À notre époque, être délégué cantonal au Plan climat n’a rien d’anodin. Mais Yvan Rytz, qui occupe ce poste depuis un peu plus d’une année, possède le parcours professionnel pour mener à bien sa mission. Ce Pulliéran de 38 ans peut en effet se prévaloir d’une solide expérience, tant d’un point de vue climatique que des politiques publiques. Il détaille les actions qu’il a entreprises et celles à venir.
Depuis votre prise de fonction, en septembre 2020, quel bilan tirez-vous ?
Le dérèglement climatique est un enjeu fondamental et bien réel: l’été que nous venons de vivre nous en donne un aperçu sans concession. Et les pouvoirs publics doivent intensifier leurs efforts. Malgré la pression exercée par le Covid, de nombreuses mesures du Plan climat ont été validées par le Conseil d’État à hauteur de 137,7 millions de francs. Il y a un fort engagement pour que l’État joue pleinement son rôle dans ce défi gigantesque et sans précédent. C’est enthousiasmant!
Concrètement, qu’avez-vous fait durant cette année ?
Il a fallu mettre en place toute la gouvernance du Plan climat, appuyer les entités de l’administration cantonale dans leurs différents projets, créer l’Unité du Plan climat, qui compte aujourd’hui trois personnes, et développer des outils de suivi. Un vrai travail d’équipe pour répondre aux nombreuses sollicitations internes et externes. Nous n’avons pas chômé!
Quelles actions du Plan climat vont se dérouler à l’interne de l’ACV ?
Nous sommes en train de réaliser un bilan carbone de l’ACV, qui nous permettra d’identifier les principaux leviers d’action. En étroit partenariat avec le Bureau de la durabilité, nous allons solliciter le Réseau pour la durabilité, qui compte au moins un répondant par service. Dès octobre, nous allons mettre en place des « Midis Climat » (lire encadré) et nous échangerons autour des bonnes pratiques.
« Toute l’humanité est et sera profondément impactée par les changements climatiques. »
Vu le contexte actuel, notamment avec le nouveau rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), peut-on rester positif ?
Plutôt que d’être dans un état d’esprit positif ou négatif, nous devons nous résoudre à agir à toutes les échelles et remettre en question nos habitudes collectives, mais aussi individuelles. Toute l’humanité est et sera profondément impactée par les changements climatiques. Il faut aussi voir qu’agir pour le climat engendre beaucoup de co-bénéfices pour la santé publique, la biodiversité, l’emploi, l’économie ou encore l’autonomie énergétique. On a tout à gagner à s’engager sans délai.
Dans votre quotidien, quel est le geste environnemental qui vous tient le plus à cœur ?
L’alimentation est l’un des leviers les plus importants pour réduire notre empreinte climatique et environnementale. Nous sommes ce que nous mangeons. En réduisant la quantité de viande dans notre régime, en veillant à soutenir une production respectueuse des cycles naturels et du bien-être animal, de saison et locale, nous faisons partie de la solution et sommes en meilleure santé. (FR)
C.V.
Au bénéfice d’une licence en géographie et sciences de l’environnement obtenue à l’Université de Genève et d’un Master en sciences holistiques de l’institut Schumacher College, en Grande-Bretagne, Yvan Rytz a été député au Grand Conseil vaudois et également collaborateur personnel de la conseillère d’État Béatrice Métraux durant quatre ans, participant notamment à l’élaboration du Plan climat vaudois.
Visioconférences
Participez aux « Midis Climat »
Les tenants et les aboutissants des enjeux climatiques sont au cœur de vos préoccupations ? Les « Midis Climat », nouveau rendez-vous proposé une dizaine de fois par an à partir du 7 octobre, devraient vous intéresser. « C’est une manière de fêter la première année d’existence de notre entité, souligne Brigitt Altwegg, cheffe de projet au sein de l’Unité du Plan climat. Les «Midis Climat» s’inscrivent dans le Plan climat vaudois de 1re génération, lancé en juin 2020, qui s’articule autour de trois objectifs stratégiques: réduire les émissions de l’effet de serre, s’adapter aux changements climatiques, et documenter l’évolution de ces deux points et du Plan climat vaudois. » Et cela passe, entre autres, par la sensibilisation des collaborateurs et collaboratrices de l’administration cantonale. Toutes et tous auront ainsi accès à ces visioconférences.
« Nous avons choisi ce format afin de permettre à un maximum de personnes de les suivre, souligne Brigitt Altwegg. Ces visioconférences pourront être enregistrées et mises à disposition de l’entourage de nos collaborateurs et du grand public par la suite. »
Ateliers
Certaines séances devraient toutefois avoir lieu en présentiel, notamment les ateliers, qui représenteront environ un tiers de l’ensemble des « Midis Climat ». Il sera par exemple question d’apprivoiser la sobriété en fabriquant soi-même des produits de ménage ou de découvrir l’histoire de la terre par le biais d’une marche dans la forêt.
Le projet se veut en effet « un espace de réflexion, d’expérimentation et de partage, notamment pour mettre en avant des idées concrètes en vue de passer à l’action dans le cadre professionnel ou privé. Il doit aussi permettre de découvrir et partager des exemples inspirants en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation aux changements climatiques, ainsi que de connaître le point de vue d’experts. »
Lors de la première session d’octobre, une spécialiste de MétéoSuisse viendra présenter les différents scénarios climatiques possibles dans le canton de Vaud. (FR)