Dans les coulisses de la Session cantonale des jeunes
Au terme d’un week-end très intense, des Vaudoises et Vaudois de 14 à 20 ans ont soumis cinq propositions au Grand Conseil. Retour sur cet événement au travers du regard de l’une des participantes.
Dimanche 19 mars, dans le bâtiment du Grand Conseil vaudois. Réunis en session plénière, les députés en herbe débattent, amendent des propositions, votent. Pourtant, à regarder d’un peu plus près dans l’hémicycle, on a l’impression d’une illusion d’optique. Et pour cause. Il s’agit en réalité de la Session cantonale des jeunes (SCJ), à savoir un rendez-vous ouvert aux Vaudoises et Vaudois de 14 à 20 ans qui désirent débattre sur des sujets de société qui les concernent. Cette année, ils sont une septantaine à avoir répondu présent. Parmi eux, Delia.
Un groupe de travail sur le climat
La veille, la Lausannoise de 15 ans et ses camarades ont été répartis dans l’un des cinq ateliers proposés – pour quatre thématiques, à savoir le climat, la santé mentale, les transports publics et la formation. Leur mission? Identifier, en compagnie de députés et d’experts, des problèmes sociétaux et y apporter des solutions. Conformément à son choix, Delia a intégré le groupe de travail sur le climat, dont les travaux se sont déroulés en présence du conseiller d’État Vassilis Venizelos, chef du Département de la jeunesse, de l’environnement et de la sécurité.
Il avait auparavant ouvert cette édition de la Session des jeunes. «Le réchauffement climatique est pour moi une vraie préoccupation, mais je dois avouer que tous les thèmes m’intéressaient et répondaient à mes préoccupations», note la gymnasienne. Comment a-t-elle vécu cette expérience nouvelle? Trois mots sortent d’emblée de sa bouche: intéressant, sympa et enrichissant. «C’était bien de pouvoir échanger et d’avoir l’avis de mes contemporains, avoue-t-elle. La notion de respect des autres points de vue a beaucoup été mise en avant et nous avons pu nous familiariser avec certains aspects politiques, comme les amendements. Cela m’a vraiment donné envie de participer à davantage de débats et de m’inscrire à la Commission de jeunes du canton de Vaud (CdJ).»
«Le réchauffement climatique est pour moi une vraie préoccupation, mais je dois avouer que tous les thèmes m’intéressaient et répondaient à mes préoccupations»
Cinq propositions retenues
Un appel à la candidature pour la CdJ a d’ailleurs été lancé sur les réseaux sociaux. «Les prétendants, qui doivent avoir entre 14 et 18 ans, sont invités à postuler jusqu’au 1er mai», note Carole Guignet, chargée de missions politique enfance et jeunesse. C’est l’occasion pour ses 25 membres de «donner leur avis sur des projets de loi concernant les enfants et les jeunes; d’adresser des propositions aux autorités politiques; d’échanger avec des professionnels actifs dans les domaines de l’enfance et de la jeunesse; et de participer à l’attribution d’aides financières à des projets de jeunes».
Mais revenons aux cinq propositions qui ont été formulées au terme de ce week-end du 18 et 19 mars: développement d’un programme de prévention sur la santé mentale dans les lieux de formation; mise en place d’un rabais par l’État de Vaud pour les achats d’abonnement Mobilis destinés aux 16-25 ans et les étudiants jusqu’à 30 ans; installation de panneaux solaires sur les toits de toutes les infrastructures publiques d’ici 2032; rendre toutes les Options spécifiques (OS) et Options de compétences orientées métier (OCOM), les cours de culture générale et les cours manuels accessibles à tous les élèves du secondaire 1; et modifier la stratégie de communication de l’État sur les débouchés pour les voies générale et prégymnasiale.
Ces propositions ont toutes été remises à Séverine Evéquoz, présidente du Grand Conseil, qui a d’ailleurs clôturé cette manifestation par un discours. Reste désormais à savoir quel accueil le Grand Conseil leur réservera. Toujours est-il que Carole Guignet tire un bilan très positif de la SCJ 2023: «Les échanges étaient riches et les jeunes se sont montrés très motivés. C’était notamment exceptionnel et unique, pour les jeunes, que de débattre sur les enjeux climatiques avec des députés et une experte du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), Sonia Seneviratne. Que ce soit à travers la SCJ ou la CdJ, les jeunes gagnent en confiance et en reconnaissance, ils deviennent des citoyens plus actifs, ce qui est bénéfique pour la communauté.» (FR)