Une immersion dans «Les Coulisses de la Sécurité»
Lors d’une journée portes ouvertes en mai, le Centre Blécherette a permis au public, au travers de démonstrations et de stands, de faire plus ample connaissance avec les métiers liés à la Police cantonale vaudoise, à la Direction générale de la mobilité et des routes (DGMR) et au Service intercantonal d’entretien des autoroutes (SIERA). Retour sur cet événement.
Un groupe d’assaut du Détachement d’action rapide et de dissuasion (DARD) avance prudemment. Il se déploie autour d’un appartement où se trouvent deux personnes potentiellement dangereuses. Après avoir forcé la porte avec un dispositif hydraulique et lancé une grenade fumigène, l’unité interpelle un premier individu, pendant que le second s’échappe par la fenêtre. Il est immédiatement stoppé dans sa tentative de fuite par un malinois, qui lui bondit dessus, tous crocs dehors, et l’immobilise au sol.
Si la scène est fictive, elle n’est pas extraite d’un film, mais d’une démonstration. Nous assistons à la journée portes ouvertes du Centre Blécherette, au Mont-sur-Lausanne, qui offre la possibilité au public de se familiariser avec les métiers en lien avec le service de la sécurité de la population et des usagers des routes. Durant cette même démonstration, un autre exercice fait intervenir un chien dit de dirigement : l’animal peut être conduit à distance grâce à une radio située dans le casque qu’il porte et sur lequel se trouvent également deux caméras, qui permettent d’obtenir des images. Ce malinois est surtout utilisé lors d’opérations de reconnaissance d’endroits difficilement accessibles ou pour le transport de matériel, comme un téléphone lors d’une prise d’otage.
Les coulisses
Un air de parc d’attractions
En ce 14 mai très ensoleillé, le Centre Blécherette – que se partagent la Police cantonale vaudoise, la Direction générale de la mobilité et des routes (DGMR) et le Service intercantonal d’entretien des autoroutes (SIERA) – avait incontestablement des airs de parc d’attractions. Du suspens, des équipements, des démonstrations, de la petite restauration et des « attractions » ont régalé les quelque 8000 visiteurs. « J’ai vraiment senti que sans le port de la ceinture de sécurité, j’aurais été projetée », commente Maurine, Lausannoise de 11 ans, à la sortie de la voiture tonneau, qui, comme son nom l’indique, fait des rotations sur elle-même. « Des boules en mousse tournaient en même temps que nous dans l’habitacle. Je me suis rendu compte que le poids d’un objet léger est amplifié lors d’un accident, note la jeune fille, sous le regard de sa mère. C’est très intéressant. En plus, on reçoit de nombreux objets, comme des lunettes de soleil ou des porte-clés. »
Un peu plus loin, des enfants enfilent une tenue de pompier, d’autres un gilet pare-balles, avec la ceinture assortie. Nous évoluons au fil de la cinquantaine de stands, où les activités des diverses unités sont détaillées et mises en scène. On passe sans transition des tenues d’intervention portées par des mannequins statiques à une présentation de véhicules porte-outils, de la conduite d’une voiture télécommandée qui doit faire rentrer un ballon dans un but pour l’animation du déminage à une pause photo sur une moto de police, du maniement de certaines armes à une démonstration subaquatique ou encore à la visite de divers véhicules d’intervention (hélicoptère, ambulance, voiture de police, bateau, etc.). Même les radars, habituellement honnis par les usagers de la route, semblent trouver grâce à leurs yeux ! Pour beaucoup, la séquence « frissons » a lieu devant le serpent exposé au stand de la biodiversité, qui permet d’évoquer l’entretien des routes et la création de couloirs biologiques. Des jeunes ont aussi été conviés à réaliser un parcours avec un robot de fauche télécommandé, d’autres à ramasser et trier des déchets que les personnes employées d’entretien trouvent quotidiennement au bord des routes. Et, pendant que des petits jouaient dans un bac à sable avec des machines de chantier, leurs parents ont pu s’intéresser à la construction des routes.
Pour toutes les générations
« Nous sommes venus avec nos fils, explique cette maman de deux adolescents, qui a fait le déplacement depuis Daillens. Le cadet projette de travailler dans la police. C’est intéressant pour lui comme pour nous de voir l’envers du décor, d’autant plus que je n’aurais jamais imaginé que l’on puisse découvrir autant de métiers différents. »
Toutes les générations semblent vraiment y trouver leur compte. « C’est passionnant de voir comment cela se passe, car nous sommes rarement confrontés à ce genre de situations, explique d’une même voix ce couple de sexagénaires, domicilié dans le Gros-de-Vaud, alors qu’un (faux) accident de la route vient de se produire. La police, l’ambulance et le camion des pompiers pour la sécurité routière interviennent immédiatement à grand renfort de gyrophares. De grosses pinces sont utilisées pour découper l’habitacle et désincarcérer la personne qui se trouve à l’intérieur. Là encore, comme dans toute reconstitution digne de ce nom, tout se termine par un sauvetage réussi, devant un public ravi. Tout comme Jean-Christophe Sauterel, directeur communication de la Police cantonale : «À l’issue de cette journée où les professionnels de la sécurité du territoire ont pu partager leur passion, nous n’avons eu que des retours positifs du grand public, qui a été deux fois plus nombreux que lors de la précédente édition, en 2014. Grâce à ce contact direct, les gens ont pu poser leurs questions et les jeunes voir des vocations se créer. Il s’agit d’une manière de montrer nos activités, ce que nous faisons déjà sur les réseaux sociaux. Un tel événement est aussi important à l’interne, pour la culture d’entreprise. Cela permet aux collaborateurs des trois entités et à leurs proches de découvrir les moyens à disposition pour remplir leurs missions.» La mission communication est donc, elle aussi, accomplie ! (FR)