Pour des fêtes sans extincteur
Pour les collaborateurs et collaboratrices de l’administration, les fêtes de fin d’année sont sacrées. Mais entre les bougies décoratives et les traditionnelles fondues, l’équipe de l’Unité sécurité et santé au travail (USST) distille quelques conseils bienvenus pour que les festivités 2022 ne partent pas en fumée.
En cette fin d’année, règne déjà un air de fête au sein de l’Unité sécurité et santé au travail du Service du personnel de l’État. Naïm Jabeur, spécialiste en protection incendie des bâtiments, répond à nos questions sur la prévention liée aux festivités de Noël. L’ambiance est au beau fixe, car la traditionnelle fondue de fin d’année est déjà sur toutes les lèvres… On sent pourtant que cela reste un sujet brûlant. «Il faut en tout cas que les locaux répondent à des normes de sécurité de base si l’on fait brûler un réchaud par exemple, que ce soit au gaz ou avec de l’alcool à brûler», met en garde Naïm Jabeur. Les questions à se poser: y’a-t-il des fenêtres ? Quelles sont les hauteurs sous plafond ? Les matériaux de construction ? Y’a-t-il une détection incendie ? La jauge a aussi son importance et peut-être déterminée en fonction du nombre d’issues de secours. Sans forcément faire appel à l’USST pour un audit pré-fondue, «il convient avant tout de faire preuve de bon sens, d’anticiper en connaissant bien son environnement de manière générale».
«Chaque année, plus de 500 incendies se déclarent en Suisse à cause d’une bougie.»
Les bougies causent 1,5 incendie par jour en Suisse
Loin de jouer les trouble-fêtes, l’équipe de l’USST souhaite avant tout sensibiliser ses collègues aux risques du feu. Comme nous l’apprend Naïm Jabeur, «chaque année, plus de 500 incendies se déclarent en Suisse à cause d’une bougie, et pas seulement pendant la saison de l’avent». Aussi réconfortantes et fascinantes soient-elles, les bougies produisent une température d’environ 600 °C à 800 °C, qui peut atteindre 1400 °C dans la zone de la flamme jaune. Attention notamment aux enfants et aux animaux qui s’en approchent ! «Et une bougie renversée peut rapidement et facilement enflammer des objets à proximité et mettre le feu à tout le bâtiment…» Si les bougies sont en ligne de mire des professionnels de la sécurité, les décorations qui s’ajoutent joyeusement les unes aux autres — comme les faux paquets au pied du sapin ou les tentures décoratives — sont autant de risques… «Nous vous recommandons en tout cas fortement de vous passer de bougies, et de leur préférer des LEDS» (lire encadré).
Conseils avisés au bureau comme à la maison
Comme le rappelle Naïm Jabeur, l’administration cantonale possède plus de mille bâtiments: «Difficile d’être sur tous les fronts !» Mais il y a en principe des extincteurs partout et, toujours, la possibilité de contacter l’USST en direct en cas de question (> Naïm Jabeur, spécialiste en protection incendie des bâtiments, tél. 021 316 90 30).
- Ne laissez jamais des bougies allumées sans surveillance
- Posez-les sur un support stable et résistant au feu (verre, céramique ou pierre)
- Enlevez les décorations à proximité. Si vous optez pour un véritable sapin, veillez toujours à ce qu’il soit frais, et stabilisez-le avec un socle rempli d’eau (un arbre de 2 m de haut a besoin, chaque jour, de deux litres d’eau pour ne pas se dessécher).
- Prudence en présence d’animaux ou d’enfants !
- Disposez les bougies à au moins 10 cm les unes des autres
- Ne placez jamais les bougies « chauffe-plats » dans leur coque d’aluminium à même une table – la chaleur étant transférée directement au support
- Éteignez ou remplacez les bougies avant qu’elles ne soient entièrement consumées.
Les bougies LED: la belle alternative
Après avoir domestiqué le feu — 560 000 ans avant notre ère, comme en attestent de récentes découvertes dans la grotte de Tautavel en France —, l’homme a découvert la «bougie LED flamme vacillante» en grande surface. Fonctionnant grâce à une pile bouton ou rechargeable à l’aide d’une prise USB (garantissant jusqu’à 70 heures de lumière), la flamme oscille avec douceur, produisant ainsi une lueur vacillante et douce imitant à merveille celle d’une véritable bougie. Les modèles sont aujourd’hui variés et accessibles — certains sont même recouverts de cire véritable et imitent de romantiques coulures — et l’on peut aussi bien opter pour le cierge à placer au centre d’une couronne de l’avent que pour la version «chauffe-plat» à disposer en grappes sur des rebords de fenêtre, ou les petites bougies à clipser sur les branches du sapin, comme dans le temps, mais sans aucun risque d’incendie… Une option plus contemporaine: la télécommande pour éteindre le dispositif avant de quitter le bureau ! (EB)