Le colonel Veillon, une vue sur Lausanne à l'abri du château Saint-Maire
Le Colonel Veillon accueille toute personne arrivant au château Saint-Maire, mais qui est-il pour bénéficier depuis 1902 d'une vue plongeante sur Lausanne?
Ses différentes carrières
Le colonel Charles Louis Albert Veillon mena de front une brillante carrière politique et militaire jusqu’à sa mort en 1869. En effet, il fut premièrement député du Grand Conseil vaudois, puis conseiller d’État, de 1845 à 1861 avec le gouvernement radical de Delarageaz et de Blanchenay, en tant que pilier du nouveau régime. Il occupa également la fonction de président du Conseil d’État en 1850 et en 1857.
Sa carrière militaire fut également prestigieuse notamment à travers son rôle durant la campagne du Sonderbund où il reçut le commandement de la 1re division fédérale.
Il fut nommé inspecteur général et mit en place la nouvelle organisation militaire vaudoise. A la suite de son activité de conseiller d’État, il sera jusqu’à la fin de sa vie chef d’arme de l’infanterie vaudoise. De nombreux récits concernant sa carrière et son activité militaire sont à disposition auprès des archives cantonales et assez peu d’informations liées à ses actions en tant que conseiller d’État.
Cet exemple illustre une période où la carrière militaire avait un fort impact dans le système politique et l’administration suisse. En effet, il faut noter selon le professeur David Giauque de l’Université de Lausanne et le chercheur Andrea Pilotti «qu’en 1910 près de soixante pourcent des parlementaires au niveau fédéral étaient des officiers».
Actuellement, cet aspect a perdu de son importance grâce notamment à la féminisation de la politique, mais il demeure présent. On compte aujourd’hui «quinze pourcent d’officier au Conseil national, alors que la population en compte moins d’un pourcent».
A l’époque du colonel, le secteur militaire a également joué un rôle crucial dans la construction symbolique du canton en tant que membre récent de la Confédération.
Son buste
Son buste a été commandé par la société vaudoise des officiers, et réalisé par le sculpteur Eugène Grasset en 1872, soit trois ans après la mort du colonel. Ce buste fut déplacé en 1902 sur le parvis du château. Sa présence sur la place du Château, au même titre que le Major Davel par exemple, a fait l’objet d’une question orale posée par un député il y a cinq ans. Les interrogations autour de la vision historique, et de la représentation du souvenir sont toujours plus nombreuses.
«Savoir quel individu mérite sa place plus qu’un autre est aussi une question de ressenti», relève l’archiviste Jérôme Guisolan. «On a déterminé à un moment donné qu’il méritait cette place, mais il n’y a pas de critères objectifs qui définissent ce qu’il faut faire pour avoir le droit ou non à un buste et à quelle place.» (MDZ)