
LIFT: un pont entre école et monde professionnel
La transition entre l’école et l’apprentissage peut être un défi pour les élèves qui manquent de réseaux ou de confiance. La recherche d'une solution de formation directement à la sortie de la scolarité obligatoire peut ainsi représenter un obstacle. Pour ces jeunes qui nécessitent un petit coup de pouce, LIFT peut faire toute la différence, comme le démontrent les témoignages d’Emma et de sa formatrice.
LIFT est un programme national implanté dans la plupart des écoles publiques vaudoises. Ce programme propose à des élèves en fin de scolarité obligatoire (9-11e année) une immersion professionnelle précoce, via des places de travail hebdomadaires, les PTH. Dans ce cadre, ces jeunes s’engagent à se rendre à trois reprises pendant trois mois dans une entreprise de leur région pour y effectuer des tâches simples et y découvrir les codes du travail. Couplée à un accompagnement pédagogique, cette immersion apporte de nombreux bénéfices : découverte de divers métiers à travers des activités pratiques, confiance en soi, compétences sociales et professionnelles renforcées, etc. Résultat : de meilleures chances de trouver un apprentissage à la fin de la scolarité.
Pour Emma, un parcours de formation fructueux
Emma Fuschetto a bénéficié de LIFT durant sa scolarité à Moudon. Cela l’a amenée à faire un apprentissage d’employée de commerce à l’ancien Département des finances de l’État de Vaud où elle a intégré le Secrétariat général, la Comptabilité, puis Statistique Vaud. Elle a entamé le mois dernier une maturité professionnelle, dans le but de rejoindre ensuite une haute école. Nous l’avons rencontrée à Statistique Vaud où elle a partagé son expérience avec calme et assurance, accompagnée de sa formatrice.
– Dans quelles entreprises vous êtes-vous rendues dans le cadre des PTH de LIFT ?
– D’abord dans une fiduciaire, où je faisais du classement de factures, ce qui m’a appris à être organisée. Puis dans une garderie, où les tâches variaient : nettoyer après les repas, jouer avec les enfants, etc. Même si la deuxième PTH était plus vivante, j’ai aimé travailler dans un bureau et ça m’a convaincu de faire un apprentissage d’employée de commerce.
– Qu’est-ce que LIFT vous a apporté ?
– C’est grâce aux PTH que j'ai pu avoir une place d'apprentissage. Parce que sans stage, c’est plus difficile. Et les PTH familiarisent au monde du travail: respecter les horaires, parler avec les autres, maîtriser des tâches, etc. Quand je suis arrivée en apprentissage, j’ai trouvé cela moins intimidant.
– Les points forts du programme ?
La durée des PTH et l’accompagnement. Trois mois, ça laisse le temps de s’intégrer et de progresser. Ma formatrice me donnait toujours des retours bienveillants, je me sentais en confiance. Je suis une personne assez timide et elle m'a permis de mûrir.
Le regard de la formatrice
Sandrine Mezenen, assistante-statisticienne depuis 20 ans à Statistique Vaud, est aussi formatrice d’apprenties et d’apprentis depuis sept ans. Élogieuse, elle revient sur sa collaboration avec Emma.
– Quelles impressions vous a laissées Emma en tant qu’apprentie?
– Déjà lors de son recrutement, Emma est vraiment sortie du lot avec son côté sérieux et organisationnel. On voyait qu’elle prenait les choses à cœur. C’était elle, c’était une évidence! Ensuite, Emma nous a beaucoup aidés, c’était précieux, elle a réalisé un boulot colossal comme une employée. L'enquête annuelle par exemple, c'est elle qui l'a pilotée. C'est l'une des meilleures apprenties que j'ai eues!
Depuis 2022, l’ACV encourage les services de l’État à accueillir des jeunes LIFT en PTH. Offrir quelques heures par semaine à une ou un élève, c’est bien plus qu’avoir un simple coup de main, c’est parfois aussi le début d’un parcours professionnel couronné de réussite. (EV)