 1er janvier 2017, et qui respecte le cadre fédéral, la direction de chaque service doit veiller à ce que toutes les mesures qui garantissent la protection des visiteurs et des collaborateurs soient prises. Chaque chef de service est responsable d’organiser les premiers secours et la sécurité incendie. Pour y parvenir, des correspondants santé et sécurité au travail ont été nommés dans chaque service pour mettre en œuvre – avec le support de l’USST et de prestataires externes – les mesures de protection de la santé et sécurité au travail.

Quelles sont les bonnes pratiques quant à l’évacuation de bâtiments?

Au niveau des bonnes pratiques, on préconise une organisation simple s’appuyant sur une équipe de gestion des situations d’urgence. Ces équipes sont composées de responsables qui ont le pouvoir décisionnel d’alarmer, de déclencher une évacuation et de communiquer avec les forces d’intervention, ainsi que de «serre-files», chargés d’assurer l’évacuation d’un étage ou d'un secteur et de pousser les gens vers la sortie jusqu’à la place de rassemblement. L’entraînement du personnel est primordial, il permet à chacun d’avoir le bon comportement en cas de déclenchement de l’alarme. L’idéal serait qu’environ 80% du personnel aient participé au moins une fois à un exercice d’évacuation.

Quelles sont les obligations des collaborateurs en cas d’évacuation?

Le collaborateur est tenu de suivre les directives de l’employeur en la matière et d’observer les règles de sécurité reconnues. Il a la responsabilité de suivre la procédure et les instructions de l’équipe d’évacuation tout au long de l’incident. Une fois arrivé à la place de rassemblement, il est tenu de rester sur place et d’attendre les instructions transmises par le responsable de la place de rassemblement.

> Lien vers le règlement RSST

> Lien vers la directive AEAI (PDF)

Sites particuliers à l’État: le cas du CHUV

Utilisation de fumée artificielle dans le cadre d'un exercice d'évacuation au CHUV. | SAM/CHUV

Tous les bâtiments et services ne sont pas égaux face à une évacuation. En effet, certaines institutions présentent des défis sécuritaires plus grands. C’est le cas notamment du CHUV, bâtiment immense et qui accueille des patients 365 jours par an. L’hôpital se doit d’avoir des procédures très spécifiques. Laurent Meier, chef de la sécurité au CHUV, explique: «La pratique concernant les évacuations est celle de ne pas évacuer… mais de mettre les personnes, en l’occurrence les patients, en sécurité pour les protéger des flammes et des fumées.» Cette pratique s’appelle le principe de transfert horizontal. «Cela nécessite du personnel en quantité suffisante qui soit formé et entraîné», signale Stéphane Farrugia, de l’Établissement cantonal d’assurance. Un impératif que le CHUV s’emploie à garantir. «Lors de son entrée en fonction, l’ensemble du nouveau personnel participe à une formation à l’utilisation des petits moyens d’extinction. Pour le personnel soignant, cette formation est complétée par un exercice pratique avec de la fumée artificielle pour la mise en sécurité des patients. Cette formation peut être répétée régulièrement dans les services sur demande des cadres», détaille Laurent Meier. Depuis 2006, le CHUV dispose par ailleurs «d’un corps de sapeurs-pompiers d’entreprise reconnu par l’ECA qui intervient 24 heures sur 24 dans les bâtiments de la cité hospitalière de Lausanne».

mail facebook twitter linkedin print

Actualités

Grève du 14 juin: dispositif décidé par le Conseil d’État

Le 14 juin prochain aura lieu la «Grève des femmes». Le Conseil d’État partage plusieurs revendications du mouvement. Détail du dispositif mis en place pour que les collaboratrices et les collaborateurs qui souhaitent y prendre part puissent le faire.

Concrètement, les collaboratrices et collaborateurs qui souhaitent manifester pourront le faire dès 15h30. Le Conseil d’État a en effet décidé de leur permettre de quitter le travail à ce moment pour prendre part au cortège. Ces personnes n’auront donc pas de retenue sur leur salaire, mais devront récupérer le temps non travaillé sur les heures excédentaires ou supplémentaires ou selon les modalités définies par le service. Aucune obligation d’annonce en qualité de gréviste n’est requise. Cependant, de manière à assurer le bon fonctionnement du service, il faudra informer préalablement sa hiérarchie.

S'annoncer comme gréviste

Celles et ceux qui le souhaitent pourront faire grève le reste de la journée sans encourir de sanctions administratives. Le temps de participation à la grève n’est cependant pas rétribué et est porté en déduction du salaire. Seront comptabilisées comme heures de grève, et par conséquent déduites du salaire, les heures grevées ce vendredi 14 juin jusqu’à 15h30.

De plus, les grévistes doivent se conformer aux prescriptions suivantes:

  • annoncer leur participation à la grève à l’autorité d’engagement ou au supérieur direct au plus tard dans les 48 heures après la grève (art. 132 RLPers). Les collaboratrices et collaborateurs qui ne s’annoncent pas et qui sont absents sans motifs violent leurs devoirs (art. 59 LPers et art. 132 RLPers);
  • indiquer à l’autorité d’engagement ou au supérieur direct le nombre d’heures ou périodes exactes de grève;
  • respecter les instructions communiquées par leur autorité d’engagement s’agissant du service minimum en cas de grève (art. 134 RLPers).

Si vous avez des questions, vous pouvez les adresser à votre supérieure ou supérieur hiérarchique et/ou aux ressources humaines de votre service.

Attention aux dispositions particulières qui pourraient avoir été adoptées dans certains services, notamment au CHUV, à l'UNIL, dans les hautes écoles et dans les établissements scolaires.

> Lire la décision du Conseil d'État du 15 mai 2019

> Règlement d'application de la loi du 12 novembre 2001 sur le personnel de l'État de Vaud (RLPers)

> Loi sur le personnel de l'État de Vaud (LPers)

mail facebook twitter linkedin print

Aux petits soins des curateurs

Ce printemps, un sondage révélait que les curatrices et curateurs volontaires sont majoritairement satisfaits de leur engagement: 90% se déclarent même prêts à poursuivre leur mandat au-delà du délai légal de quatre ans. Le Bureau d’aide aux curateurs privés, qui forme et conseille les volontaires, s’applique au quotidien à assurer ce succès. Rencontre avec sa responsable.

La réforme vaudoise de la curatelle a mis fin, en 2018, à une pratique impopulaire: la curatelle imposée. Les autorités misent désormais sur la solidarité des Vaudoises et des Vaudois pour soutenir les personnes vulnérables. Au cœur de la réforme figure le renforcement de l’accompagnement des volontaires par le Bureau d’aide aux curateurs privés (BAC). «L’important, c’est que les gens aient du plaisir dans leur tâche et qu’ils aient envie de l’accomplir durant quelques années; la curatelle est une course d’endurance!» observe Anne-Sylvie Dubey, assistante sociale de formation et responsable du bureau.

Par téléphone, par courriel ou lors de rendez-vous, curatrices et curateurs bénéficient d’une écoute attentive et de conseils d’experts. Que faire si les revenus de la personne dont je m’occupe ne suffisent pas à financer les coûts de l’EMS? Quelles aides obtenir pour équilibrer le budget de ce jeune homme qui accepte enfin de se lancer dans une formation? La signature du bail à loyer de cette dame entre-t-elle dans mon mandat? Son époux refuse de me transmettre des pièces comptables essentielles, que puis-je faire? …

Aimer les chiffres… et les relations humaines

Créé en 2003, le BAC répond quotidiennement aux interrogations des personnes en charge de mandats de curatelle et assure leur formation. «Nous constations des pratiques très différentes et la nécessité d’une base commune s’est fait ressentir.» Un manuel pratique à l’usage des curateurs privés, dont la troisième édition est sous presse, est distribué aux curatrices et curateurs. Au fil du temps, ce guide est devenu une référence et le BAC s’est imposé comme un centre de compétence.

L’équipe – six personnes, à temps partiel – se compose pour moitié d’assistants sociaux et pour moitié de juristes, une recette qui reflète bien la tâche des curatrices et curateurs. «La curatelle, c’est du travail social dans un cadre juridique», remarque Anne-Sylvie Dubey.

Le déménagement d’une personne sous curatelle dans un établissement médico-social est un cas emblématique de l’imbrication d’aspects juridiques, pratiques et intimes à gérer. Les démarches à entreprendre peuvent être facilement listées, mais la sensibilité nécessaire à l’accompagnement d’une personne qui fait le deuil de son propre logement est d’un autre ordre. «En plus de l’entreprise de nettoyage à trouver, du bail à résilier, vous devez soutenir la personne qui doit choisir quels objets elle va emporter, ce qu’elle veut offrir, ce qui doit être vendu. Ce sont des moments qui exigent beaucoup de bienveillance et de respect de la part des curateurs.»

