Les jeunes vus de dos, dans l'amphithéâtre Amphimax de l'Université de Lausanne.
18 août, Dorigny: 419 jeunes participent à la cérémonie d’accueil des nouveaux apprentis de l’État. | Photo: ARC-Sieber
Formation

Faire ses premiers pas dans la fonction publique

La Gazette a rencontré quelques-uns des 419 jeunes qui ont participé à la traditionnelle cérémonie d’accueil des nouvelles apprenties et nouveaux apprentis de l’État de Vaud, le 18 août à l’Amphimax, sur le campus de l’Université de Lausanne.

18 août, Dorigny: 419 jeunes participent à la cérémonie d’accueil des nouveaux apprentis de l’État. | Photo: ARC-Sieber
12 minutes de lecturePublié le 12 sept. 2023

La Gazette a rencontré quelques apprenties et apprentis qui font leur premier pas à l’État et cherché à savoir quelle est leur vision de l’État, mais aussi ce qui les a motivés à choisir la fonction publique pour apprendre leur futur métier. En contrepoint, les propos de celles et ceux qui terminent leur formation ont aussi été recueillis. Nous avons voulu savoir comment leur vision de l’État avait évolué et aussi quels conseils ils et elles donneraient à celles et ceux qui débutent leur formation.

A Dorigny, ces centaines de jeunes qui débutent leur apprentissage (ou leur stage 3+1, pour 44 d’entre eux) y ont écouté les mots d’accueil et de bienvenue de la Présidente du Conseil d’État, Christelle Luisier Bodard, accompagnée de Stéphanie Mejri, responsable de l’Unité de l’apprentissage de la Direction générale des ressources humaines, ainsi que d’autres actrices et acteurs importants dans les cadres de l’apprentissage à l’État.

Ces nouveaux apprentis et stagiaires sont répartis entre les diverses grandes entités de l’État de Vaud : 208 au sein de l’administration cantonale, 125 au CHUV, 78 au COFOP et les huit restants entre les hautes écoles et l’UNIL. (HDSG)

Celles et ceux qui commencent

Portrait de Sophie PacheSophie Pache | Photo: BIC-MC

Sophie Pache, 1re année, employé de commerce à la Direction générale des immeubles et du patrimoine (DGIP)

Pourquoi avoir choisi cet apprentissage?

Je suis en reconversion professionnelle, dans le sens où j’ai déjà 26 ans et fait plusieurs formations auparavant. Employée de commerce me semblait le plus intéressant. C’est un des métiers qui ouvrent le plus de portes.

Pourquoi avoir choisi l’État de Vaud comme employeur?

L’État reste un employeur très intéressant. Il y a tellement de domaines divers et variés que ça permet vraiment une grande ouverture. Ça aussi s’est joué sur les affinités qu’il y a eu lors de l’entretien, je me suis sentie très à l’aise, ça avait l’air super sympa et c’est pour ça que je me suis lancé.

Comment vous représentez-vous l’État de Vaud?

Comme quelque chose de très grand. On nous a présenté tous les départements, tous les domaines. Je me réjouis de découvrir tout ceci durant ces trois ans à venir.

À ce stade, avez-vous des préoccupations ou des attentes particulières?

Pas vraiment. L’ambiance est excellente dans mon service, tout le monde essaie de s’entraider, notamment les apprentis qui sont déjà en 2e ou 3e année qui nous conseillent.

Portrait de Kenny MisengaKenny Misenga | Photo: BIC-MC

Kenny Misenga, 1re année, employé de commerce à l’Ordre judiciaire vaudois (OJV), au sein du Tribunal cantonal

Pourquoi avoir choisi cet apprentissage?

J’ai fait plusieurs stages dans le domaine, ce qui me fait penser cette profession est faite pour moi.

Pourquoi avoir choisi l’État de Vaud comme employeur? Et le Tribunal cantonal en particulier?

J’ai eu à faire des examens durant l’année 2023. L’experte a été ma cheffe de chancellerie actuelle. C’est la porte par laquelle j’ai pu passer pour être engagé au Tribunal cantonal.

Comment vous représentez vous l’État de Vaud?

Comme quelque chose qui représente tout un canton. Comme c’est un grand employeur, il y a beaucoup d’activités que l’on peut y faire et qui sont variées. Et je pense que le fait de pouvoir y travailler tout simplement et faire partie de la grande équipe, c’est un honneur, c’est une chance.

Avez-vous des préoccupations ou des attentes particulières concernant votre apprentissage?

J’ai une soif d’apprendre et je suis sûr et certain qu’au sein de l’État de Vaud, j’aurais toujours de quoi apprendre et surtout de me dépasser.

