Eté 2018, départ de la "SAS", une course aller-retour entre les côtes françaises et l'archipel des Açores. | Photo: Christophe Breschi
Collègue passionné·e

La « Mini Transat » : l’appel du large

Embarquez vos cirés et votre boussole ! La Gazette vous emmène à la rencontre de Mathieu Gobet. L’adjoint de la rectrice de l’Université de Lausanne a passé 30 jours seul en mer, entre la Vendée et la Guadeloupe.

Eté 2018, départ de la "SAS", une course aller-retour entre les côtes françaises et l'archipel des Açores. | Photo: Christophe Breschi
3-4 minutes de lecturePublié le 29 avril 2021

Adjoint de la rectrice de l’Université de Lausanne depuis maintenant un an, Mathieu Gobet commence la voile durant ses études, il y a six ans. Pour lui, l’objectif était de découvrir autre chose, de sortir quelque temps du monde académique avant de reprendre son Master en management public. Il décide alors de partir en France pour effectuer une mission de service civil durant une année, pour travailler dans une école de voile. L’expérience lui a permis dans un premier temps d’apprendre à naviguer, de s’initier à l’entretien des bateaux, puis de passer son monitorat pour donner des leçons et encadrer des stages. S’il a choisi de commencer la voile, c’est qu’il a toujours été passionné de mer, grâce à son grand-père breton avec qui il pêchait en mer. Il a par la suite souhaité renouer avec cette passion à travers la voile.

La Mini Transat

C’est pendant son année d’apprentissage de la voile qu’il entend parler de la Mini Transat. Cette course consiste en une traversée en solitaire de 4050 milles nautiques en deux étapes entre Les Sables-d’Olonne, en Vendée et Le Marin, en Martinique. Pour cette traversée, il faut embarquer sur un « Mini », un bateau de régate de 6 mètres 50, léger et très puissant, développé uniquement pour la course. Un bateau très spartiate et peu habitable. Cette idée de minimalisme plaisait beaucoup à Mathieu Gobet, tout comme l’absence totale de moyens de communication, le fait d’être injoignable durant la course.

Hiver 2019, Mathieu Gobet à l'entraînement au large de Lorient.

Préparer la course

À l’issue de cette année de formation en voile, Mathieu Gobet revient en Suisse pour effectuer son Master, et pense ensuite à acheter un Mini. L’achat de ce bateau lui semble aujourd’hui, être l’une des meilleures décisions de sa vie.

Ce fut un projet de deux années, compliqué à mener, dont la difficulté, les enjeux logistiques et financiers ne lui étaient pas apparus d’emblée. La flexibilité très grande laissée par son employeur, l’Université de Lausanne, lui a aussi permis de mener à bien cette course, tout en faisant un métier plaisant et intellectuellement stimulant.

Avant de se lancer dans ce projet, Mathieu Gobet n’avait aucune idée de ce que représente la gestion d’un bateau, pendant plusieurs jours, en pleine mer. Mais pour s’engager dans la course en tant que telle, un parcours de qualification très exigeant est à réaliser pour se préparer. Notamment un parcours hors course qui permet de s’approprier son bateau, d’aborder un style de navigation et des situations à même de survenir durant la course.

La traversée

Le moment tant attendu de la course arrive enfin. Mathieu Gobet s’embarque pour un mois en mer. Une course en solitaire, mais dont la préparation se fait en étant entouré. De même, les échanges avec les autres skippers sont par la suite très forts. D’ailleurs relève-t-il, « les participants ne sont pas là pour faire des résultats à tout prix, il y a de la camaraderie et une entraide très intense ; car avant d’être concurrents nous sommes d’abord des marins. » Son objectif principal au départ était de terminer la course ; puis, de « faire un résultat honorable ». Ce qu’il a fait en finissant en milieu de classement sur le « Mea Coule Pas », et dans la tête de classement dans sa sous-catégorie.

"Les participants à la Mini Transat ne sont pas là pour faire des résultats à tout prix." | Photo: BIC (FA)

Ce qu’il en garde

Ce dont il est le plus fier à l’issue de cette expérience, c’est surtout d’avoir osé se lancer. Ce n’est qu’après la course qu’il s’est rendu compte que la transat n’est pas l’objectif final, mais « un projet de vie intense », une aventure à part entière dans lequel il s’est investi pendant deux ans. Durant ce parcours, Mathieu Gobet a beaucoup appris sur tout ce qui concerne la voile et la navigation, et a pu acquérir une certaine confiance en lui. Cette expérience lui a permis aussi de développer cet aspect de gestion de projet qui lui sert actuellement dans sa profession à l’Université de Lausanne.

Mathieu Gobet s’engagera en juin prochain avec son co-équipier pour une course de six jours entre la Bretagne et le sud-ouest de l’Irlande. Souhaitons-lui bonne chance et bon vent ! (MDz)

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