Anne-Sylvie Dubey considère cette implication dans le parcours de vie de la personne sous curatelle comme un don extraordinaire. La disponibilité des curateurs, leur vision nouvelle et la diversité de leurs compétences sont inestimables. La rémunération – un minimum de 1800 francs par an et par mandat – n’entre guère en ligne de compte selon elle: «on ne peut pas espérer d’équivalence entre le temps consacré et la rémunération, c’est forcément un investissement désintéressé.» Elle conclut: «ces volontaires méritent le meilleur des accompagnements; nous mettons tout en œuvre pour qu’ils réussissent leur mission.» (fp)

Responsable du Bureau d’aide aux curateurs, Anne-Sylvie Dubey apprécie l’aspect artisanal du mandat: «le curateur s’occupe de tout, ce qui lui donne une excellente vision d’ensemble de la personne qu’il suit» | J.-B. Sieber/ARC

Le «LiveConnect», une expérience inédite

Choix de la couverture du nouveau guide destiné aux curatrices et curateurs (à droite: Yann Vincze, juriste au BAC). | J.-B. Sieber/ARC

Une première pour le BAC: un LiveConnect permettra aux internautes de poser des questions en ligne sur le thème de la curatelle. Durant la pause de midi, des experts de la médecine, de la protection de l’adulte et du soutien aux curateurs répondent en direct aux questions adressées sur le forum.

Animée par Pro Infirmis, la plateforme ProcheConnect.ch permet aux personnes handicapées et à leur famille de partager des astuces et de trouver des réponses. Certaines personnes handicapées étant sous curatelle, leurs proches recherchent des informations sur le sujet et le BAC collabore volontiers avec l’association, par des formations ou des articles. Ce sont Laura Schneeberger et Yann Vincze, juristes, qui représenteront le BAC lors de cet événement.

> À suivre le 19 juin dès 11h30 sur www.procheconnect.ch

mail facebook twitter linkedin print

Cyberadministration: l’heure est venue de collaborer

Quelles sont les conditions-cadres nécessaires aujourd’hui pour permettre aux administrations publiques de gérer et de promouvoir une gouvernance numérique cohérente, responsable, performante et sûre en Suisse? Réunis le 9 mai dernier sur le campus universitaire de Lausanne, des représentants des cantons romands et de la Confédération ont fait part de leurs expériences dans ce domaine et donné quelques pistes pour l’avenir.

Tous les intervenants réunis à l’occasion de ce symposium romand étaient d’accord: dans une société de plus en plus connectée, la cyberadministration n’est pas seulement une offre incontournable que les administrations publiques doivent proposer à la population et aux entreprises; elle est aussi un programme qui doit être porté et encadré par une réelle volonté politique.

Devant quelque 200 personnes réunies à l’Institut de hautes études en administration publique (IDHEAP), sur le campus universitaire de l’Université de Lausanne, Nuria Gorrite, présidente du gouvernement vaudois, a ouvert les feux de cette journée organisée par différents partenaires de la Confédération et des cantons romands. Affirmant la nécessité et le devoir, pour les États, «de maintenir le cap, de protéger, de rassurer et d’accompagner les citoyens dans un monde en perpétuel mouvement», la conseillère d’État a évoqué les avancées majeures du Canton de Vaud dans ce domaine: loi sur la cyberadministration adoptée l’an dernier, développement d’une stratégie numérique innovante et ambitieuse, création d’une Direction générale du numérique et des systèmes d’information, instauration d’une Conférence latine des directeurs du numérique… Autant d’actions, autant d’enjeux qui sont venus alimenter le vaste débat qui a suivi autour des prestations en ligne, de leur accessibilité par les citoyens, de leur cadre légal et de la protection des données.

Vers une vision commune

Après avoir entendu la voix des représentants de la Confédération sur des sujets aussi divers que la digitalisation en lien avec les assurances sociales, les aspects juridiques ou les prérequis pour la promotion de la cyberadministration, une table ronde a permis aux directeurs des systèmes d’information des cantons romands de faire le point sur l’avancement de leurs travaux en matière de cyberprestations. Si chacun a ses recettes, ses points forts et ses projets particuliers, le constat a été le même pour tous: l’heure est venue de collaborer autour d’une vision commune, de mutualiser les forces et de s’organiser pour faire de la gouvernance numérique un axe fort, simple et sûr au service des citoyens. Car «numérique» doit aussi impérativement rimer avec «démocratique». (mhj)

> www.egovernment.ch

Patrick Amaru, directeur des systèmes d'information de l'État de Vaud (à dr.), a pris part à une table ronde avec ses homologues des cantons romands. | Ph. Montes

Un regard sur l’avenir

Les débats en cours sur la délivrance des moyens d’identification électronique ou les essais plus ou moins convaincants en matière de vote en ligne, pour ne citer que ces exemples, font apparaître la richesse, mais aussi toute la complexité de notre fédéralisme. Dans ce contexte basé sur un savant équilibre d’autonomie et de partage des compétences entre communes, cantons et Confédération, le déploiement de la cyberadministration doit savoir conjuguer le politique, les avancées technologiques, la sécurité des systèmes d’information et la protection des données personnelles. Pas une mince affaire!

Pour donner une dimension un peu plus concrète à cette vaste problématique, des ateliers organisés en deuxième partie de journée ont permis de réfléchir sur le potentiel et les limites de certaines solutions informatiques contemporaines – telles que les services sur le cloud ou les chatbots (agents conversationnels) –, qui sont amenés à enrichir tôt ou tard les prestations de cyberadministration en Suisse. Car l’histoire de la gouvernance numérique ne fait que commencer.

mail facebook twitter linkedin print

Départ à la retraite de Gilbert Coutaz: «les archives, c’est la mesure du temps»

Depuis 1995, ce Valaisan veille avec engagement et passion sur les Archives cantonales vaudoises. Il connaît sur le bout des doigts l’histoire de notre administration et du canton. Le 26 juin, Gilbert Coutaz partira à la retraite. Rencontre avec un archiviste qui a marqué son temps et donné le sien sans compter à l’institution.

Les archives c’est vieux, c’est poussiéreux et ça ne sert à rien! Quand on le provoque, Gilbert Coutaz, sourcils gris et regard perçant, ne bronche pas. Avec calme, il explique l’engagement d’une vie: «Les archives sont une ressource à fort potentiel. Bien maîtriser ses archives, c’est maîtriser son administration.» Il en sait quelque chose: à peine entrée en fonction en 1995, il a dû assumer l’absence de documents sur le refoulement des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale dans le canton de Vaud.

Le cas fera école. Des années plus tard, les Archives qu’il dirige sont en mesure de fournir aux enfants retirés de leurs familles et placés administrativement leurs dossiers, conservés à Chavannes-près-Renens – une part de leur identité. «L’administration prévient le débat en s’assurant qu’elle dispose d’éléments qui soutiennent ses décisions, rappelle Gilbert Coutaz. Il y a une exigence de vérité vis-à-vis de la société.» La transparence et la neutralité sont des devoirs. Les archives, à la fois trace et garde-fou, sont un pilier sur lequel le pouvoir politique et la collectivité peuvent s’appuyer. Elles sont d’ailleurs ouvertes au public, car elles appartiennent à la population, souligne le directeur.

La mémoire opaque, le défi de l’archiviste

Seulement voilà, archiver, c’est contraignant et rarement une fonction valorisante dans les services. Gilbert Coutaz, gardien bien vivant et alerte d’un patrimoine dormant paisiblement dans les kilomètres de «Compactus» – grandes étagères amovibles – de Chavannes-près-Renens, en a conscience.

La tâche est d’autant plus compliquée que l’informatique a posé de nouveaux défis: comment garantir l’authenticité de documents numériques? Et comment conserver cette mémoire «incolore, inodore, opaque», comme dit Gilbert Coutaz, pour signifier qu’un intermédiaire est nécessaire pour les décrypter?

Pourtant, quand on lui parle du gros projet à plus de 17 millions qui a été adopté, le 7 mai dernier, à l’unanimité par le Grand Conseil, et qui pose les lignes tout à la fois d’une nouvelle «gouvernance documentaire» (entendre gestion du cycle de vie des documents dans les services), d’un archivage électronique et d’une solution technique informatique, sa réponse n’est pas celle qu’on attend. Pour Gilbert Coutaz, l’enjeu, c’est surtout les pratiques, à harmoniser au sein des services, et la pédagogie dont sauront faire preuve les archivistes pour susciter l’adhésion. «La solution technique est subordonnée à notre capacité à organiser cette mémoire. Il faut mettre en place une culture de l’archivage.»

À ceux qui se plaindraient du caractère fastidieux: «l’archivage électronique est au service des services», rappelle Gilbert Coutaz. «L’informatique peut donner l’idée que l’on peut tout conserver. Mais cela a un coût.» Et l’obsolescence des supports informatiques raccourcit le temps: on a des disquettes, mais plus de lecteur, on a des fichiers, mais plus les logiciels pour les lire. Un discours que ce directeur sur le départ a su empoigner, lui qui arrivait en 1995 dans un bâtiment construit 10 ans plus tôt… sans réseau informatique.

Naissance d’une profession

Bien dans son temps, Gilbert Coutaz est de la vieille école. Il commence sa carrière à la Ville de Lausanne en 1981. Il occupe alors le premier poste d’archiviste professionnel à temps plein. Dans les années 90, «les archivistes acquièrent des compétences en gestion, communication, négociation, débat.» D’érudit, l’archiviste devient gestionnaire. Des lois sur l’information et la protection des données, ainsi que sur l’archivage sont adoptées. «C’est devenu une profession avec un code de déontologie.» Gilbert Coutaz participe à son écriture. Introvertis, les archivistes ont dû comprendre l’enjeu de communiquer, de montrer ce qu’ils font.

