Michaeël Ottinger derrière les fûts de sa batterie, une baguette à la main.
Michaël Ottinger, gendarme mobile et percussionniste au sein de la fanfare de la Police cantonale. Photo | ARC-Sieber
Collègue passionné·e

En avant la musique!

Chef de section de la Gendarmerie mobile, le premier lieutenant Michaël Ottinger est aussi percussionniste au sein de la fanfare de la Police cantonale. Brass Band et sociétés de musique rythment sa vie depuis l’enfance. Une passion qu’il peut désormais exercer en service, quel luxe!

Michaël Ottinger, gendarme mobile et percussionniste au sein de la fanfare de la Police cantonale. Photo | ARC-Sieber
8 minutes de lecturePublié le 09 juin 2023

Au téléphone avec une patrouille sur le terrain, l’officier Ottinger donne ses instructions. Un corps a été retrouvé sans vie dans l’Ouest lausannois. Pas étonnant que la musique prenne une dimension essentielle quand le quotidien est si brutal. Depuis qu’il a intégré la Gendarmerie en 2019, Michael Ottinger peut continuer à exercer sa passion au sein de sa profession. Un luxe dont il est fort conscient et reconnaissant, puisqu’avec des horaires de policier et de récentes responsabilités de père de famille, sa passion pour les cuivres était sérieusement menacée de retraite anticipée.

Une histoire de famille

Dans la famille Ottinger, tout le monde est musicien. Sa maman à l’euphonium, son papa au tuba et son frère au cornet. Une passion venue du Valais d’où la famille est originaire et où la culture des fanfares est tenace. D’abord au solfège, Michael Ottinger se met à la batterie et devient titulaire, dès ses 13 ans, de différentes sociétés de musique de la région d’Echandens, où il grandit. Il commence à la Chavannoise et poursuit à l’Avenir d’Aclens. A 16 ans, le jeune percussionniste joue en division Excellence avec le meilleur ensemble vaudois, l’Ensemble de cuivres Melodia. En fanfare, comme en sport, il y a des divisions et des championnats, et l’investissement est tout aussi exigeant, avec jusqu’à quatre répétitions par semaine en période de concours. Il joue à ce rythme jusqu’à ce qu’il commence l’école de police en 2004.

Concilier carrière et passion

L’intensité de son métier étant peu compatible avec un engagement régulier, Michael Ottinger a cherché malgré tout à rester en lien avec la musique et ce monde de fanfare qui l’a vu grandir. Par exemple, alors qu’il est policier à Lausanne, il cofonde, avec des amis, le Divert’in Brass, un ensemble encore en activité aujourd’hui, mais qu’il doit quitter faute de temps. Son engagement à la Police cantonale, il y a tout juste quatre ans, résout divinement le triple problème de conciliation entre vie de famille, vie professionnelle et pratique d’une passion. «Nous avons la chance d’avoir le soutien sans faille de notre hiérarchie qui facilite les libérations des membres pour venir jouer.» En 2021, il reprend la fonction symbolique d’officier commandant de la fanfare, perpétuant ainsi les traditions et garantissant les relations entre l’ensemble et le commandement de la Police cantonale.

Le plaisir de jouer

« La Fanfare de la police cantonale est une bonne 2e division, estime Michael Ottinger. C’est un Brass Band, c’est-à-dire qu’il n’y a que des cuivres, contrairement à une harmonie qui comprend des bois également.» Il y trouve, grâce à une bonne commission musicale dont il fait partie et un excellent directeur, de quoi satisfaire ses attentes musicales tant en ce qui concerne le niveau de jeu que le choix des morceaux et le plaisir de jouer en groupe.

Il y a 53 ans

En réalité, sur les 40 musiciens de la société, seuls onze sont des policiers en activité. Les autres membres sont soit des employés de l’état, soit des retraités ou des externes. Fondée en 1970 par quelques policiers musiciens, cette société comprend encore des membres originels. «C’est un plaisir de jouer dans une mixité d’anciens et de plus jeunes, et un honneur de faire partie d’une section historique». Il y a peu, les uniformes de gala ont été renouvelés pour la première fois, ce qui fut un moment très émouvant pour ceux qui avaient porté ces tenues pendant près de 50 ans. «Pour moi aussi ce fut symbolique, raconte Michael Ottinger. Par un étrange hasard, la veste que l’on m’avait donnée à mon arrivée en 2019 s’est avérée être celle de mon père, qui jouait dans cette fanfare lors des premières années de sa fondation.»

Que le spectacle continue!

Cette histoire, Michael Ottinger souhaite la faire perdurer. « C’est le défi. Faire entrer de nouveaux effectifs. Malheureusement, beaucoup de sociétés doivent arrêter. Nous devons assurer l’avenir de cette fanfare au statut particulier.» Mais l’officier est confiant. Avec les facilités offertes par l’État et les opportunités musicales et de représentation proposées, nul doute que de jeunes musiciennes et musiciens du canton sauront être séduits ! (LKL)

Appel aux musiciennes et musiciens de l’État

En vue d’un double jubilé, un grand spectacle est prévu. En effet, faute d’avoir pu célébrer son 50e anniversaire en 2020, la Fanfare de la police cantonale a reporté les festivités à son 55e. L’ensemble musical recrute des forces vives pour une création ambitieuse qui sera accompagnée d’une centaine de choristes (un chœur d’enfants et un chœur d’adultes), de chanteurs de renommée nationale et d’une section rythmique.

Toute personne intéressée est invitée à prendre contact avec Vincent Clivaz, président de la fanfare

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