2004: L’ATEV, success-story d’un bottin populaire

«C’était auparavant un simple annuaire papier destiné à lister les différents services de l’État», rappelle Salvatore Maio, responsable de l’entité Communication et collaboration à la Direction générale du numérique et des systèmes d’information (DGNSI). Lancé en 2004, l’ATEV était conçu dès l’origine pour renseigner aussi bien le personnel de l’administration que la population. D’abord externalisée, la plateforme s’est rapidement vue intégrée au service informatique cantonal en 2007. Dix-sept ans après sa création, c’est tout bonnement devenu l’une des pages les plus visitées du site internet du Canton de Vaud : «Avec environ 21 000 visites par mois, qui durent en moyenne moins de 30 secondes, le pari est plus que réussi, se réjouit l’ingénieur. Les statistiques montrent que les gens s’en servent énormément et trouvent rapidement l’information qu’ils cherchent.»

Simplicité et efficacité

Le secret de ce succès? Une interface ultra simple rendue encore plus performante depuis l’ajout des liens hypertextes permettant d’élargir la recherche à d’autres pages, comme le service où travaille la personne, afin de visualiser la hiérarchie au sein d’un département.
Outre la recherche en saisie libre sur la page d’accueil de l’ATEV, un deuxième onglet intitulé «Autorités» permet également de visualiser en un coup d’œil l’arborescence des services de l’État, et développe tous ces fameux acronymes qui peuvent parfois dérouter l’utilisateur novice.

Innovations tout en discrétion

Cela n’a l’air de rien, mais moult petits changements ont permis de rendre l’ATEV encore plus performant : en 2018, les adresses mail sont par exemple devenues des liens actifs – on clique, et la messagerie ouvre un nouveau courriel à l’attention du destinataire. Désormais en format responsive, l’annuaire s’adapte à tous les types de support (PC, tablettes, portables). Il est également accessible aux malvoyants et aux non-voyants. Le développement le plus récent est la généralisation du raccordement de l’ATEV à Jabber, ce logiciel de téléphonie et de messagerie instantanée qui permet aujourd’hui à quelque 9200 collaboratrices et collaborateurs de composer les numéros depuis leur ordinateur – fonction également disponible sur n’importe quel smartphone.
Disponible uniquement en interne, la fonction «chat» – parfois bien pratique pour des sujets courts et ne justifiant pas l’envoi d’un e-mail – participe à la lutte contre la pollution numérique.

Identité et confidentialité

Laissé à l’appréciation des services, le contenu des fiches d’identité peut varier, et la version publique (accessible sur le site www.vd.ch) est volontairement plus allégée que la version interne (accessible via intranet) pour des raisons de protection des données et de sécurité : «Pour certains services, plus sensibles que d’autres, comme la Police ou la Justice, on met parfois en avant la fonction plutôt que le nom du collaborateur. Pour la version interne, même s’il était tentant d’afficher la photographie des personnes recensées – pour aider à la convivialité dans des services de plus en plus tentaculaires – ou de mentionner les numéros de bureau pour pouvoir trouver les gens plus facilement, l’annuaire ne dévoile à ce jour que l’essentiel», souligne encore le responsable.

2004… 2024 ?

Pour les vingt ans de l’ATEV, le rêve de Salvatore Maio serait que l’annuaire soit entièrement automatisé. «Ce qu’il manque, c’est un annuaire centralisé, qui reprendrait l’intégralité des informations pour chaque collaboratrice et collaborateur, une base de données encore plus complète qui permettrait d’automatiser toutes les entrées, sans devoir recourir au ticketing pour les mises à jour (lire encadré)». L’ATEV n’a donc pas dit son dernier mot.