Portrait de Ines De Sousa HenriquesInes De Sousa Henriques | Photo: BIC-MC

Ines De Sousa Henriques, 1re année, employée de commerce au Gymnase du Bugnon et de Sévelin, au sein de la Direction générale de l’enseignement postobligatoire (DGEP)

Pourquoi avoir choisi cet apprentissage?

Je voulais complètement changer d’orientation professionnelle. J’ai suivi le gymnase en tant qu’élève il y a trois ans et j’ai achevé une maturité en travail social l’année passée. J’ai ressenti ce besoin justement de changer de domaine et pour moi, l’apprentissage d’employé de commerce est ce qui me semblait le mieux. 

Pourquoi avoir choisi l’État de Vaud comme employeur? Et le gymnase du Bugnon en particulier?

J’ai postulé surtout dans les gymnases et les écoles, je voulais être proche de l’enseignement. C’est ceci avant tout qui m’a amené au gymnase du Bugnon. Pour moi, ce sont de nouvelles portes qui s’ouvrent, de nouveaux horizons.

Comment vous représentez-vous l’État de Vaud?

J’en ai une très bonne vision. Je considère les gymnases et les écoles comme une petite bulle dans le domaine de l’État de Vaud.

Avez-vous des préoccupations ou des attentes particulières concernant votre apprentissage?

Non, ça se passe très bien. Les formatrices sont très accueillantes, j’ai beaucoup de chance.

Portrait de Dragan GeorgievDragan Georgiev | Photo: BIC-MC

Dragan Georgiev, 1re année, employé de commerce à l’OJV, au sein du Tribunal cantonal

Pourquoi avoir choisi l’option «maturité intégrée»?

Cela me permet de faire les trois années d’apprentissage et une année de maturité en trois années complètes. Je gagne une année en plus. C’est un peu plus compliqué, mais ça va le faire. 

Qu’est-ce qui vous a conduit à choisir l’État de Vaud? Et le Tribunal cantonal en particulier? 

J’ai choisi le Tribunal cantonal parce que plus tard, j’aimerais me diriger dans le secteur du droit et de la comptabilité. J’ai essayé de me rapprocher le plus de ce domaine.

Comment vous représentez-vous l’État de Vaud?

L’administration publique c’est quelque chose de très vaste. Il y a beaucoup de personnes, c’est très complexe, mais quand on a une idée de l’État, c’est assez facile à comprendre.

À ce stade, avez-vous des préoccupations ou des attentes particulières?

Non, j’aimerais juste apprendre le plus de choses possible et finir mes trois années d’apprentissage.

Celles et ceux qui terminent leur formation…

Portrait d'Evan MarmetEvan Marmet | Photo: BIC-MC

Evan Marmet, 3e année, mécanicien en maintenance automobile, orientation «utilitaires», à la Direction générale de la mobilité et des routes (DGMR)

Qu’est-ce qui vous a amené à choisir cet apprentissage?

Mon père a la chance d’avoir un garage à son nom et j’ai justement pour objectif de lui succéder, petit à petit. Et puis la mécanique, que ce soit automobile, motos, véhicules utilitaires, m’a toujours passionné.

Comment en êtes-vous arrivés à choisir l’État de Vaud comme employeur?

C’est assez fou en fait, ce sont eux qui sont venus me chercher. On m’a proposé un stage au Centre cantonal d’entretien des véhicules, à la Blécherette, à l’atelier. De fil en aiguille, ils m’ont proposé une place d’apprentissage et je n’allais pas la refuser, c’est une place en or.

Comment vous représentiez-vous votre apprentissage à l’État de Vaud avant de commencer? Cette vision a-t-elle changé?

Je ne voyais pas du tout les choses comme aujourd’hui. Je me voyais courir toute la journée à gauche et à droite. Je pensais qu’à l’État, les chantiers allaient être beaucoup plus compliqués à cause de la partie administrative. Finalement, je me suis rendu compte que, s’il y a bien des moments où l’on court partout, globalement on est plutôt tranquille, on a le temps de bien faire les choses. En plus, c’est un environnement bien structuré, on reçoit beaucoup de soutien, que ce soit par les assistants DRH, les RH, les conseillers aux apprentis. L’État est vraiment pour la formation, il y a du monde derrière nous pour toutes les situations.

Pour finir, quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui commence le même apprentissage que vous à l’État de Vaud?

Déjà, de faire son apprentissage par passion et pas par obligation. Et puis de vraiment crocher au niveau des cours théoriques, parce que c’est un apprentissage qui reste extrêmement dur. Si on ne s’accroche pas et qu’on perd le fil, ne serait-ce que dans une matière, il faut ramer un moment pour compenser. Je l’ai vécu moi-même, donc je parle en connaissance de cause. Je dirais que bosser ses cours 15 à 30 minutes par jour minimum, ce n’est pas de trop.

