La réalité des collaborateurs au cœur de leurs préoccupations
À la tête des ressources humaines de l’État de Vaud depuis février 2023, Cécilia Bähni n’a pas chômé: sa première mission fut d’apporter sa vision à l’évolution déjà amorcée, du Service du personnel de l'État de Vaud (SPEV) en direction générale, puis de dessiner et mettre en œuvre la nouvelle stratégie des ressources humaines, dévoilée en avril dernier par le Conseil d’État. Un travail qu’elle conduit aujourd’hui en symbiose avec son adjointe, Danielle Coppex.
Assises l'une à côté de l'autre, Cécilia Bähni et Danielle Coppex constituent un parfait binôme. La première est la directrice des ressources humaines de l'État de Vaud, la deuxième son adjointe. Lorsqu'elle a pris ses fonctions, Cécilia Bähni ne s'est pas précipitée pour engager la personne qui allait la seconder : «J'ai pris un temps de réflexion pour bien comprendre le fonctionnement du service et les personnes qui y travaillent, mes besoins personnels, mais plus largement les priorités institutionnelles. Ce recul était d'autant plus nécessaire que le Service du personnel se muait en direction générale, avec ce que cela pouvait comporter comme redéfinition des missions.»
Au terme du processus de recrutement, c'est finalement Danielle Coppex qui est désignée pour remplir cette fonction hautement stratégique et sensible, dès janvier 2024. Pour la directrice des RH, le critère de sélection était parfaitement clair : avoir à ses côtés une personne qui dispose de compétences complémentaires aux siennes, tout en ayant une vision et des valeurs communes sur la manière d'incarner les ressources humaines. «À nous deux, cela permet d'avoir la force de l'innovation, mais également la connaissance intime de l'univers complexe de l'administration vaudoise, ce qui a fonctionné par le passé, pourquoi tel ou tel échec, ce que l'on peut se permettre ou non dans le cadre de l'État. Par ailleurs, le parcours de Danielle Coppex au sein du réseau RH de l'État de Vaud, notamment en tant que responsable RH départementale, procure une crédibilité et une légitimité supplémentaires au processus de transformation.»
Une vision de généralistes, une approche pragmatique
Leur parcours professionnel respectif, qui est passé par le privé, le parapublic et le service public, leur a forgé, à l'une et à l'autre, un regard commun. «Nous veillons à trouver ensemble la meilleure option possible en nous appuyant sur les spécialistes qui nous accompagnent. En tant que généralistes, nous cherchons à prendre du recul, faciliter les choses, trouver des solutions de manière pragmatique, tout en respectant le cadre, pour que l'organisation puisse fonctionner avec efficacité.»
Danielle Coppex insiste également sur leur approche réaliste : «Dans les services, les répondants RH doivent faire face à des situations dont les enjeux ne leur permettent pas toujours d’appliquer les solutions théoriques proposées par le cadre des ressources humaines. Ils sont confrontés à des pressions multiples, que ce soit la demande d'un collaborateur, de leur direction, dans un contexte toujours unique. Il faut alors être là pour trouver le meilleur compromis possible.»
«Dans les services, les répondants RH doivent faire face à des situations dont les enjeux ne leur permettent pas toujours d’appliquer les solutions proposées par le cadre des ressources humaines. Il faut être là pour trouver le meilleur compromis.»
La trame de la stratégie RH
Quoi faire pour le plus grand nombre ? Placer le collaborateur au centre de notre action pourrait résumer la trame de la nouvelle stratégie RH. Cécilia Bähni l’explique : «Notre principale priorité est d'offrir un cadre, des ressources et un environnement qui permettent à tout un chacun de faire du bon travail, d’en retirer de la satisfaction et de la fierté de travailler pour le service public. Aussi, notre rôle est d’être des facilitateurs pour que toutes les collaboratrices et les collaborateurs puissent évoluer dans de bonnes conditions de travail, en ayant accès à tout le panel de prestations que nous développons à la DGRH en partenariat avec la fonction RH, que ce soit en termes de santé et sécurité au travail, de formation, de conseil, et de gestion RH au sens large du terme».