Ateliers wikipédia, expositions annuelles, présence de collaborateurs sur les réseaux sociaux: les Archives cantonales vaudoises ont su s’adapter pour aller chercher leur public. Les archivistes doivent être stratégiques et visionnaires, analyse le directeur. Ils doivent accompagner les changements de la société et anticiper: à eux revient la mission périlleuse de choisir ce qui intéressera l’administration et la société de demain, car tout ne peut être conservé. Environ 80% des documents reçus sont éliminés.

La mémoire de l’éléphant et la ténacité du renard

Le 26 juin, Gilbert Coutaz quittera son bureau de la Mouline. «Je m’éloignerai de l’institution. Je veux laisser place nette à Delphine Friedmann», qui lui succèdera début juillet. Le futur retraité se laisse le choix: se désencombrer, s’occuper de ses deux petits-enfants, reprendre un projet de thèse, laissé en suspens. Ou juste «se donner le temps». «Le départ à la retraite est un moment particulier.

En 24 ans à la tête de l’institution, celui qui avait pour totem chez les scouts «renard tenace» a gardé son enthousiasme. Son leitmotiv: rester humble et apprendre. «Quand on est responsable, on doit être à la hauteur des gens qui travaillent avec nous. J’ai appris grâce aux nouveaux collaborateurs. J’ai enseigné pour comprendre. J’ai écrit des ouvrages pour approfondir. Et j’ai eu le souci d’être un observateur avisé, avec des connaissances à jour. J’ai découvert une vocation que j’ignorais. J’ai trouvé une profession en adéquation avec mon tempérament.»

«Quand je le présentais lors du cours d’introduction à l’archivistique de l’Association des archivistes suisses, j’avais l’habitude de dire aux participants que c’était un privilège d’entendre Gilbert Coutaz présenter le paysage archivistique suisse: il a une mémoire d’éléphant et surtout, il s’est engagé sur tous les fronts», raconte Delphine Friedmann, qui a côtoyé Gilbert Coutaz ces dernières années, notamment dans le cadre associatif. «Il a une éthique et a toujours veillé à la transmettre. Sa personnalité a marqué le paysage archivistique suisse – bien au-delà du canton de Vaud. Il a du courage et une vision. Il a donné une sacrée ampleur aux Archives cantonales vaudoises.» Depuis quelques mois, le directeur transmet «avec beaucoup de bienveillance» ses dossiers, souligne la future directrice.

Futur antérieur

Si aujourd’hui le temps s’accélère, si la production de documents impalpables prend l’ascenseur, il est doux de penser qu’aux Archives cantonales vaudoises, on reçoit, on trie, on jette, on classe, et l’on conserve. Les archivistes sont gardiens du passé, et architectes du futur, dit-on. Ils créent les conditions pour qu’une mémoire existe, un jour. «Les archives, c’est la mesure du temps», assène posément Gilbert Coutaz.

Ce temps, dans l’épaisseur duquel d’autres liront notre société et son évolution, Gilbert Coutaz l’a conservé pour nous 24 ans durant. C’est loin d’être anecdotique. (mm)

Pour la photo, il fallait régler l'horloge: 6h30, l'heure à laquelle Gilbert Coutaz a l'habitude d'arriver aux Archives cantonales le matin | F. Amitrano/BIC

Bio express

1954: naissance à Saint-Maurice, en Valais

1978: licence ès Lettres à l’Université de Lausanne

1980: diplôme d’archiviste, «Gastforscher», de l’Institut für österreischische Geschichteforschung, à Vienne. Un parcours rare pour un francophone à l’époque

1981: premier archiviste professionnel à plein temps de la Ville de Lausanne

1982 et 1985: naissance de ses deux fils

1995: directeur des Archives cantonales vaudoises

1997-2001: préside l’Association des archivistes suisses

7 mai 2019: le Grand Conseil accorde 17,6 millions pour l’archivage numérique

26 juin 2019: départ à la retraite

Quatre questions à la nouvelle archiviste cantonale

Delphine Friedmann entrera en fonction le 1er juillet 2019 | J.-B. Sieber/ARC

Delphine Friedmann, archiviste pour les communes de Prilly, Écublens et Jouxtens-Mézery depuis 2000, prendra la tête des Archives cantonales vaudoises le 1er juillet 2019.

Quels seront vos premiers projets?

Delphine Friedmann: Mon premier dossier sera celui de la nouvelle gouvernance documentaire et de l’archivage électronique, ainsi que sa mise en place au sein de l’administration. Les directions ont des attentes. Cela commencera très rapidement cet été. J’ai eu la chance de mettre en place un système de gestion documentaire dans les administrations communales d’Écublens et Jouxtens-Mézery. Je le dis avec beaucoup d’humilité, car en comparaison de ce que je connais, l’administration cantonale est immense, ce sera plus compliqué. Il s’agira de trouver des solutions simples pour les utilisateurs, mais cohérentes pour les archives.

Quand vous avez su que vous aviez le poste, qu’avez-vous ressenti?

J’ai envie de dire qu’au moment de postuler, j’ai eu une forte envie de me lancer, parce que j’avais plein d’idées. Puis des craintes sur le poste et les enjeux, politiques, archivistiques, financiers, humains m’ont fait douter. Mais au final, ma passion du métier et mon intérêt pour les défis à venir ont pris le dessus. J’ai aussi conscience que c’est un poste que l’on n’occupe pas seule, mais avec une équipe qui a de bonnes connaissances, de l’expérience et de l’expertise. J’ai confiance. Et durant mes études, c’est notamment aux Archives cantonales qu’est né mon intérêt pour les archives. C’est, d’une certaine manière, un retour aux sources!

Votre relation aux archives en un (ou deux) mots?

Curiosité et, intérêt. Et je la vis avec enthousiasme, passion et engagement.

Vous travaillerez à 90%, c’est un choix?

Oui. Au moment de mon engagement, la nouvelle mesure du Service du personnel, qui permet d’occuper un poste de cadre entre 80 et 100%, entrait en vigueur. Je passerai mes mercredis après-midi avec mon fils de 10 ans et ma fille de 6 ans! Je trouve important de le dire, car c’est un signal. Même à un poste de direction, on peut se permettre d’être absente quelques heures dans la semaine. Le Conseil d’État a du courage de faciliter la conciliation de la vie familiale et professionnelle.

Sur le vif

En 1997, deux ans après son arrivées aux Archives cantonales | J.-B. Sieber/ARC (archives)

Un mot pour décrire votre relation aux archives?

Gilbert Coutaz: deux! Émotive et affective. Dans l’archivistique, il y a un courant émotif, qui n’est pas lié au passé du document, mais où l’on considère qu’il peut nous permettre d’écrire autre chose: un roman, une pièce de théâtre. Je m’y retrouve. Affective, car aux archives, on pense au confort des documents plus qu’à celui du personnel (sourire). On cherche le bon climat, le bon éclairage, on les nettoie, on a un souci permanent. Le rapport devient charnel.

Ce que vous vous êtes dit votre 1er jour aux Archives cantonales?

«J’ai un défi formidable à relever!» Aux Archives de la Ville de Lausanne, où je travaillais avant, j’avais tout obtenu. Mais je ne pouvais pas continuer à ronronner. J’avais de l’énergie pour affronter les éléments contraires. J’ai voulu faire basculer les Archives cantonales vers une meilleure reconnaissance.

Ce que vous vous direz le 26 juin, votre dernier jour?

On dit qu’il faut le réussir, sinon, on a des regrets toute sa retraite (rire)! J’aurai de la gratitude pour mon employeur, qui m’a laissé m’exprimer. De la gratitude pour l’équipe, dont beaucoup sont là depuis longtemps. J’aimerais laisser l’institution avec le sentiment d’avoir fait au mieux.

S’il ne fallait choisir qu’une pièce des Archives cantonales?

Le manuscrit de La Venoge de Jean Villard Gilles, que les Archives ont acquis lors d’une vente aux enchères caritatives en 2008. Pour moi, c’est le Graal. Avoir ce texte chez nous alors qu’on pensait qu’il avait disparu, c’était extraordinaire. Je n’ai jamais fait une conférence de presse avec autant de journalistes. Ce texte touche tout le monde dans les frontières cantonales. Un Valaisan qui parle de La Venoge, c’est le comble!

mail facebook twitter linkedin print

Reportage

À la rencontre des «arpenteurs» de l’État qui connaissent le canton comme leur poche

Mais que font-ils dans les bureaux de l’Office de l’information sur le territoire? Pros des géodonnées et de la mensuration officielle, deux collaborateurs de cette entité du Département des infrastructures et des ressources humaines nous ont dévoilé quelques facettes de leur métier. Focus sur un travail de fourmis, où patience et rigueur vont de pair.

Avenue de l’Université 5, à Lausanne. Le bâtiment ne paie pas de mine, mais les bureaux qu’il abrite réunissent les collaboratrices et les collaborateurs de l’État qui ont sans aucun doute la vision la plus précise et la plus complète de notre territoire cantonal: bienvenue à l’Office de l’information sur le territoire (OIT)! Sous la conduite de Cyril Favre, cette entité regroupe un peu plus de trente personnes, qui œuvrent à la collecte, à la numérisation et à la mise à disposition des données géoréférencées du canton. Rencontre avec deux géomètres des temps modernes – autrefois connus sous le nom d’«arpenteurs» – qui racontent les deux champs d’activité de l’Office.

