Un groupe d'enfant participe à un atelier de médiation scientifique
L’éprouvette organise des ateliers destinés aux classes du canton tous les mercredis après-midi. | Photo : Fabrice Ducrest, Unicom
Sciences

20 ans de L’éprouvette: le lien entre sciences et société

Née en 2005 d’une volonté de renforcer les liens entre la recherche scientifique et la population, L’éprouvette célèbre ses vingt ans. Pionnier en Suisse, le Laboratoire sciences et société de l'Université de Lausanne continue d’inventer de nouvelles façons de faire dialoguer la recherche et le public.

L’éprouvette organise des ateliers destinés aux classes du canton tous les mercredis après-midi. | Photo : Fabrice Ducrest, Unicom
2 minutes de lecturePublié le 30 oct. 2025

Lorsque L’éprouvette voit le jour en 2005, le mot « médiation scientifique » est encore peu connu des universités suisses. À Lausanne, chercheuses et chercheurs s’interrogent alors sur la place de la science dans la société et sur la manière d’en parler autrement, notamment autour des questions au sujet de l’expérimentation animale qui, dès l’année 2001, ont donné lieux à de nombreux débats. De cette réflexion naît un espace inédit : un espace ouvert au public, équipé comme un vrai laboratoire de recherche, où chacun peut comprendre la science en la pratiquant. Des personnalités telles que Claude Joseph, professeur honoraire au laboratoire de physique des hautes énergies, Jacques Dubochet, lauréat du prix Nobel de chimie en 2017, et Francesco Panese, professeur ordinaire à la Faculté des sciences sociales et politiques, ont contribué à la fondation de L'éprouvette. Alain Kaufmann en est le premier directeur.

«L’idée était de sortir la recherche du laboratoire pour la partager avec le plus grand nombre», raconte Jennifer Genovese, responsable de L'éprouvette et médiatrice scientifique. Première entité de médiation scientifique intégrée à une université suisse, L’éprouvette s’impose comme un lieu d’expérimentation au double sens du terme : scientifique et citoyen. On y vient pour manipuler, échanger, débattre, dans un esprit de curiosité et de dialogue.

Une jeune fille manipule un électromètre sur un circuit électriqueLes programmes sont adaptés aux classes, aux familles et aux adultes. | Photo : L'éprouvette

Des activités multiples

Certaines plongent les participantes et participants dans le monde de la biologie – extraction d’ADN, observation du vivant, police scientifique – d’autres explorent les sciences sociales, la psychologie ou la santé. Des ateliers autour de l’intelligence artificielle ou de la désinformation complètent aujourd’hui cette offre. D’autres formats s’adressent aux adultes curieux, comme les apéro-sciences, ces rendez-vous organisés en soirée où chercheuses, chercheurs et public échangent librement autour d’un verre dans une atmosphère détendue, propice au dialogue et à la curiosité. Les activités sont généralement gratuitesou à petit prix, un choix assumé : «C’est essentiel pour toucher un public large, souligne Jennifer Genovese, nos programmes sont adaptés à la fois aux classes, aux familles, aux entreprises ainsi qu’aux adultes qui souhaitent découvrir la manière dont se fait la recherche académique».

Aurélie Kuntschen, chargée de communication, insiste sur l’importance d’une médiation ouverte : «Nous souhaitons que les gens franchissent la porte de l’Université, même sans bagage scientifique». Des collaborations régulières avec les écoles, les institutions culturelles ou des festivals permettent d’aller à la rencontre de nouveaux publics. Certains projets associent aussi des artistes, confirmant la volonté de croiser les disciplines et les regards.

Si L’éprouvette s’est transformée au fil du temps, son esprit reste le même : créer du lien. Depuis 2019, Marie Neumann, cheffe du service Culture et médiation scientifiquede l’Université de Lausanne, accompagne cette évolution. Sous son impulsion, L'éprouvette a consolidé ses partenariats, diversifié les disciplines scientifiques abordées et développé de nouveaux formats.

Vingt ans après sa création, L’éprouvette demeure une passerelle vivante entre sciences et société. Pour Jennifer Genovese, la plus belle récompense reste «le regard des gens qui repartent avec une nouvelle compréhension de ce qu’est la recherche. Si le fait de découvrir le travail de recherche peut susciter certaines vocations, c’est que nous avons rempli notre mission». Une conviction simple, mais toujours d’actualité : la science n’a de sens que si elle se partage. (DE)

Site de L’éprouvette

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