Portrait de Narges TemoriNarges Temori | Photo: BIC-MC

Narges Temori, CFC d’assistante dentaire obtenu en juillet 2023, effectué au CHUV

Comment en êtes-vous arrivés à choisir l’État de Vaud comme employeur? Et le CHUV en particulier?

Ça a été très difficile de trouver un apprentissage parce que ça ne faisait pas quatre ans que j’étais en Suisse. Je recevais beaucoup de réponses négatives. Jusqu’au jour où je me suis inscrite à la Nuit de l’apprentissage. C’est là que j’ai fait mon entretien d’embauche et qu’on m’a proposé un stage, avant que je sois engagée au CHUV. Mais même avant d’avoir trouvé cette place, je rêvais déjà faire un apprentissage au ici.

Quel bilan tirez-vous de votre apprentissage au CHUV?

Assez intéressant. C’est complètement différent des autres assistantes dentaires, du vécu de mes camarades de classe. Dans les cabinets privés, on pratique plutôt des soins conservateurs et peu de chirurgie. Au CHUV, on travaille sur cinq sites ou services: les prisons, la chirurgie orale et maxillo-faciale, les blocs opératoires, l’Hôpital de l’Enfance, ainsi qu’un bloc opératoire dans un département à côté du CHUV. La plupart des patients du CHUV ont des maladies préexistantes, donc c’est complètement différent des autres cabinets dentaires.

Pour finir, quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui commence le même apprentissage que vous à l’État de Vaud?

Être discipliné, écouter les formatrices et formateurs, parce qu’ils veulent notre bien. Même si, personnellement, j’ai eu une formatrice assez stricte, je pense que c’est grâce à elle que je suis là aujourd’hui, pour témoigner.

Portrait de Léo SimonettiLéo Simonetti | Photo: BIC-MC

Léo Simonetti, apprenti employé de commerce en 3e année à la Direction de l’enseignement postobligatoire

Pourquoi avoir choisi cet apprentissage?

Notamment pour m’ouvrir des portes pour la suite. J’aimerais faire des études. Je pense que l’administratif, c’est quelque chose qui est un peu partout, tout simplement.

Qu’est-ce qui vous a conduit à choisir l’État de Vaud?

J’avais vu une annonce, qui parlait de l’intégration à une « junior team ». C’est un système où un formateur travaille avec de cinq à huit apprentis. On m’avait dit que l’État avait un très bon système de formation, peut-être meilleur que le privé. On est vraiment dans une logique de formation et non pas de rentabilité.

Comment vous représentiez-vous l’État de Vaud avant de commencer? Cette vision a-t-elle changé?

Pour moi, c’était comme un job dans le privé, je n’avais pas d’idée nette des secteurs public et privé. Cet apprentissage a complètement changé ma vision de l’État. On est au service des citoyens, on n’a pas de quotas à rendre comme dans le privé, on est vraiment là pour aider les gens et c’est ça qui est intéressant, être là pour les autres.

Quel conseil donneriez-vous à un apprenti débutant le même apprentissage que vous à l’État?

Je lui conseillerai de persévérer, d’être dur avec lui-même, de se fixer des objectifs et de ne jamais baisser les bras. Dans la vie, il y a des bas et des hauts, mais après un orage, il y a toujours un beau temps. La vie elle est belle, elle est longue et je pense que l’apprentissage c’est une des plus belles étapes de la vie. Aujourd’hui, certains disent qu’ils payeraient pour retourner à l’école obligatoire. Je pense que quand je serai employé, je regretterai le temps de mon apprentissage…

Un job de rêve!

Chaque année, l’État de Vaud offre des places d’apprentissages dans divers domaines et tend à une augmentation de ses offres. Outre le certificat fédéral de capacité (CFC), l’attestation fédérale de formation professionnelle (AFP), le préapprentissage, la prolongation d’apprentissage pour l’intégration (PAI), le stage de maturité professionnelle (stagiaire 3+1) sont également proposés par les services de l’administration cantonale, soucieuse d’offrir un apprentissage de qualité.

Rejoindre la fonction publique en tant qu’apprentie ou apprenti

L’encouragement à la mobilité nationale et internationale des jeunes en formation professionnelle ainsi que l’apprentissage de langues nationales et étrangères constituent des objectifs prioritaires du canton de Vaud. Pour y répondre, le Département de l’enseignement et de la formation a mis en place en 2022 un programme de mobilité national et international soutenu par la Confédération.

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