Les géodonnées avec Dinarco Jacquier

Trois écrans et un ordinateur ultra-performant ne sont pas de trop pour permettre à Dinarco Jacquier, en charge de la diffusion des géodonnées de l’État de Vaud, de gérer et de traiter l’immense volume des informations géographiques qui définissent notre territoire cantonal. «Le positionnement des bâtiments, la largeur des routes, la profondeur des lacs ou la hauteur des montagnes, tout est mesuré, chiffré, numérisé et analysé», sourit le géomaticien, qui garde l’œil quotidiennement sur les 2831 km2 vaudois (sans compter les lacs), qui font de notre canton le quatrième plus grand en superficie après les Grisons, Berne et le Valais.

Un peu «geek»!

Spécialisé en géoinformatique, Dinarco Jacquier doit maîtriser le catalogue cantonal qui comprend aujourd’hui un peu plus de 500 géodonnées de base (courbes de niveau, bathymétrie, recensement des parcelles, etc.), donnant accès à une foule d’informations publiques pour les mandataires de l’État, les géomètres, les urbanistes, les architectes, les ingénieurs ou les particuliers. Ces géoinformations contribuent à toutes les prises de décision ayant un impact sur le territoire.

«L’analyse et la modélisation de cette volumineuse base de données via des processus informatiques complexes permettent aux services compétents de gérer des domaines très divers, tels que l’affectation des sols, l’élaboration des plans de quartier, les sites pollués ou le cadastre du bruit, pour ne citer que quelques exemples», explique ce spécialiste, détenteur d’un brevet fédéral de technicien en géomatique et, bien sûr, passionné d’informatique. Il ne cache d’ailleurs pas qu’il est «un peu geek», une qualité nécessaire pour faire ce métier!

Plus de 1000 commandes chaque mois

Si les mesures sur le terrain sont essentiellement confiées à des bureaux privés, Dinarco Jacquier et l’équipe de la diffusion supervisent l’ensemble des données géoréférencées, qu’il s’agit de cataloguer et de mettre à la disposition des professionnels ou des privés qui en font la demande. «Nous recevons en moyenne un peu plus de mille commandes par mois émanant de bureaux de géomètres, d’architectes ou d’ingénieurs, d’administrations communales, de bureaux d’études, de cartographes ou de tout autre service ayant un projet sur notre territoire», explique le géoinformaticien, qui rappelle également que les Cantons ont l’obligation légale de mettre les géodonnées de base à la disposition du grand public.

L’office répond à toutes sortes de demandes. Un exemple? « Grâce aux géodonnées fournies par l’OIT, la Brigade du lac dispose de données 3D du fond des lacs du canton donnant des informations très utiles pour les interventions de sauvetage», détaille le collaborateur de l’OIT.

Une passion à transmettre

Sportif et bricoleur dans l’âme, Dinarco Jacquier travaille depuis un peu plus de dix ans à l’OIT et aime transmettre son savoir. Membre du comité de GéoInfoS, association pour la promotion du CFC de géomaticien spécialisé en géoinformatique, c’est lui également qui organise, sur le stand de l’État de Vaud, l’espace consacré à sa profession au Salon des métiers et de la formation, qui se tient chaque année au Palais de Beaulieu, à Lausanne. Formateur d’apprentis, il encadre actuellement deux jeunes futures géomaticiennes spécialisées en géoinformatique. L’Office contribue donc à une relève féminine dans cet univers qui reste encore malgré tout essentiellement masculin. (mhj)

Toute personne, entreprise ou collectivité peut accéder aux géodonnées publiques de l’État de Vaud:

Quelques chiffres

2831 km2: la surface du canton de Vaud (sans les lacs)

17’000: le nombre de commandes que reçoit chaque année l’OIT

285’215: le nombre de parcelles vaudoises recensées aujourd’hui par la mensuration officielle

230’000: le nombre de bâtiments inscrits au Registre cantonal vaudois

1'319'530’000: le volume de données en kilo-octet (Ko) commandées par les clients en 2018 (pour se faire une idée, disons qu’une page de format A4 fait en moyenne 4 Ko!)

Dinarco Jacquier, spécialiste des géodonnées | F. Amitrano/BIC

19 juin: venez visiter l’OIT !

Pour la première fois de son histoire, l’Office de l’information sur le territoire (OIT) a décidé d’ouvrir ses portes pour faire mieux connaître ses activités auprès de ses partenaires (professionnels, Confédération, communes, etc.) et du grand public. Organisé le 19 juin prochain, cet après-midi de rencontre et d’échange permettra aux visiteurs de participer à divers ateliers animés par les collaboratrices et collaborateurs de l’OIT. On y trouvera notamment des plans 3D, une visite en ville virtuelle ou un bac à sable tout à fait particulier, qui permet de se projeter de façon très concrète et ludique dans le monde des géodonnées. La présentation d’anciens plans-carton donnera aussi l’occasion aux curieux de découvrir le travail des arpenteurs d’un autre temps et de parcourir l’histoire de la mensuration officielle en compagnie des géomaticiens d’aujourd’hui.

> Portes ouvertes à l’OIT, avenue de l’Université 5, Lausanne, mercredi 19 juin, 13h30-19h.

> Plus d’infos

La mensuration officielle avec Aldo Carro

Aldo Carro, expert de la mensuration officielle | F. Amitrano/BIC

En 1804 déjà, juste après avoir été libéré du joug bernois, Vaud ordonne la mensuration de toutes les communes, ainsi que le recensement des biens-fonds sur l’ensemble du territoire cantonal. Dès 1830, le Canton de Vaud procède à l’établissement de nombreux plans cadastraux et registres de propriétaires ou de titulaire de droits foncier. Mais c’est en 1912, au moment de l’introduction du Code civil suisse, que la décision d’instaurer un Registre foncier suisse a été prise. La mensuration officielle était née!

Dans les bureaux de l’OIT, une quinzaine de collaborateurs ont pour mission de tenir à jour la base de données cadastrales officielle (BDCO) à l’aide de laquelle est établi le plan du Registre foncier. Parmi eux, le chef de projet Aldo Carro, ingénieur HES en géomatique, au service de l’OIT depuis un peu plus de dix ans: «La mensuration officielle fixe avec précision la limite de chaque parcelle cadastrale de notre canton. Quand on sait qu’à ce jour, le territoire vaudois en compte plus de 285’000, on imagine aisément l’ampleur de la tâche!»

Rigueur et précision

Acquises sur le terrain par des professionnels de la mensuration issus de bureaux d’ingénieurs et de géomètres privés, les mesures récoltées sont ensuite calculées et transmises à l’OIT, qui en vérifie l’exactitude et en assure la mise à jour permanente. «Les données de la mensuration officielle sont indispensables à l’État, car elles servent de base dans de nombreux domaines de l’économie, de l’administration et de la vie privée. Ce sont elles qui permettent de garantir le droit de la propriété et de prélever l’impôt foncier», explique Aldo Carro.

Ainsi, les données récoltées et transmises au Registre foncier renseignent avant tout sur le périmètre des biens-fonds. Fichées dans le sol, des bornes ou des chevilles en laiton, appelées points limites, en marquent le pourtour. Émergeant parfois du béton ou de la terre, ces indices physiques n’échapperont pas à l’œil du promeneur attentif! Mais ces géodonnées particulières informent également de façon très précise sur les couvertures du sol – bâtiments, routes, champs cultivés, forêts ou cours d’eau – ainsi que sur l’altitude du terrain. «Autant d’informations nécessaires pour toutes les prises de décisions concernant notamment l’aménagement du territoire, les permis de construire ou la protection de la nature et du paysage», rappelle le praticien.

Des plans-carton aux nouvelles technologies

Dans son bureau, Aldo Carro consacre aussi une partie de son activité à remonter le temps: «À l’origine, la propriété était garantie par des plans-carton, dont les plus anciens remontent à la première moitié du 19e siècle. Ces plans, dessinés à la main et mis à jour au fil des ans par des générations de géomètres, doivent être manipulés avec soin», souligne l’ingénieur, avant de préciser: «Pour empêcher la dégradation inévitable de ces plans (déformation, déchirures, etc.), un nouveau support a été utilisé: la plaque aluminium. Toutefois, ce n’est qu’avec l’avancement technologique (mesures électroniques des distances, GPS, télédétection par laser, etc.) que le remplacement des plans-cartons et des plaques a pu être réalisé. Ainsi, la mise à jour du plan ne s’effectue plus à la main, mais à l’aide des outils informatiques mis à disposition des cinq collaborateurs affectés à cette opération.»

«À l’heure actuelle, 100% du territoire cantonal a été informatisé soit par des numérisations, traditionnelles ou simplifiées, soit par des premiers relevés», détaille encore le chef de projet.

Un désir de partage

Ancien entraîneur de l’équipe féminine du FC Vevey-Sports, dont faisait partie celle qui est devenue sa femme, Aldo Carro a transmis sa passion du football à ses deux fils. Une volonté de partage qu’il cultive également dans le cadre de sa profession, puisque l’ingénieur en géomatique met depuis plusieurs années ses connaissances et son expérience au service des candidats au brevet fédéral de technicien géomètre auxquels il donne des cours de mensuration officielle.

> Plus d'infos sur la mensuration officielle

mail facebook twitter linkedin print

AUDIO Arrêt sur image: dans les archives du Comptoir #3

Le Comptoir suisse aurait eu 100 ans cette année. Entre 2012 et 2018, les Archives cantonales vaudoises ont récupéré 82,6 mètres linéaires de documents variés. Cette série vous propose une plongée sonore dans des images sélectionnées et racontées par des spécialistes. Pour l'épisode #3, Anne-Katrin Weber, chercheuse et enseignante à l’Université de Lausanne, raconte les débuts fulgurants du petit-écran au Comptoir, en 1947.

