Avant de plonger dans l’été, quelques conseils avisés
Sur une plage abandonnée ou dans une piscine municipale bondée, l’Unité sécurité et santé au travail (USST) nous propose un tour d’horizon des plaisirs et des dangers qui guettent petits et grands sur l’eau. Sa devise? Que tout baigne pour nous cet été.
Sur un paddle poussé par le vent, en famille face à l’océan ou en sortie piscine avec des enfants, l’eau et ses joies nous attendent. Devant ces cartes postales estivales, la Société suisse de sauvetage (SSS) rappelle toutefois des faits importants : «Une cinquantaine de personnes en moyenne se noient encore chaque année en Suisse.» En première ligne? Les enfants, pour qui la noyade reste la deuxième cause de décès accidentel. Rappels et conseils avisés en forme de petit mémo.
Sports aquatiques : six règles de base pour éviter la douche froide
Stand up paddle (SUP), canots pneumatiques, surf… Pas besoin de permis pour s’adonner aux joies de ces activités en vogue sur nos lacs et cours d’eau. Pourtant, quelques conseils distillés par le Bureau de prévention des accidents (BPA) méritent d’être rappelés car, sous leur apparence tranquille, certaines activités peuvent s’avérer dangereuses et notamment en rivière, où la pratique est bien plus exigeante que sur un lac. Comment pagayer en cas de vent? Que faire si l’on chavire dans l’eau froide ou si un cours d’eau tranquille se transforme subitement en torrent impétueux? Le plus judicieux quand on débute une activité nautique — aussi anodine qu’elle paraisse — est de faire au moins une initiation auprès d’un professionnel, afin d’apprendre les bases techniques de chaque sport et d’accumuler quelques connaissances concernant les vagues, le courant ou les règles de préséance maritime.
- Porter un gilet de sauvetage (lire encadré) et s’assurer que son équipement est en parfait état.
- Ne jamais partir seul.
- Écrire de façon visible son nom, son adresse et son numéro de téléphone sur tous les engins flottants non immatriculés comme les matelas gonflables, les canots pneumatiques, les planches à pagaies (type paddle), les planches de surf, les bateaux à pagaies (type aviron ou canoë). Cette obligation légale, qui a pour vocation d’augmenter l’efficacité des recherches en cas de problème, implique aussi celle d’informer la police en cas de perte de son engin.
- S’apprêter en conséquence : combinaison en néoprène s’il fait froid, manches longues et protection solaire si le temps est au beau fixe — l’eau reflétant les rayons du soleil, il est particulièrement important de se protéger contre les UV sur les flots et à proximité.
- Se renseigner au préalable sur le niveau de l’eau et les prévisions météo. En cas de mauvaise visibilité, placer un gyrophare blanc sur sa planche.
- Ne jamais attacher deux bateaux ensemble ; attacher sa planche à son pied (avec le leash) sur les lacs, mais jamais sur les cours d’eau.
Retrouvez toutes les préconisations en matière de sécurité selon les sports aquatiques sur www.bfu.ch/fr/dossiers/sports-aquatiques
Pour que tout baigne
Tout comme l’exposition au soleil, la baignade a ses heures et possède ses propres règles. Et, comme le rappelle la Société suisse de sauvetage, il ne suffit pas de savoir nager pour se prémunir contre les risques.
#Le bon moment
Adulte comme enfant, avant de se jeter à l’eau, il faut que l’organisme soit dans un état d’homéostasie, c’est-à-dire, stabilisé et constant. Ni trop froid, ni trop chaud ; ni trop rempli, ni trop vide. Parmi les règles de base, rappelons qu’il ne faut jamais sauter à l’eau après un bain de soleil prolongé sous peine de choc thermique. Et pour éviter crampes musculaires ou problèmes de circulation en raison de la différence de température entre l’air et l’eau, la bonne attitude est de prendre une douche ou d’entrer lentement et progressivement dans l’eau, en s’aspergeant d’abord le visage et le haut du corps, afin de se rafraîchir.
