«Miroir, miroirs!», un reflet de la diversité culturelle
A la fois interactive et ludique, cette exposition itinérante créée par le Bureau cantonal pour l’intégration des étrangers et la prévention du racisme (BCI) propose une sensibilisation et une réflexion autour de la pluralité culturelle en lien avec les pratiques professionnelles au sein de l’Administration cantonale vaudoise. Visite guidée.
L’exposition itinérante «Miroir, miroirs!» nous invite à un face à face avec la diversité culturelle. Elle renvoie l’image d’un canton métissé, dans lequel un tiers de la population possède des origines étrangères. Comme l’indique son titre, cette exhibition participative et ludique offre aux miroirs une place et un rôle central. Leur mise en scène sur chacun des dix postes que comprend cette exposition a pour but d’illustrer les multiples facettes de l’intégration, que ce soit en surprenant, en faisant sourire ou en encourageant la réflexion. «Le miroir est un objet qui fait partie de notre vie quotidienne et renvoie à celui qui s’y regarde une image fidèle de lui-même, un face-à-face particulier» décrypte Amina Benkais-Benbrahim, déléguée cantonale à l’intégration et cheffe du Bureau cantonal pour l’intégration des étrangers et la prévention du racisme (BCI), qui est à l’origine de ce projet. Un projet conçu en 2019 pour fêter les dix ans d’existence du bureau. «Selon le type de la glace, cette image peut être modifiée, altérée ou devenir floue. Il s’agit d’une réflexion sur nos propres pratiques et sur la délivrance des prestations de l’État de Vaud auprès de l’ensemble de ses administrés.»
« Un cheminement tout en reflets permet d’évoquer autant la multiplicité que le changement de point de vue (les préjugés, les stéréotypes). »
Un monde inversé
Cette scénographie subtile propose donc de détourner la fonctionnalité d’un miroir pour appréhender d’autres réalités en créant des situations incongrues, surprenantes et humoristiques. «L’univers du miroir est un monde inversé: si je lève la main gauche, mon double lèvera alors la main droite, poursuit Amina Benkais-Benbrahim. Ce reflet renversé permet de parler de l’altérité, de ce qui est extérieur à soi et de se projeter dans un contexte différent. Un cheminement tout en reflets permet d’évoquer autant la multiplicité que le changement de point de vue (les préjugés, les stéréotypes).»
Durant le parcours, le public est ainsi amené à lire des témoignages (situations vécues, parcours de chacun), à prendre connaissance des outils mis à disposition par le BCI, ou encore à échanger sur ses défis quotidiens en matière d’intégration. Chacune des dix bornes aborde d’ailleurs une thématique différente, en lien avec le canton de Vaud et les activités du BCI. «Les contenus sélectionnés s’articulent principalement autour de l’accessibilité des prestations à l’intention des personnes migrantes, des bonnes pratiques et des outils, dont certains sont mis à disposition par le BCI. Cela consiste, par exemple, à faire appel à des interprètes communautaires professionnels dans certains échanges avec les administrés, dans des moments délicats où la personne ne comprend pas sa situation administrative et les enjeux associés. Ou encore, lorsque l’on se retrouve confronté à de la discrimination raciale (victime ou témoin), à ne pas hésiter à faire appel au BCI qui, grâce à son espace de consultation gratuit, peut accompagner dans les démarches.»
«La sensibilisation à la diversité culturelle représente un enjeu majeur au sein de notre société et des différents services de l’administration.»
Stoppée, puis relancée
Si la pandémie a offert à cette exposition une déclinaison virtuelle (une vidéo, un quiz et des ressources accessibles à l’entier du personnel de l’administration vaudoise sur l’intranet), elle l’a aussi stoppée dans son élan. D’où l’idée de la relancer, quatre ans après son inauguration. «De nombreux services étaient encore intéressés, signale Amina Benkais-Benbrahim. Une tentative de reprise avait été initiée en 2021, mais, là encore, la crise sanitaire est passée par là. Elle semble à présent derrière nous et le sujet reste d’actualité. Il est donc naturel que la circulation de «Miroir, miroirs!» reprenne. «La sensibilisation à la diversité culturelle représente un enjeu majeur au sein de notre société et des différents services de l’administration, qui doivent mieux pouvoir comprendre les défis auxquelles les personnes migrantes peuvent être confrontées à leur contact.»
Concrètement, l’exposition a d’abord été déployée dans le hall du Parlement vaudois, du 21 au 28 mars – le 21 mars étant la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale. Désormais, elle «migrera» au gré des demandes des services, qui peuvent accueillir sans frais cette véritable ode à la diversité culturelle. Le BCI se tient donc prêt et se réjouit d’accueillir de nouvelles demandes de la part des services intéressés. (FR)
Vidéo présentant l'exposition "Miroir, miroirs!"
La Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale au Parlement vaudois
À l’invitation de la présidence du Grand Conseil et en collaboration avec le Bureau cantonal pour l’intégration (BCI), la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale a été présentée aux députées et députés le 21 mars à l’issue de la séance du Grand Conseil. Après une introduction de la Présidente du Grand Conseil Séverine Evéquoz et de la conseillère d’État Isabelle Moret, le film «Je suis Noires» a été projeté en présence de la réalisatrice, Rachel M’Bon. S’en est suivi un moment d’échanges avec les membres du Grand Conseil, Amina Benkais Benbrahim, cheffe du BCI, et la réalisatrice. En parallèle, l’exposition «Miroir, miroirs !» a été déployée dans les couloirs du Parlement.