Cliquez sur l'image et écoutez Anne-Katrin Weber, chercheuse à l'UNIL, vous la raconter | Groupement officiel des photographes du Comptoir suisse/PP 966 Coopérative du Comptoir suisse/ACV

Projet de recherche à l'uni

Trois chercheurs de l'Université de Lausanne mène un projet de communication scientifique intitulé «Le syndic, la vache et le verre de blanc. Un siècle de Comptoir suisse à Lausanne» depuis septembre 2018. Financé par le Fonds national suisse de la recherche, le projet comprend une exposition itinérante, un site internet et un laboratoire digital, proposé aux élèves des écoles professionnelles et gymnases vaudois jusqu'en juin. Un compte Facebook et un compte Instagram, lancés en mai, présentent des images inédites de la foire.

Une exposition au cœur de la cité

Du 14 au 29 septembre 2019, les scientifiques présenteront leur exposition en plein-air sur la place de l'Europe à Lausanne. Des archives photographiques seront montrées pour la première fois au public. L'événement sera participatif: les visiteuses et visiteurs pourront venir enregistrer un témoignage sur leur expérience du Comptoir suisse, en lien avec une photographie qui sera scannée sur place. Des historiennes et historiens présents sur place chercheront à faire dialoguer la mémoire individuelle et l’histoire collective autour d’une série d’activités ouvertes à tous les publics.

> Facebook

> Instagram

> www.unsiecledecomptoir.ch

mail facebook twitter linkedin print

Un collègue passionné piqué d’amour pour ses abeilles

La production de miel n’a presque plus aucun secret pour lui. Depuis 25 ans, Patrick Pahud, collaborateur de la Direction des systèmes d’information, passe une grande partie de son temps libre auprès de ses ruchers. Un hobby qui lui permet de produire entre 200 à 300 kg de miel par an, régalant famille et amis.

Patrick Pahud devant ses ruches au Mont-sur-Lausanne. | J.-B. Sieber/ARC

«Il faut aimer passer son temps dans le rucher.» Patrick Pahud décrit son activité avec les abeilles comme une passion qui «demande beaucoup de disponibilité». La période actuelle, qui commence en mars et s’étend jusqu’en octobre, est assurément la plus mouvementée. Elle comprend les inspections de début de saison, les renforcements des ruches faibles, et, si le printemps montre ses beaux jours, une première récolte de miel en mai. Cette dernière est suivie d’une deuxième en juin, voire une troisième en juillet.

«On est sans arrêt en train d’apprendre pour améliorer les choses. Chaque année, c’est différent», révèle Patrick Pahud de la Direction des systèmes d’information (DSI). Malgré tout, la bonne santé d’un rucher passe par certaines pratiques indispensables. «Il faut être curieux, observer ce qui se passe devant les trous de vol, à savoir l’espace par lequel les abeilles entrent et sortent de la ruche. Il faut aussi s’assurer que les colonies d’abeilles soient dans les meilleures conditions possibles et qu’il n’y ait pas de maladies ou de parasites qui se développent», explique l’apiculteur amateur. Mais ce temps dévolu en vaut vraisemblablement la peine, tant «c’est une fierté de voir un rucher qui va bien!»

1994, année de tous les débuts

Pour Patrick Pahud, l’aventure a commencé au printemps 1994. «Ma compagne Christine voulait des ruches et a pris contact avec la société des apiculteurs de la Côte vaudoise, raconte-t-il. Une visite d’un rucher était justement prévue un des soirs suivants. À la fin de cette soirée, nous repartions avec trois ruches», dit-il amusé. C’est d’ailleurs cette même année qu’il rejoint l’État de Vaud en tant que gestionnaire de serveurs informatiques pour l’Ordre judiciaire. Vingt-cinq ans plus tard, il reste passionné d’apiculture et totalise désormais dix ruches productives. Autant d’années qu’il a passées dans l’administration publique vaudoise, où il fait depuis plus de six ans du contrôle de gestion à la DSI. Sa passion et son parcours professionnel présentent d’autres similitudes. «Au travail, c’est un peu comme avec les abeilles, il y a des défis et des résultats à obtenir, qui, une fois atteints, génèrent de grandes satisfactions!»

Une activité en pleine floraison

L’apiculture connaît un regain d’intérêt ces dernières années. Un développement qui n’est pas pour déplaire à notre apiculteur de la DSI. «Je constate qu’il y a beaucoup plus de jeunes maintenant qu’il y a vingt ans. Leur engagement donne vraiment beaucoup d’espoir pour assurer la relève», confie-t-il. Comment expliquer ce buzz? Patrick Pahud l’interprète par une revalorisation des productions artisanales, ainsi qu’une prise de conscience du rôle majeur que jouent ces insectes infatigables pour l’équilibre de notre écosystème. «Les abeilles existent depuis des millénaires et ont encore beaucoup à nous apprendre», déclare-t-il. Et cet ingénieur en électronique de formation de continuer. «Elles sont beaucoup plus sophistiquées que nos appareils électroniques. Par exemple, elles se créent des "cartes mentales" qui leurs permettent de retrouver leurs ruches et ainsi d’imaginer leur itinéraire jusqu'à leur maison! Elles ont inventé Google Maps bien avant nous!»

«Le jour où j’arrête, c’est que physiquement je peux plus»

Bien que très occupé, Patrick Pahud est en quête d’un nouveau projet qui ferait la part belle à sa deuxième passion, la danse. «Quand je serai à la retraite, j’ouvrirai peut-être un centre de danse avec petite restauration; une belle piste de danse qui profiterait aux Lausannois et aux Vaudois», dit-il en riant. L’apiculture n’en sera pas délaissée pour autant. En effet, ce passionné d’animaux, propriétaire de six chats, entend bien continuer à s’occuper de ses ruchers tant qu’il le peut. «Je ne suis pas près d’arrêter», lâche-t-il l’air déterminé. Un aveu qui a de quoi réjouir sa famille, ses amis et peut-être même ses abeilles. (om)

> Dernier portrait paru: ces collègues passionnés qui feront vivre le spectacle de la Fête des vignerons (avril 2019)

Les ruches colorées qui hébergent les différentes colonies d'abeilles

Cliquez sur l'image pour l'agrandir. | J.-B. Sieber/ARC

Patrick Pahud en action avec un cadre de ruche recouvert d'abeilles

Cliquez sur l'image pour l'agrandir. | J.-B. Sieber/ARC

Recherche collègues passionnées et passionnés

Vous êtes collaboratrice ou collaborateur de l’État de Vaud (dans l’administration, au CHUV, à l’UNIL, dans un établissement scolaire, une haute école ou dans la Police) et avez une passion sportive ou artistique ou un engagement auquel vous consacrez une grande partie de votre temps libre? Faites-le nous savoir par courriel à l’adresse info.gazette@vd.ch (mention «collègue passionné»). Nous en parlerons peut-être dans un prochain numéro.

mail facebook twitter linkedin print

Brèves

Chef du Service de la protection de la jeunesse confirmé

Frédéric Vuissoz | J.-B. Sieber/ARC

Frédéric Vuissoz a été désigné chef du Service de la protection de la jeunesse, après avoir assuré l'intérim depuis octobre 2018.

Il poursuivra les réformes de ce service, qui devrait devenir une direction générale de l'enfance et de la jeunesse. Éducateur et assistant social de profession, Frédéric Vuissoz a été chef de l'Office régional de protection des mineurs de l'Ouest vaudois de 2005 à 2010, puis chef de l'Office des curatelles et tutelles professionnelles.

> Lire le communiqué

mail facebook twitter linkedin print

Exposition: vers l'égalité, 1959-2019

Parlement des filles, Journée Oser tous les métiers 2018 (jom) | C. Michel

À l’occasion des 60 ans du droit de vote et d’éligibilité des Vaudoises, le Bureau de l’égalité entre les femmes et les hommes a créé une exposition historique autour des grandes étapes qui ont marqué les droits des femmes dans le canton et en Suisse.

Le public est invité à la découvrir au rez-de-chaussée des Retraites populaires à Lausanne jusqu'au 28 juin. Du 12 au 19 juin, l'exposition sera visible dans le hall d'entrée du Parlement.

> «Vers l’égalité: 60 ans d’histoire. Du droit de vote des Vaudoises à aujourd’hui». Exposition au rez-de-chaussée des Retraites populaires, rue Caroline 11, jusqu'au 28 juin: lu-ve: 8h-16h30; et au Parlement, du 12 au 19 juin: me-je: 9h30-15h.

> Entrée libre

> Plus d'infos

mail facebook twitter linkedin print

Thierry Dias devient recteur de la HEP

Thierry Dias | L. Delachaux

Thierry Dias prend la tête de la Haute École pédagogique (HEP). Il succède à Guillaume Vanhulst, qui part à la retraite fin septembre.

Le nouveau recteur entrera en fonction le 1er juillet 2019. Professeur ordinaire au sein de la HEP, Thierry Dias bénéficie d’une grande expérience dans l’enseignement, la formation des enseignants et la recherche en pédagogie. Il est un expert international dans l’enseignement des mathématiques. Son expérience sera mise au service de le la HEP, qui devra notamment former plus d'enseignants.