Côté digestion, l’estomac doit aussi se trouver « entre deux eaux » : la SSS rappelle qu’«après un repas copieux, le corps a besoin davantage d’énergie pour la digestion et que l’irrigation sanguine du cerveau est réduite». Ainsi, pour éviter tout malaise, on guettera toute sensation de fatigue et de lenteur qui pourraient indiquer que le corps n’est pas encore prêt. À l’inverse, se baigner à jeun n’est pas recommandé non plus, car une hypoglycémie dans l’eau peut entraîner une sensation soudaine de faim, accompagnée d’étourdissements.
Comme le résume la SSS, «la durée entre le repas et l’activité physique dans l’eau joue un rôle secondaire. Tout dépend du type de repas: la digestion d’un repas copieux demande plus de temps qu’un léger snack. Il convient de se fier au bon sens et d’écouter son corps.»
#Le bon endroit
En Suisse, si les piscines et les plages du Léman sont bien identifiées, nombre de biotopes aquatiques sauvages nous tendent les bras : lacs de montagne bleu azur, torrents confidentiels, gorges romantiques, cascades vivifiantes… Cependant, la SSS recommande de ne «jamais sauter dans des eaux troubles ou inconnues». En cause? Le manque de profondeur, qui peut entraîner de graves blessures, la présence de branches ou de rochers charriés par les courants, l’introduction d’eau en aval des barrages, des creux subits ou des débits rapides qui peuvent faire perdre l’équilibre…
#La bonne compagnie
En eau profonde, n’utilisez jamais de matelas pneumatique ou tout matériel auxiliaire de natation, car ils n’offrent pas une sécurité suffisante.Ne nagez jamais seul sur de longues distances.
Les enfants d’abord!
Un pique-nique au bord du lac qui se prolonge, des enfants qui jouent en toute liberté, l’appel magnétique des flots: le tableau est idyllique. Pourtant, comme l’affirme sans poésie la SSS, «les petits enfants se noient en silence». Et cela peut prendre moins de vingt secondes. C’est que, jusqu’à l’âge de trois ans environ, ils n’ont tout simplement pas la force de garder la tête hors de l’eau et même une faible profondeur peut les mettre en danger. Ainsi, la règle d’or est que les enfants au bord de l’eau doivent toujours être accompagnés ; et les plus petits, gardés à portée de main. Le maître-mot est la surveillance! Dans le cas d’un biotope aquatique privé (piscine, bassin, plan d’eau), la meilleure protection demeure une clôture. On n’oubliera pas qu’il est important de familiariser les enfants le plus tôt possible avec l’eau et la natation.
#Haro sur les bouées!
Les aides à la natation comme les brassards ou les animaux gonflables promettent souvent une sécurité trompeuse: à l’exception du gilet de sauvetage (seul à offrir une flottabilité constante), elles peuvent glisser des bras, être défectueuses ou mettre lʼenfant dans une situation dangereuse.
#Un bain de connaissances
Grâce par exemple au programme «La sécurité aquatique fait école» de la SSS, les familles comme les professionnels de l’enseignement peuvent commander des supports didactiques et ludiques pour se familiariser, avec les enfants, au bon comportement à adopter dans et sur l’eau. Par ailleurs, de nombreuses formations de base sont dispensées pour les adultes, qu’il s’agisse de renforcer ses connaissances en matière de sécurité aquatique ou de développer ses compétences en eaux libres. (EB)
Retrouvez une foule de conseils variés sur www.sss.ch
Gilet de sauvetage: le must de l’été
Non obligatoire, mais vivement recommandé pour toute activité aquatique en eau vive, le gilet de sauvetage doit être choisi en fonction de la taille et du poids de la personne qui le portera. Il doit être bien ajusté et offrir suffisamment de possibilités de réglage. Une sangle ajustable, qui le maintient en place, augmente encore la sécurité. On optera pour un modèle de couleur fluorescente pourvu de bandes réfléchissantes. Pour les enfants, privilégions un gilet de sauvetage pourvu d’un col, garantissant le retournement sur le dos en cas de perte de conscience et doté d’un niveau de performance d’au moins 100 N selon la norme EN ISO 12402-4.