Dans cette optique, la direction des RH veille également à la bonne adéquation entre le profil des postes et de ceux et celles qui l'occupent. Cécilia Bähni : «Cette attention ne doit pas se limiter à la phase d'engagement, mais tout au long de la carrière des collaboratrices et collaborateurs. Notamment en accompagnant l'évolution des individus, mais aussi des métiers, des technologies ou des attentes de la hiérarchie. Notre responsabilité est de garantir un cadre qui veille à ce que l'écart ne se creuse pas entre les besoins institutionnels et individuels.»
«Notre responsabilité est de garantir un cadre, de veiller à ce que l'écart ne se creuse pas entre les besoins institutionnels et individuels.»
Être en phase avec le terrain
Avec plus de 25'000 collaborateurs ainsi que 40 services et directions, l’administration cantonale compte des centaines de métiers différents. Comment trouver un socle commun? «Évidemment, il y a des besoins spécifiques selon les catégories de métiers ou de fonctions, explique Danielle Coppex. En revanche, avant de proposer de nouvelles prestations, nous nous assurons qu'elles peuvent répondre à la réalité et aux besoins du plus grand nombre.»
Mais avant tout, Cécilia Bähni et son adjointe partagent le même souci, celui d'intégrer et de construire toute nouvelle prestation avec le réseau RH, afin qu’elle soit en phase leurs besoins. «Par exemple, en ce qui concerne le volet santé et sécurité au travail, même si de très nombreux postes dans l'administration ont pour cadre les bureaux, il faut aussi offrir des solutions qui correspondent aux réalités de celles et ceux qui sont sur le terrain, dans des conditions pas toujours faciles.»
Ne pas se disperser entre mille sujets
Pour atteindre plus directement les collaboratrices et collaborateurs de l'État de Vaud, Cécilia Bähni et Danielle Coppex estiment qu'une approche par thèmes, intégrant tous les spécialistes, permet d'assurer une meilleure visibilité aux prestations RH : «La nouvelle stratégie RH se concentre désormais sur quelques thèmes prioritaires que nous pouvons ensuite décliner dans une palette de prestations RH en lien avec ce thème (par exemple, la qualité de vie au travail). Cela permet de renforcer sa visibilité et sa mise en œuvre.»
«Il s'agit de mettre en place un cadre et des mesures qui permettent à chacun et chacune de quitter sa place de travail à la fin de la journée avec le sentiment d'avoir fait du bon travail et d'avoir été utile à sa mission.»
Cet exemple illustre parfaitement la volonté de Cécilia Bähni et Danielle Coppex d'offrir un catalogue de prestations qui tienne compte des multiples réalités des services, tout simplement parce qu'il a été réfléchi et construit avec le réseau RH, au fil d’un dialogue avec les spécialistes de la DGRH, dans l’idée d’adapter les prestations au plus proche des besoins. «Beaucoup de choses ont été faites, résume Cécilia Bähni. Mais la visibilité de ces actions n'est pas encore optimale. On peut déjà capitaliser sur de très nombreuses prestations, mais nous devons les structurer et les accompagner différemment pour être sûr qu'elles atteignent l'ensemble des collaborateurs et collaboratrices. Pour nous, un projet n'est abouti que lorsque ceux-ci constatent une différence dans leurs conditions de travail.»
Pour la directrice générale, le but de la DGRH est de préserver autant la santé que la satisfaction des collaboratrices et des collaborateurs de l'État de Vaud : «En fin de compte, il s'agit de mettre en place un cadre et des mesures qui leur permettent de quitter leur place de travail en fin de la journée, avec le sentiment d'avoir fait du bon travail et d'avoir été utile à leur mission.» (DA)
Ne pas rester seul avec sa boule au ventre
De même, des personnes n'oseront pas dire qu'elles se rendent au travail avec la boule au ventre. Dans ces moments, il ne faut pas rester seul avec ses difficultés. Raison pour laquelle un e-learning de prévention du burn-out est désormais à disposition de toutes et tous dans VD académie et qu’un ‘’Espace Écoute et Médiation’’ a été ouvert dernièrement. L'important ici étant qu'un dialogue confidentiel s'amorce, que la personne trouve quelqu'un à qui parler en toute confiance, et qu'elles soient en mesure d'agir ensemble sur son évolution professionnelle.»