> Lire le communiqué

mail facebook twitter linkedin print

Projet d'extension du Gymnase intercantonl de la Broye

Un soin particulier a été apporté pour que l'extension s'intègre dans le quartier, les locaux soient fonctionnels, et l’accessibilité en mobilité douce soit améliorée.

Pour répondre à la croissance démographique et au dynamisme de la région de la Broye, les cantons de Fribourg et Vaud lancent le projet d’agrandissement du Gymnase intercantonal de la Broye

De 850 élèves à son ouverture en 2005, le gymnase accueille aujourd’hui près de 1200 élèves. Il pourra accueillir 1500 élèves à la rentrée 2021 grâce à l'extension prévue en terrasses. Ce projet devisé à 29 millions de francs, financé à parts égales par les deux cantons.

> Lire le communiqué

mail facebook twitter linkedin print

La promotion économique vaudoise a le vent en poupe

Raphaël Conz, Andreane Jordan Meier (SPEI) et Jean-Frédéric Berthoud (DEV) entourent le conseiller d'État en charge de l'économie et de l'innovation, Philippe Leuba lors de la conférence de presse | J.-B. Sieber/ARC

En 2018, le Service de la promotion économique et de l'innovation (SPEI) a soutenu 614 projets de PME et start-ups, pour un montant de 6,5 millions de francs. C'est un record.

Plus du tiers des entreprises soutenues sont actives dans les technologies de l'information et de la communication. La même année, 33 sociétés étrangères se sont installées dans le canton. Elles proviennent surtout de France (46%), du Royaume-Uni (18%) et de Russie (18%). 315 nouveaux emplois sont prévus dans les cinq ans.

> Lire le communiqué

> Lire le magazine hors série de la Feuille des avis officiels du Canton de Vaud consacré à l'économie vaudoise (mai 2019)

mail facebook twitter linkedin print

«Toutes 1' histoire»: appel aux classes vaudoises

L'opération «Toutes 1' histoire» propose aux classes du canton de débattre sur le rôle et la place des femmes dans la société en 2019, puis réaliser une vidéo d'une minute sur ce thème.

Toutes les classes, de tous les niveaux, sont invitées à participer. Les vidéos doivent être envoyées d'ici au 31 mai 2019. Les meilleures réalisations, choisies en fonction de leur message, de leur originalité ou des émotions suscitées, seront désignées le 12 juin. Toutes les vidéos seront visibles en ligne.

> Participation jusqu'au 31 mai 2019, midi

> Informations, règlement et inscription: www.toutes1histoire.ch

> Lire le communiqué

mail facebook twitter linkedin print

Instantanés: dernière séance, première séance

Mercredi 1er mai, après quatorze ans de service, Pierre-Yves Maillard a assisté à sa dernière séance du Conseil d’État à la Maison de l'Élysée. Ses collègues lui ont adressé un petit clin d'œil. Le 8 mai, Rebecca Ruiz prenait part à sa première séance gouvernementale au château cantonal. La nouvelle conseillère d'État avait prêté serment la veille devant le Grand Conseil.

Dernière séance et une petite surprise | J.-B. Sieber/ARC

Accueil au château Saint-Maire

Rebecca Ruiz a été accueillie par la présidente du Conseil d'État Nuria Gorrite et le chancelier Vincent Grandjean | J.-B. Sieber/ARC

> Plus d'images

> (Re)voir la prestation de serment de Rebecca Ruiz (dès 16:38)

mail facebook twitter linkedin print

Pratique

À faire aujourd’hui: lire cet article sur les «to-do lists»!

Alors, elle est comment la vôtre? Soigneusement calligraphiée dans un cahier qui ne vous quitte jamais? Éparpillée en post-it bigarrés collés tout autour de votre écran? Savamment organisée dans un tableau «Excel» avec des coefficients de priorité et synchronisée à votre agenda? Quelques astuces pour rédiger et utiliser sa «to-do list» efficacement.

Plutôt que de faire votre liste pour un jour, donnez-vous deux jours, pour ne pas vous mettre la pression. | M. Giroud/BIC

Dissipons tout de suite les doutes: les to-do lists, liste où l’on répertorie les tâches à accomplir, ça marche. Elles servent à se libérer l’esprit et ne pas surcharger son champ visuel et son esprit d’affaires en suspens, explique le formateur Olivier Stauffer, qui donne notamment des cours d'efficacité personnelle au Centre d’éducation permanente (CEP). Car «il est important de ne pas maintenir une pression constante avec trop de dossiers à traiter simultanément.»

Mais au fond, à quoi ça sert? Pour Olivier Stauffer, il y a trois objectifs. Le premier est de ne pas oublier. C’est défensif. Le deuxième est pratique: la liste permet de décharger son esprit, d’avoir un élément tiers qui fait en quelque sorte office d’assistant. Enfin, noter les activités importantes à accomplir dans la journée ou la semaine donne de la motivation et permet de prioriser.

Trouver la forme qui nous convient

Attention toutefois, la forme a son importance: «La question du support est cruciale. Il doit être adapté à notre canal de perception», explique Olivier Stauffer. Pour celles et ceux qui travaillent sur écran, mieux vaut opter pour une liste informatique. Si l’on est tactile, s’orienter vers un carnet ou un système organisé de post-its peut être la bonne solution, relève le formateur. Enfin, pour les visuels, une vue d’ensemble sur un tableau peut être adaptée.

La solution la plus rapide et basique, mais qui fonctionne très bien, ce sont donc les post-its. «À condition de ne pas les laisser dans son champ visuel», précise le formateur. Le but est de se décharger l’esprit, tout en sachant que ces choses ne seront pas oubliées. Pas la peine de se culpabiliser en les ayant tous les jours sous les yeux. Si la liste est manuscrite, Olivier Stauffer recommande de ne pas griffonner des annotations peu lisibles sur un coin de page, mais de rédiger en lettre capitales, par exemple dans un carnet. «Cela a un effet préparatoire: le soin que l’on met à écrire donne de l’importance à la tâche.»

Une liste sur Word ou Excel peut aussi servir à gérer ses tâches. Les applications simples, de type traitement de texte sur smartphone, ont l’avantage de pouvoir se synchroniser avec son ordinateur et sa tablette. Olivier Stauffer recommande d’utiliser les outils les plus standards, par exemple ceux qui sont fournis sur les appareils ou pc. «Car in fine, ce n’est pas l’application qui fait le travail à notre place!» Attention toutefois à ne pas multiplier les méthodes. Le formateur conseille d’utiliser une seule application, quitte à en changer en début d’année pour découvrir avec le temps celle qui nous convient le mieux.

Enfin, il est aussi possible d’avoir, en guise de liste, un système de piles de dossiers de travail. On peut les aligner, le premier étant le premier à traiter. Idéalement, on déposera ces dossiers derrière soi. «L’effet est le même qu’avec un carnet: ne rien oublier et avoir une séquence de travail définie, sans s’enfermer dans un planning horaire serré.» Une boîte mail vide peut aussi servir de liste. Chaque mail que l’on laisse dans la boîte d’accueil correspond à une action à faire. On peut s’envoyer un mail pour se rappeler de faire une tâche.

Structurer sa liste

Une fois la forme choisie, comment structurer sa liste? Olivier Stauffer conseille de la découper en deux sections. Une partie est réservée aux accomplissements du jour ou de la semaine, par exemple finaliser un rapport important, rédiger une lettre en souffrance. On recensera dans l’autre les tâches non urgentes ou les plus petites choses à ne pas oublier, comme préparer deux slides pour la présentation PowerPoint de la semaine suivante.

Olivier Stauffer conseille d’en inscrire au maximum quatre par jour sur sa to-do list du jour. Il est d’ailleurs préférable de lister ses tâches pour les deux jours, pour ne pas se mettre la pression quotidiennement. Enfin, ne pas oublier de laisser de la marge de manœuvre pour faire face aux imprévus, car il y en a toujours!

Que faire des grands projets, qui apparaissent parfois comme des montagnes infranchissables? «Il est plus satisfaisant de terminer quelque chose, reconnaît le formateur. Il est donc important de morceler un gros dossier en quatre à cinq étapes qui puissent être accomplies d’une traite.» On peut se réserver des plages dans son agenda à l’avance, des «rendez-vous avec soi-même», prévus pour traiter ce gros dossier. L’idéal est de ne pas toujours agir en urgence, mais de consacrer une à deux plages de sa semaine à des dossiers importants ou qualitatifs. Ainsi, l’on donne de la valeur aux activités importantes.

Quand préparer sa liste?

Le matin avant de commencer à travailler est un bon moment pour rédiger sa liste. Mais chacun doit sentir le moment qui lui convient le mieux. Par exemple après la pause de midi, avant de reprendre le travail ou en fin de journée, juste avant de partir.

Petite astuce: pour les choses à ne pas oublier, Olivier Stauffer trouve intéressant de présélectionner la veille au soir entre un et trois petits dossiers, typiquement, trois réponses mail urgentes. On les traitera immédiatement en arrivant au bureau, avant toute autre chose. On aura ainsi avalé son «crapaud» dès le matin et la journée se présentera sous les meilleures auspices!

