Des skieurs et skieuses sur une piste de ski.
Chaque année, la montagne occasionne quelque 300 accidents parmi le personnel de l’administration cantonale. Environ 250 environ impliquent un arrêt de travail. Image : BIC Fiona Amitrano
Santé et sécurité au travail

Accidents d'hiver en montagne: tout ski faut savoir

Si l’hiver a commencé sur la pointe des pieds, les week-ends à la montagne et les vacances de février arrivent. Et avec eux, les risques accrus d’accidents. Bon matériel, bonne conduite, bonne forme : l’Unité santé et sécurité au travail de la DGRH délivre ici quelques conseils, pour que sports d’hiver ne riment pas avec civière.

Chaque année, la montagne occasionne quelque 300 accidents parmi le personnel de l’administration cantonale. Environ 250 environ impliquent un arrêt de travail. Image : BIC Fiona Amitrano
4 minutes de lecturePublié le 01 févr. 2023

Chaque année, la montagne occasionne quelque 300 accidents au sein de l’administration cantonale vaudoise, dont 250 environ impliquent un arrêt de travail. En consultant ses statistiques, Antonino Trovato, ingénieur sécurité et santé à l’Unité santé et sécurité au travail (USST), note un pic d’incidence entre octobre à mars, avec une courbe ascendante en février et mars. En cause? Les sports d’hiver bien entendu, ski en tête, suivis du snowboard et de la luge, dont l’aspect intergénérationnel et ludique fait bien souvent oublier le caractère dangereux. Le Bureau de prévention des accidents (BPA) relève ainsi chaque année en Suisse, «plus de 6500 descentes en luge qui se terminent chez le médecin». C’est que parmi les lugeurs, seuls 50% portent un casque, contre 90% chez les skieurs et les snowboardeurs de nos jours. Si ce dernier n’est pas obligatoire, il est pourtant la première des protections à envisager. «Les blessures les plus courantes à ski sont au niveau du genou; aux avant-bras et à la main pour le snowboard, mais, quel que soit le sport d’hiver considéré, les épaules et la tête sont souvent touchées».

Responsabilité : le maître mot

Une fatalité ? Pas du tout si l’on en croit les diverses campagnes qui se déploient en Suisse aujourd’hui et qui en appellent à la responsabilité individuelle. Si aucune base légale n’impose des restrictions de vitesse ou le port du casque, beaucoup de recommandations sont aujourd’hui disponibles un peu partout. À l’échelle du pays, les statistiques relèvent que plus de 90% des accidents sont imputables à une faute des personnes qui en sont victimes. En général est pointée une perte de maîtrise liée à différents facteurs comme la distraction, la surestimation de ses capacités, une vitesse trop élevée, un manque de conditions physiques ou encore un mauvais équipement. Le message de l’USST? Continuer à profiter de la montagne en hiver, tout en prenant les bonnes dispositions en matière de sécurité, «car cela a un impact sur tout le monde; sans compter les blessures professionnelles qui ont des conséquences directes sur les métiers…» Comme le rappelle Antonino Trovato, dans l’administration, 5 à 10% des accidents liés aux sports de neige sont des accidents professionnels. Alors, à vos règles de sécurité, prêts, partez !

Montagne et assurances : sortez couverts !

En skiant, vous êtes surpris par une bosse, vous chutez et vous vous cassez une jambe. Dans ce cas, vous êtes couvert par l’assurance accidents de l’administration cantonale vaudoise en application de la loi fédérale sur l’assurance-accidents. Cette assurance vous couvre dans le monde entier contre les accidents non professionnels, à condition que vous travailliez en moyenne au moins huit heures par semaine.* L’assurance accidents obligatoire prend alors en charge les dépenses telles que les frais de guérison ou la perte de gain. Si votre taux d’activité est inférieur à 20% hebdomadaire, vous devez en revanche vous assurer contre les accidents auprès d’un assureur privé ou de votre caisse maladie. A noter qu’il est impératif de respecter les signalisations : en cas de faute (comme du hors-piste périlleux, une vitesse excessive ou un état d’ébriété), les prestations pourraient être réduites. L’assurance pourrait même refuser d’intervenir.

* Les frais occasionnés par un traitement médical à l’étranger sont remboursés jusqu’au maximum du double du coût en Suisse pour le même traitement. Mais dans certains pays comme les États-Unis d’Amérique, les frais hospitaliers en cas d’accidents peuvent être très élevés ! En cas de voyage à l’étranger, il y a donc lieu de s’informer et de contracter, au besoin, une assurance complémentaire privée couvrant les différences.

