La devise vaudoise a résisté au vent de changement soufflé par l'Assemblée constituante, il y a vingt ans. | Illustration: BIC (FA)
C’était en...

Vaudois, un nouveau drapeau se lève

Avec l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution vaudoise en 2003, le Canton a bien failli changer de devise.

La devise vaudoise a résisté au vent de changement soufflé par l'Assemblée constituante, il y a vingt ans. | Illustration: BIC (FA)
Publié le 29 janv. 2021

Une partie blanche en haut, du vert en bas. En lettres d’or «Liberté et Patrie». Pas vraiment un scoop: il s’agit uniquement de la description du drapeau cantonal.

Et pourtant, comme le rappelait La Gazette dans son édition de janvier 2002, il a bien été question de changer la devise cantonale, dans la foulée de la révision de la Constitution, en 2003. Un premier et grand pas avait été fait en ce sens par l’Assemblée constituante, organe en charge de la révision du texte fondamental, lors de sa séance plénière du 1er septembre 2000.

Vent de changement

Fin de l’été 2000, l’Assemblée constituante planche à la réalisation de l’avant-projet. Les débats sont nourris, ils portent sur de nombreux points. Parmi ceux-ci: l’introduction de la description des armoiries vaudoises en début de texte. Les avis divergent. D’un côté on indique que ces précisions ne sont pas d’usage dans pareil document, de l’autre, on invoque précisément la modernité.

C’est au cours de ces réflexions qu’a notamment surgi la proposition d’un constituant de changer la devise vaudoise, «Liberté et Patrie», pour «Liberté et Solidarité». Pourquoi ce choix ? «Il ne s’agit pas de renier ce que nous ont légué nos ancêtres, que ce soit bien clair», indiquait Stéphane Masson, à l’origine de la proposition d’amendement, aux autres membres de l’assemblée. «Vous vous êtes bien rendu compte que, de toutes les valeurs dont nous avons discuté, il y en avait deux sur lesquelles nous ne sommes jamais revenus», poursuivait le constituant. En l’occurrence, «liberté» et «solidarité». Quid alors de la patrie ? «‘Liberté et Patrie’ appartiendrait au passé, ‘Liberté et Solidarité’ à l’avenir, sans que ces époques ne s’opposent, bien au contraire, dans un profond respect».

Si l’amendement fut accepté par 72 voix contre 62 lors du vote de l’assemblée, cette modification n’aura toutefois pas tenu la distance. Comme l’indiquait La Gazette du 23 janvier 2002, 70% des Vaudoises et des Vaudois auraient signifié leur opposition à toute transformation de la devise après consultation publique du projet de nouvelle Constitution. Poussant ainsi la Constituante à revenir sur ses pas.

Solidaires envers la patrie

En deuxième lecture, le 2 novembre 2001, un nouvel amendement est ainsi soumis à l’Assemblée constituante. «La version corrigée, telle qu’inscrite dans l’avant-projet, qu’on l’apprécie côté historique ou côté politique, n’est en effet pas soutenable» soulignait Pierrette Roulet-Grin. «Aussi bien l’initiant que nombre de ceux qui, d’un grand coup de cœur, l’y ont inscrite il y a plus d’un an, constatent aujourd’hui que ce serait couler le projet de Constitution que d’inviter le peuple vaudois à modifier les armoiries de son Canton.» Un amendement qui sera accepté après vote à l’appel nominal par 93 voix contre 46 et 16 abstentions, pour éviter d’annihiler tous les efforts fournis pendant près de trois ans.

L’article 2 concernant les armoiries vaudoises entrera ainsi en vigueur le 14 avril 2003, en même temps que la nouvelle Constitution vaudoise. (DT)

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