S’essayer aux débats, sans prise de tête
La Session cantonale des jeunes, qui aura lieu les 18 et 19 mars, s’adresse aux Vaudoises et Vaudois de 14 à 20 ans qui désirent débattre des sujets de société qui les concernent. À l’ordre du jour : climat, santé mentale, transports publics et formation. On recherche des parlementaires en herbe.
«La politique devient grande quand elle écoute les petits.» Cette citation sied à merveille à la Session cantonale des jeunes, qui permet un dialogue entre des Vaudoises et Vaudois de 14 à 20 ans et des membres du Grand Conseil. «Cet événement a pour but de leur donner l’occasion de formuler des propositions, qui visent à améliorer certains aspects de la vie en société auxquels ils et elles sont confrontés, explique la chargée de mission politique enfance et jeunesse Carole Guignet, qui accompagne la Commission de jeunes. Il s’agit d’une expérience participative ponctuelle de grande ampleur qui vise à susciter leur intérêt pour la chose publique, en leur permettant de débattre et de proposer des solutions concrètes dans des conditions proches de celles du Grand Conseil.» Cette possibilité de participer à des processus politiques, inspirée du modèle de la Session fédérale des jeunes qui se tient depuis 1991 au Palais fédéral, a débuté en 2015. Elle se déroule le temps d’un week-end. Des échanges avec des députées, députés et des expertes et experts ont d’abord lieu dans des ateliers, où l’on identifiera des problèmes sociétaux et les réponses pouvant leur être apportées. Le second jour, les jeunes se retrouvent en séance plénière pour débattre, amender et adopter des propositions qui seront ensuite remises à la présidence du Grand Conseil.
« Il s’agit d’un bon exercice, car, dans notre quotidien, nous sommes constamment amenés à nous exprimer et à prendre position. »
«Une expérience unique»
Justine Chollet a eu la chance de participer à l’édition 2019, avant d’intégrer, dans la foulée, la Commission de jeunes, qui lui offre aujourd’hui un rôle de modératrice et d’organisatrice de la Session 2023, qui aura lieu les 18 et 19 mars. La jeune Lausannoise, aujourd’hui âgée de 17 ans, évoque «une expérience unique qui mérite vraiment d’être vécue». «C’est cool, tout le monde est bienveillant, on se fait des amis, on débat sans prise de tête et, cerise sur le gâteau, on mange bien, argumente celle qui est désormais Présidente de la Commission de jeunes du Canton de Vaud. En plus, il s’agit d’un bon exercice, car, dans notre quotidien, nous sommes constamment amenés à nous exprimer et à prendre position».
Cette expérience lui a-t-elle pour autant ouvert les yeux sur de nouveaux horizons? Va-t-elle se lancer dans la politique? «Cela a sans conteste éveillé ma fibre politique, répond la gymnasienne, dont les parents ne font pas de politique, mais dont un grand-père fut député au Grand Conseil. Une fois la commission terminée, en septembre de cette année, je vais m’y intéresser plus sérieusement, et vraisemblablement m’engager. Mais il me reste encore à découvrir les différents partis. Cela dit, tout le monde aime et fait de la politique sans le savoir, dans la mesure où nous avons tous un avis. C’est sympa de pouvoir le donner et de mener à bien des projets. S’il y a des thématiques compliquées et pénibles, comme certains aspects financiers, il y en a plein qui sont passionnantes, à l’image de la mobilité, ou du prix que doit coûter un café.»
«Depuis 2015, plusieurs idées émises par les jeunes ont trouvé un relais politique au Grand Conseil.»
Un bilan prometteur
Après trois premières éditions, Frédéric Cerchia dresse un bilan très positif. «La fréquentation n’a fait qu’augmenter, atteignant une centaine de jeunes en 2019, et les élues et élus du législatif cantonal de toutes les sensibilités politiques ont toujours montré beaucoup d’enthousiasme à participer aux débats avec les jeunes, constate le délégué à l’enfance et à la jeunesse du Canton de Vaud. D’ailleurs, depuis 2015, plusieurs idées émises par les jeunes ont trouvé un relais politique au Grand Conseil.» Il cite notamment des mesures incitatives pour encourager les jeunes à utiliser les transports publics et la mobilité douce; le renforcement de l’enseignement de l’écologie à l’école; la consolidation de l’enseignement de la citoyenneté en milieu scolaire toujours; ou encore l’introduction de cours de gestion de budget. «Ces différentes interpellations et postulats basés sur les propositions des jeunes ont fait l’objet d’un examen attentif et d’une réponse argumentée du Conseil d’État, commente-t-il. Par exemple, grâce à l’impulsion des jeunes relayée par des élus, la première Semaine de la citoyenneté à l’école a été organisée en mai 2022 et un concept de demi-journée pédagogique sur les questions d’argent, en particulier sur la gestion de budget, a été développé et mis à disposition des classes au secondaire I (dès la 10e année).»
Pour l’édition 2023, un sondage a été réalisé auprès de la Commission de jeunes et auprès des différents conseils de jeunes actifs à l'échelon communal ou régional, afin de définir les quatre thématiques abordées. Il s’agit du climat, de la santé mentale, des transports publics et de la formation. Ces sujets intéressent les jeunes Vaudoises ou Vaudois qui vous entourent? Pourquoi ne pas les inciter à aller en débattre? (FR)
Inscris-toi !
- Tu as entre 14 et 20 ans ?
- Tu souhaites participer à ces deux jours de débat, les 18 et 19 mars prochains ?
- Inscris-toi gratuitement jusqu'au 6 mars à l'aide du lien suivant : https://cdj-vaud.ch/session-des-jeunes.
- Cela sera l'occasion de débattre et de faire évoluer le canton sur les thématiques :
- de la santé mentale
- du climat
- de la formation
- des transports publics
La Session cantonale des jeunes en 2019...
En 2019, "La Gazette" avait suivi la session cantonale des jeunes. Petit aperçu.