Place à quelques conseils juridiques, de matériel, de bonne conduite et de bonne forme :

Une skieuse joint pouces et index pour signifier: OK.© Adobe Stock deagreez

Quelques conseils juridiques de l’USST, en cas d’accident :

  • Prenez des photos de l’endroit.
  • Prenez les noms et adresses des personnes concernées et des témoins, même si, sur le moment, aucune lésion corporelle n’est visible ou si les lésions semblent anodines.
  • Conservez les quittances des dépenses que vous avez engagées à cause de l’accident.
Un casque de ski posé sur des skis et des bâtons de ski plantés dans la neige.© Adobe Stock Andreas P

Le bon matériel

  • Matériel de glisse : saviez-vous qu’il fallait faire un entretien de ses skis ou de son snowboard au moins une fois par an ? La taille, le poids, l’âge et le type de skieur déterminent la valeur de déclenchement individuelle, qui peut varier d’une année à l’autre, en raison d’une perte de poids par exemple. Si, en cas d’accident, les fixations de ski se déclenchent à temps, cela réduit considérablement le risque de blessures. Plus de 600 magasins de sport participent aujourd’hui à l’opération « Vignette de ski » du BPA qui garantit un service de votre matériel (affûtage et fartage) et un réglage de vos fixations, dans les règles. N’oubliez pas d’apporter vos chaussures !
  • Casque : même s’il n’est pas obligatoire en Suisse, le BPA recommande de porter au minimum, pour tous les sports de neige, un casque de ski ou de snowboard conforme à la norme EN 1077. Un cran de sécurité au-dessus : un casque répondant à la norme de sécurité de la Fédération internationale de ski et de snowboard (FIS) et, encore mieux, un casque doté de la technologie MIPS, limitant la rotation du cerveau en cas de choc.
  • Masque : pour avoir une bonne vision des reliefs, optez pour un masque avec protection UV. On peut le fixer au casque, et porter ses lentilles de contact ou des verres correcteurs en dessous.
  • Protection dorsale : de plus en plus utilisée — en particulier dans les snowparks —, elle garantit une protection supplémentaire de la colonne vertébrale. Articulée ou souple, elle peut être intégrée à un sac à dos ou pouvoir se glisser aisément sous votre tenue, sans vous gêner au niveau des cervicales ou du bas du dos. S’il n’existe pas de norme unique pour ces coques, le BPA recommande de se référer au moins à la norme EB 1621-2.
  • Protège-poignets : recommandés pour les snowboardeurs (avec la norme EN ISO 20320), ils doivent pouvoir être fixés fermement à la main, au poignet et à l’avant-bras. L’élément amortisseur réduit les forces susceptibles d’agir sur le poignet en cas de choc. On trouve également des gants avec protège-poignets intégrés.
Une jeune personne sur une luge, tête vers le sol, en combinaison de ski à capuchon, a l'air de s'être planté dans une descente, un chemin forestier peu pentu.© Adobe Stock Andy Morgenstern

La bonne conduite


Selon le BPA, 62’000 personnes vivant en Suisse se blessent chaque année en pratiquant le ski et le snowboard et 90% d’entre elles sont seules responsables de l’accident subi… Outre la première règle d’or — la vitesse, à ajuster —, il convient de connaître et respecter les 10 règles de la Fédération internationale de ski (FIS) :

  1. Ne pas mettre autrui en danger ou lui porter préjudice.
  2. Descendre à vue. Adapter son comportement et sa vitesse à ses capacités et aux conditions.
  3. Respecter le skieur et le snowboardeur aval.
  4. Dépasser à une distance appropriée.
  5. S’engager et virer vers l’amont après un examen de l’amont.
  6. Stationner au bord de la piste ou à des endroits avec visibilité.
  7. Monter et descendre uniquement au bord de la piste.
  8. Respecter le balisage et la signalisation.
  9. En cas d’accident : prêter secours, avertir le service de sauvetage.
  10. Parties impliquées dans un accident et témoins : faire connaître son identité.

Pour les snowboardeurs, la Commission suisse pour la prévention des accidents sur les descentes pour sports de neige (SKUS) a formulé trois règles supplémentaires :

  1. Retourner toujours le snowboard (fixations dans la neige) lorsqu’il est posé.
  2. Aux téléskis et télésièges, détacher la jambe arrière de la fixation.
  3. Avec des fixations de type alpin, fixer la jambe avant à la planche au moyen d’une lanière de sécurité (« leash »).
Une skieuse en combinaison est à plat ventre sur la neige, au plat, au soleil. Elle relève les pieds qui sont attachés aux skis. Elle a l'air de s'amuser.© Adobe Stock plprod

La bonne forme

De manière plus générale, l'augmentation la plus marquée d'accidents durant les loisirs est observée chez les personnes plus âgées ou ayant une moins bonne condition physique. Mise au point par la SUVA, l’application Slope Track, entièrement gratuite, a été élaborée pour éviter les fâcheuses blessures en expliquant, de manière ludique, les forces exercées sur le corps lorsque l’on pratique le ski ou le snowboard. Elle dispense une foule de conseils pour améliorer votre condition physique et diminuer les sollicitations sur vos os, muscles, articulations et tendons. Interactive, elle propose même, à la manière d’une Wii, des exercices d’échauffement rigolos. (EB)

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