2000: Recyclage des PC usagés : une longue histoire
Le 3 avril 2000, La Gazette s’intéressait au recyclage des ordinateurs de l’administration, révélant déjà une forte sensibilité de l’informatique cantonale au recyclage et à la protection de l’environnement.
Après le passage au nouveau millénaire qui avait donné des sueurs froides aux informaticiens du monde entier, l’État de Vaud était plus convaincu que jamais qu’il était primordial de gérer de façon responsable et écologique le parc de ses ordinateurs tout au long de leur cycle de vie. Après le succès de l’Opération 2000, préparée minutieusement pour éviter le redouté « bug de l’an 2000 » portant sur le format de la date dans les mémoires des ordinateurs, le recyclage des vieux PC faisait l’objet d’un article révélateur, publié le 3 avril 2000 dans La Gazette.
Basée sur un constat évident et toujours d’actualité (« Un ordinateur est si vite démodé ! »), la procédure décrite dans notre archive était simple : « Soit ils (ndlr : les vieux PC) sont encore bons pour le service et ils seront remis dans le circuit privé ou offerts à des œuvres caritatives, soit ils sont démontés et tout ce qui est récupérable – notamment les métaux – sera recyclé. » Notons au passage que cette seconde option était confiée à l’époque aux Établissements pénitentiaires de la plaine de l’Orbe. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, comme nous le verrons plus loin.
La procédure s’est affinée
La procédure décrite en 2000 reste en partie valable aujourd’hui, mais elle s’est considérablement affinée. « Le cycle de vie du matériel de l’État est suivi à la trace par le biais de bons d’entrée ou de sortie: tout est enregistré, catalogué et chaque intervention est répertoriée », confirme André Cherix, responsable de dépôt à la Direction générale du numérique et des systèmes d’information (DGNSI).
Sous garantie pendant trois ans, période durant laquelle le matériel est réparé au besoin, les PC de l’administration sont changés tous les cinq ans. « Avec les quelque 15'000 postes actuellement en fonction au sein de l’administration cantonale, cela représente environ 3000 machines à recycler chaque année », précise Alexandre Naymark, gestionnaire des actifs à la DGNSI. Et ce dernier de préciser : « Ces chiffres sont à relativiser à cause de la crise sanitaire, car aujourd’hui nous mettons l’accent sur le remplacement de nombreux postes fixes par des ordinateurs portables. Une opération qui change un peu la donne du tournus habituel. »
Donné ou désossé
Lorsqu’un ordinateur arrive au bout de sa vie à l’État, l’équipe logistique de la DGNSI le récupère et évalue le sort qui lui sera réservé. « Si le PC est encore en état de fonctionner correctement, nous en faisons don à Caritas, association caritative avec laquelle nous avons signé un contrat en 2010 », explique André Cherix, avant d’ajouter que « pour éviter tout gaspillage, les équipements réseau ne sont pas détruits, mais ils sont restitués à nos fournisseurs dans le cadre d’un contrat en lien avec le renouvellement du matériel. » Et si le PC est hors service ? « Nous travaillons avec l’entreprise de recyclage Thévenaz Leduc à Ecublens, qui récupère les pièces encore utiles avant la destruction de la machine », précise Alexandre Naymark.
Dans le respect de la sécurité
La destruction physique ou la remise en circuit de l’appareil s’accompagne bien sûr également de l’effacement total des données et des informations qu’il contient. Dès le moment où les ordinateurs ne font plus partie du parc informatique de l’État, leur disque dur est wipé (effacé) avec un outil fourni par la sécurité de la DGNSI. Le partenaire Caritas procède également, de son côté, à un effacement complet des données avant d’accorder une deuxième vie aux machines qui lui sont confiées.
Ce protocole de destruction des données fait d’ailleurs l’objet de toutes les attentions et « des discussions sont en cours pour en améliorer encore l’efficacité », souligne le responsable de dépôt de la DGNSI. À préciser toutefois que les ordinateurs reliés à des services sensibles (police, justice, administration des impôts notamment), quel que soit leur état, ne peuvent pas espérer une seconde vie : leur sort est automatiquement voué à la destruction.
Entre avril 2000 et le printemps 2021, les outils de traçage se sont perfectionnés, les protocoles se sont affinés et enrichis, les mandataires ont changé, mais le but est toujours le même : le matériel informatique est sous bonne garde, régulièrement mis à jour ou renouvelé, et la chasse au gaspillage pour préserver l’environnement est plus d’actualité que jamais !.
Article Gazette du 3 avril 2000 : Vieux PC de l’administration : retapés ou recyclés (p.12)