La liste du Père Noël

Dernier conseil? En rentrant du boulot, un de ces jours, essayez-vous à faire la liste des cinq rêves qui mériteraient que vous les réalisiez dans les 6 à 24 mois à venir, invite Olivier Stauffer. Le but est de ne pas repousser éternellement et de ne pas oublier de consacrer à ces projets un peu de temps, pour pouvoir peut-être un jour les réaliser et ne pas avoir de regrets. À vos stylos, post-its ou smartphone! (mm)

Solutions en ligne

Installé sur les pc de l’État, Outlook peut être utilisé comme une to-do list, notamment avec les «tâches», que l’on peut croiser avec l’agenda pour fixer des délais ou réserver des plages pour des dossiers. Brady Smith, qui anime le cours «Organiser votre travail et gérer votre temps» au CEP, conseille d’utiliser les étiquettes de couleur proposées par Outlook pour indiquer le niveau d’importance des tâches listées. Car faire sa liste ne suffit pas en soi! «Les to-do lists, sont souvent trop longues; les gens se noient. Il faut surtout savoir fixer des priorités», souligne le formateur. Il conseille de créer deux catégories d’étiquettes: une «bac à sable» pour les petites choses, peu importantes, à faire l’une après l’autre, lorsque l’on a une heure devant soi. Une autre pour les «grosses pierres», des tâches importantes. On en pose deux à trois dans son agenda de la semaine. Les tâches d’Outlook peuvent aussi servir d’«attrape-mouche», explique Brady Smith: lorsque l’on est plongé dans un dossier et qu’une idée nous vient à l’esprit sur un autre sujet, on peut vite la noter, sans s’interrompre, dans une liste de tâches dédiées. Enfin, se fixer au maximum dans l’agenda trois à quatre tâches par jour, dont une seule importante, éventuellement deux.

Le formateur recommande aussi Todoist, qui propose une version gratuite. On peut lister ses priorités par jour, créer des catégories et rédiger des notes. Les tâches sont synchronisées sur téléphone, tablette et ordinateur.

L’outil Trello est très performant pour le travail d’équipe et la délégation. Plusieurs personnes peuvent avancer en même temps sur le projet et indiquer l’état de leurs tâches. Le chef de projet est ainsi toujours à jour.

Enfin, celles et ceux qui veulent faire leurs tâches domestiques en s’amusant pourront tester Habitica. Cet outil, qui fonctionne sur le principe de la to-do list, permet de prendre des habitudes de manière ludique. Effectuer des tâches régulièrement, comme vider sa boîte mail ou ranger, fait gagner des points qui font évoluer un avatar. On peut par exemple faire un petit concours en famille: les enfants emmagasinent des points quand ils font leur lit ou rangent leur chambre. Les parents quand ils paient les factures ou traitent leur paperasse.

Finalement, cela peut paraître évident, mais choisissez une interface qui vous plaît et que vous comprenez facilement. La to-do list est utilisée quotidiennement. Autant que vous ayez du plaisir à la consulter!

> Todoist

> Trello

> Habitica

Pour aller plus loin

Plusieurs formations proposées au CEP traitent d'organisation personnelle.

Lecture

  • David Allen, S'organiser pour réussir: la méthode Getting Things Done ou l'art de l'efficacité sans le stress, Éditions Leduc.s, 2015, 398 p., 36 fr. 80.
  • François Bocquet, L’art de perdre son temps et d’en faire perdre aux autres. Précis d’efficacité personnelle, Éditions performances, 2010, 134 p., 12 € 90. (consulter l'ouvrage en ligne)
mail facebook twitter linkedin print

Culture

Dans la peau d’Aymon de Montfalcon, avant-dernier évêque de Lausanne

Prince-évêque, diplomate, poète, mécène, Aymon de Montfalcon a marqué l’histoire régionale. Né vers 1443 et mort en 1517, l’homme aux multiples casquettes a notamment laissé sa marque sur le château Saint-Maire et la cathédrale de Lausanne. Cinq chercheurs ont eu la gentillesse et l’audace de se glisser dans la peau de ce notable local, pour mieux nous le faire connaître.

Seigneur Évêque, on dit que vous étiez un homme influent. On se représente mal quels étaient votre pouvoir et vos prérogatives. Pourriez-vous nous éclairer?

Aymon : Évêque de Lausanne, je suis prince d’Empire et c’est pour cela que j’ai frappé des ducats d’or à mon effigie. Au-dessus de moi il n’y a que l’empereur pour les affaires temporelles et le pape pour le spirituel. Bien sûr, je dois composer avec le duc de Savoie qui m’a fait obtenir la mitre en remerciement de mes services. J’ai dû rappeler mon autorité à mes sujets lausannois en faisant figurer un peu partout mes armoiries dans la Cité. Mes chanoines me donnent aussi quelque souci en tentant de s’opposer à la construction d’une chapelle funéraire dans la cathédrale, en l’honneur de ma famille. C’est surtout à elle que je pense en cette année 1513: âgé et malade, j’ai obtenu du pape le droit d’associer à ma charge mon neveu Sébastien. Puisse-t-il après ma mort exercer son activité épiscopale dans la sérénité…

J’ai cru entendre que Sébastien aura bien cet honneur. Il sera toutefois le dernier à l’avoir, puisque la Réforme mettra fin à l’épiscopat. Permettez qu’on revienne à vous, Monseigneur. On garde de vous le souvenir d’un diplomate…

J’ai eu une très longue carrière diplomatique pour la Maison de Savoie – près de 40 ans, entre 1470 et 1509 environ –, qui a débuté bien avant que je devienne évêque en 1491. J’ai ainsi été choisi pour représenter les ducs de Savoie lors de missions de prestige, la conclusion d’un mariage ou de traités de paix. Je suis surtout un véritable spécialiste des rapports helvético-savoyards et des liens avec les évêques de Sion. Bon orateur, je sais également user de mon vaste réseau pour régler les affaires les plus épineuses. Je dois avouer qu’il m’arrive parfois de ne pas mâcher mes mots pendant les négociations, c’est aussi ce qui me rend si efficace!

Parlons maintenant construction. Il me semble que la cathédrale de Lausanne a été l’un de vos chantiers. Quelles traces y laissez-vous?

À vrai dire, je n’avais pas de grandes ambitions sur la cathédrale. Les chanoines sont des gens exigeants et compliqués, nos rapports n’ont jamais été bons. Ils voulaient un nouveau portail et m’ont forcé à le réaliser – le pape a même dû s’en mêler, son rappel à l’ordre n’est pas le meilleur des souvenirs. Mais au final, j’ai fait appel à de très bons maîtres d’œuvres et le projet a pris une belle allure. J’en ai profité pour faire aménager une chapelle qui abritera mes restes: finalement, l’affaire est un peu à mon avantage.

Il paraît que vous avez aussi fait quelques interventions dans le château Saint-Maire à Lausanne, qui l’ont remis au goût du jour et en ont aussi fait un peu «votre» château. Vous nous expliquez?

Dans mon austère château, j’ai fait aménager une chambre confortable à l’étage. Une cheminée monumentale, au décor raffiné, et un plafond peint à caissons orné de fleurs aux couleurs chatoyantes la rendent très accueillante. Il y a même des étuves à l’arrière pour chauffer mon bain. On y voit aussi partout mes initiales «A» et «M» entrelacées, à moins que l’une d’elles ne soit celle d’une dame jadis aimée, ainsi que certains le disent…

Et comme j’apprécie infiniment les arts, j’ai fait venir un peintre de talent pour décorer le corridor du premier étage d’une série de figures féminines qui illustrent de longs textes que je me plais à commenter pour mes visiteurs. La culture de l’Antiquité, dont j’ai d’ailleurs tiré ma devise si qua fata sinant – si les destins le permettent – m’est familière et j’ai recommandé au peintre d’y faire référence, c’est une manière nouvelle pour la région de Lausanne: des centaures, d’amples rinceaux végétaux, c’est-à-dire des motifs en forme de branche avec des feuilles, ou des putti, ces petits angelots ailés chers aux Grecs et aux Latins, animent ainsi les murs de ma demeure.

Votre devise est la reprise d’un vers de l’ Énéide, épopée de Virgile, cet auteur romain à succès du 1er siècle avant J.-C.. Les murs du château présentent des textes des cours de France et de Bourgogne. Vous avez-vous-même composé… Quel sens donnez-vous à tout ça? Et quels sont vos coups de cœur littéraires?

Mes lectures?... Le Roman de la Rose, évidemment, comme à peu près tout le monde depuis deux siècles. J’apprécie aussi la Belle Dame sans mercy , du poète de la cour de France Alain Chartier, qui met à mal l’idéal courtois. Le Procès du banni à jamais du jardin d’amour contre la volonté de sa dame, que j’ai composé dans ma jeunesse s’en inspire.

Plus tard, déjà évêque de Lausanne, je me suis souvenu d’un poème de ce même Alain Chartier, où s'exprime l’éthique aristocratique: son Bréviaire des nobles – lecture de chevet de l’élite européenne! – orne maintenant le corridor central de mon château Saint-Maire. Sur la paroi d’en face, le visiteur découvre les Douze Dames de Rhétorique, un texte de George Chastelain, auteur à la cour de Bourgogne, qui détaille l’idéal poétique.

Vous avez peut-être vu aussi la peinture murale sur la paroi à droite de la fenêtre dans la «salle des conférences»?... Le coin est un peu sombre, il est vrai. Elle représente la Jeunesse qui, emportée par un cheval fou, va s’écraser contre le rocher de Fortune (celle-là même de ma devise). Elle se retrouve dans une collection de proverbes illustrés. C’est une manière de (me) rappeler qu’hélas, la gloire est éphémère et la paix bien fragile en Europe! Ô vanité des grandeurs.

