Les œufs de Pâques se cachent aussi dans les ordinateurs
Les pros de la programmation s’amusent parfois à glisser des astuces inoffensives et ludiques, appelées «easter eggs», dans leurs lignes de codes. Cette joyeuse pratique a-t-elle aussi cours au sein de l’informatique cantonale ? Le secret est bien gardé !
Les easter eggs, ou si vous préférez «œufs de Pâques» en français, font aussi partie du langage informatique. Bien connue dans le milieu de la programmation et du développement applicatif, cette pratique consiste à cacher des fonctions totalement inoffensives dans les lignes de codes, qui laissent apparaître des messages secrets si l’on active les bonnes touches ou si l’on clique au bon endroit.
Ces astuces ne sont pas des bugs, et encore moins des virus. «Ces codes ne se propagent pas et ne détériorent absolument pas les programmes. Ce sont des private jokes, qui permettent, par exemple, de cacher des signatures, de glisser des images ou des vidéos, ou de faire des clins d’œil aux initiés», explique cet ingénieur informaticien à la Direction générale du numérique et des systèmes d’information (DGNSI), qui restera anonyme.
«Ces codes ne se propagent pas et ne détériorent absolument pas les programmes. Ce sont des private jokes, qui permettent, par exemple, de cacher des signatures, de glisser des images ou des vidéos, ou de faire des clins d’œil aux initiés»
Petits délires d’informaticiens
Les moteurs de recherche, tels Google ou Firefox, sont réputés pour s’adonner à ce type d’exercices ludiques. Un exemple ? Si vous ne craignez pas le mal de mer, activez Google et inscrivez « do a barrel roll » dans la barre de recherche… Idem sur Firefox, avec «about:robots», et vous recevrez un message pour le moins inattendu… Des exemples comme ceux-ci, il en existe des milliers. A la DGNSI aussi ? « A ma connaissance, les easter eggs se pratiquent très peu chez nous. Mais, qui sait ? » dit en souriant notre interlocuteur. Un de ses collègues renchérit mystérieusement : « Moi, j’en connais au moins un ! » On n’en saura pas davantage…
L’attrait du secret
De tout temps, les créateurs ont aimé les codes cachés ou les langages secrets. Dévoilant des images coquines ou symboliques par de savantes distorsions de la perspective, les anamorphoses des peintres, qui ont fleuri dès la Renaissance, sont un modèle du genre, de même que les acrostiches des poètes, livrant en toute discrétion des mots en lecture verticale. Laissant apparaître le portrait de Louis XVI ou de Napoléon dans l’ombre de leur pommeau, les cannes séditieuses des royalistes ou des révolutionnaires français appartiennent elles aussi au patrimoine artistique de ces jeux subtils de cache-cache qui amusent les êtres humains depuis la nuit des temps.
L’easter egg codé glissé dans un ordinateur ou l’œuf en chocolat dissimulé au fond du jardin s’inscrivent donc dans une longue et belle tradition, qui réjouit les esprits facétieux. N’attendons plus : amusons-nous ! (MHJ)
Pour en savoir plus sur les easter eggs :
Les easter eggs de la Gazette
Trouvez tous les «easter eggs» interactifs !
Chères lectrices, chers lecteurs, votre curiosité est mise à l'épreuve. Dans ce numéro spécial de la Gazette, cinq articles cachent chacun un «easter egg»...
Pour les découvrir (en toute sécurité), munissez-vous de votre clavier.
Mais comment faire ?
Un animal connu des fêtes de Pâques, en cinq lettres, a caché les easter eggs dans la Gazette. Grâce à votre clavier d'ordinateur*, choisissez la première lettre qui compose le nom de cet animal bondissant ! Sur chaque article, pressez sur une lettre qui compose le nom de l'animal. Et si c'est la bonne lettre, alors l'article répondra par une interaction.
À vous de jouer et surtout bon week-end Pascal
* Malheureusement, ces easter eggs ne sont pas visibles sur mobile.