> Aymon de Montfalcon. Mécène, prince et évêque de Lausanne (1443-1517). Volume édité par Bernard Andenmatten, Dave Lüthi, Jean-Claude Mühlethaler et Brigitte Pradervand, Études de Lettres, 2018, 345 p., 30 fr.

> Commande sur le site de l’éditeur

Une des rares représentations d'Aymon, entouré d'une petite cours. Devant lui, Antitus, écrivain engagé à son service, lui présente son livre | P. Antitus, f. 24r, ACV/www.e-codices.ch

Les voix d'Aymon

Dans ce qui fut sa chambre, dans le château Saint-Maire, Aymon a fait construire une cheminée monumentale avec sa devise. Ses initiales ornent le plafond à caissons. | R. Gindroz

Un colloque organisé à l’Université de Lausanne à la fin de l’été 2017 a creusé à fond la personnalité d’Aymon de Montfalcon, personnage très influent en Europe. Fin diplomate il a fait l’intermédiaire entre la cour de Savoie et le roi de France et les Suisses. Il a aussi marqué l’histoire et le patrimoine architectural du Pays de Vaud. Vous avez d’ailleurs sûrement déjà certaines de ses réalisations. Un ouvrage paru fin 2018 rassemble le fruit de cette recherche. Bernard Andenmatten et Eva Pibiri, spécialistes d’histoire médiévale, Dave Lüthi et Brigitte Pradervand, grands connaisseurs de l’architecture et du patrimoine, ainsi que Jean-Claude Mühlethaler, professeur de littérature médiévale à la retraite, ont accepté de prêter ici leurs voix au célèbre prélat, afin de raconter un peu sa personnalité et son action.

Bio express

Le portail Montfalcon de la cathédrale de Lausanne a été restauré en 2016. | Cl. Bornand

Vers 1443: naissance à Flaxieu, dans le Bugey en Savoie, entre Lyon et Genève. Aymon est le cinquième enfant d’une famille de la petite aristocratie alliée aux ducs de Savoie

Autour de 1468: études de droit à l’Université d’Avignon. Il en sort docteur en 1471

1471: conseiller du duc de Savoie et prieur d’Anglefort. Dès cette date, Aymon devient ambassadeur de la maison de Savoie, qui profitera de ses relations privilégiées avec les Suisses

16 mai 1491: nommé évêque de Lausanne, à la demande du duc de Savoie

1504: se fait construire sa propre chapelle funéraire sous la grande tour de la cathédrale

1505 : fait fermer le passage par lequel on pouvait traverser la cathédrale à pied et en véhicule

1515: fait ériger le portail monumental qui porte désormais son nom, devant l’entrée du 13e siècle, à l’ouest de la cathédrale. En 1894, le portail est démoli et reconstruit

10 août 1517: mort d’Aymon, âgé de 74 ans, à Lausanne. Son neveu Sébastien lui succède le 18 août

> Vidéo: le portail Montfalcon de la cathédrale de Lausanne (Musée cantonal d'archéologie et d'histoire, 2018)

Concours

Détail du corridor du château, peint sur commande d'Amon. «Noble nature», l'une des «Douze dames de rhétorique», avec au-dessus d'elle la devise de l'évêque | R. Gindroz

Envie de faire plus ample connaissance avec Aymon? Tentez votre chance pour remporter l’un des deux volumes d’ Aymon de Montfalcon. Mécène, prince et évêque de Lausanne mis en jeu. Écrivez à info.gazette@vd.ch (mention «Aymon») jusqu’au mardi 4 juin à minuit. Les noms des deux gagnants seront tirés au sort.

mail facebook twitter linkedin print

Alpes augmentées dans le hall du CHUV

L'Espace CHUV accueille les créations en réalité augmentée, mi-réelles, mi-virtuelles, de Camille Scherrer, la «Geek Heidi» de la scène artistique.

Née en 1984 à Morges, Camille Scherrer est diplômée de l'ECAL en media & interaction design. Dans son travail, reconnu de Tokyo à New York, elle allie poésie, humour et légèreté. L'exposition invite à déambuler dans ses «alpestreries numériques». Camille Scherrer réalisera l'intervention artistique du futur Hôpital des enfants.

> «Camille Scherrer. Alpestreries numériques». Exposition à l'Espace CHUV, dans le hall du bâtiment principal, jusqu'au 23 juin: lu-di: 8-20h.

> Entrée libre

> chuv.ch/culture

> Site de l'artiste

mail facebook twitter linkedin print

La cathédrale change de site

Le site web de la cathédrale a été refait et peut être consulté à l'adresse www.cathedrale-lausanne.ch.

Le nouveau design améliore la visibilité des concerts, expositions et autres grands événements de la cathédrale sur la page d'accueil. Les informations pratiques se trouvent désormais en bas de toutes les pages. Un onglet permet de naviguer par «points d'intérêt»: les visiteurs et/ou les curieux pourront en apprendre plus sur les orgues, la rose ou le guet, par exemple. Cette refonte est liée à la disparition prochaine de la plateforme patrimoine.vd.ch , qui hébergeait les informations sur le monument.

> www.cathedrale-lausanne.ch

mail facebook twitter linkedin print

La Bibliothèque cantonale fait sa Fête des vignerons

La Bibliothèque cantonale et universitaire – Lausanne consacre une exposition à la Fête des vignerons et aux traces qu'elle en garde dans ses collections.

L'institution conserve les partitions de chaque Fête depuis 1905. Elle possède une riche collection d'images qui immortalisent participants, décors, costumes, chorégraphies et public, ainsi qu'une panoplie de documents qui permettent de faire renaître l'ambiance de ce spectacle grandiose et éphémère.

> «Grapillons de la Fête. La Fête des vignerons dans les collections». Exposition à la BCUL, site Riponne, jusqu'au 29 septembre: lu-ve: 8-22h; sa: 8-17h.

> Entrée libre

> Visite guidée par la commissaire de l'exposition me 12 juin à 18h30.

> bcu-lausanne.ch

mail facebook twitter linkedin print

Collègue écrivain: trilogie exobiologique

Avec «Esmeralda», Bernard Fischli signe son premier roman et le début d’une trilogie de «planet opera», une histoire qui se déroule sur une lointaine exoplanète colonisée. Amateurs de sciences fiction et novices, attachez votre ceinture! Le voyage en vaut la peine.

Dans un futur indéterminé, Marko, comme plusieurs centaines de colons, embarque pour la lointaine planète Esmeralda . La vie est devenue trop dure sur une Terre surpeuplée. Cette migration est une promesse, à laquelle pourtant personne ne semble tout à fait croire. Aucun retour en arrière ne sera possible: le voyage aller dure 70 années terrestres. Revenir prendrait 140 ans.

Par l’un des deux hublots du vaisseau, tous découvrent, du ciel, leur nouvelle planète, vert émeraude. Une végétation luxuriante la recouvre, entrelacs de racines, branches, lianes, et les arbres y mesurent plusieurs centaines de mètres. Les nouveaux venus apprennent vite que cette jungle envahit chaque centimètre carré laissé vide. C’est dans ce contexte hostile qu’ils sont formés, puis dispatchés dans plusieurs camps, où ils (sur)vivront.

La prose rapide et efficace de Bernard Fischli embarque le lecteur dans ce monde rêvé, où les colons sont «comme des graines emportées par le vent, sans garantie de trouver un endroit où pousser». Tels les végétaux, les mots foisonnent en une poésie biologique vivifiante pour décrire cette forêt et ces arbres, qui ne sont en fait ni forêt, ni arbres, ni animaux. Entre crainte et curiosité, on espère franchir la lisière de cet autre monde.

Bernard Fischli enseigne le français et la géographie depuis plus de trente ans dans l’Établissement Isabelle-de-Montolieu, à Lausanne. Né en 1958 à Lausanne, son enfance a été baignée par la Course à l’espace, précise-t-il dans sa biographie. Le deuxième volet de la trilogie, Donoma, paraîtra cette année, Océania, le troisième, l’an prochain.

> Bernard Fischli, Esmeralda, Hélice hélas, 2018, 256 p., 24 fr.

> Site de l'éditeur

Recherche collègues écrivains

Vous êtes employés dans l'administration cantonale, au CHUV, dans un établissement scolaire, à l'UNIL, dans une haute école ou faites partie de la Police cantonale et vous consacrez une partie de votre temps libre à écrire de la fiction?

Si vous avez publié récemment un roman, une pièce de théâtre, un recueil de poèmes, faites-le nous savoir par mail à l'adresse info.gazette@vd.ch (mention «collègues écrivains»). La rédaction pourra ainsi poursuivre ce tour d'horizon.

> Dernier article de la rubrique: polar noir en campagne valdo-neuchâteloise

mail facebook twitter linkedin print

Annonces

Offres d'emploi

mail facebook twitter linkedin print

Petites annonces

mail facebook twitter linkedin print
Éditeur: État de Vaud. Rédacteur responsable: Laurent Koutaïssoff. Rédaction: Fiona Amitrano (fa), Marion Giroud (mg), Luc Jaccard (lj), Marie-Hélène Jeanneret (mhj), Olivier Muller (om), Florence Perret (fp), Marie Minger (mm). Contact: info.gazette@vd.ch
Copyright(c) La Gazette n°295 - 28 mai 2019