L'équipe des apprentis ayant partagé leurs préoccupations autour de l'argent. Les vidéos ont été réalisées par les apprenties et apprentis de la Junior Team du DCIRH
Apprentissage

Ce qui préoccupe apprenties et apprentis: les finances

Comment gérer son premier salaire ? Que faire en cas de dette ? Comment établir un budget ? La Gazette a voulu sonder les préoccupations quotidiennes de ces jeunes qui font leur apprentissage à l’Etat. Ce premier article d’une série à venir fait le point sur la question des finances. Christine Dupertuis, travailleuse sociale au CSP Vaud, répond à quelques apprenties et apprentis.

L'équipe des apprentis ayant partagé leurs préoccupations autour de l'argent. Les vidéos ont été réalisées par les apprenties et apprentis de la Junior Team du DCIRH
5-6 minutes de lecturePublié le 17 nov. 2022

Vous êtes apprentie ou apprenti ? Vous avez des problèmes avec la gestion de votre salaire, des questions sur vos finances, ou besoin de conseils sur l'élaboration d'un budget ? Vous avez l'impression de ne pas vous en sortir financièrement ? Vous êtes au bon endroit. La Gazette s'est intéressée, avec l'équipe de la Junior Team de médiamaticiens du DCIRH, à la situation financière des apprenties et apprentis de l'Etat de Vaud, et vous trouverez dans cet article les réponses aux questions que vous vous posez peut-être. N'hésitez pas à cliquer sur les images pour voir des témoignages d'autres apprenties et apprentis, ainsi que des conseils pour votre gestion de l'argent.

Samuel, apprenti informaticien (4e année) et Ociane, apprentie médiamaticienne (2e année)

Comment gérer le premier salaire ?

Christine Dupertuis – C’est un moment important, il ne s’agit plus de l’argent de poche ni d’un job d’été. C’est un salaire versé. Et beaucoup de jeunes touchent pour la première fois une somme de cette importance. Ce peut être l’occasion de s’offrir quelque chose, de marquer le coup. S’offrir un cadeau avec son premier salaire est devenu un rituel, mais économiser pour une future formation ou la suite de l’apprentissage est conseillé. La meilleure solution est de viser un équilibre. Consentir à une dépense de type «petit plaisir», en économisant le reste. La gestion de l’argent peut sembler ardue quand on touche son premier salaire. Bien que chacun ait ses techniques, le budget reste un outil pratique pour gérer ses dépenses.

Mehdi, apprenti employé de commerce (3e année) et Ciara apprentie employée de commerce (1re année)

Quelle est l’importance du budget ?

Le budget permet de visualiser les entrées (salaire, bourse d’études, etc.) et les dépenses (abonnements, assurances…). Il faut noter précisément les dépenses du mois et l’argent gagné. On peut alors définir combien l’on peut économiser chaque mois, et la limite à ne pas dépasser pour s’endetter. Des conseils et un exemple de budget sont disponibles sur le site ciao.ch.

Que faire lorsque je dépasse son budget ? On peut créer un compte épargne sur lequel on versera chaque mois une partie du salaire et dans lequel on peut puiser de l’argent au besoin. Le budget peut comporter une rubrique «imprévus». On peut éventuellement emprunter à un proche, et lui rembourser le mois suivant. Mais attention, si le budget est trop serré, il y aura forcément des imprévus. Le secret est que le budget ne soit pas trop strict.

Quand les dépenses sont trop élevées, à qui puis-je demander de l’aide ? Des aides de l’État peuvent être demandées. Il ne faut donc pas hésiter à se renseigner sur les bourses d'études ou d'apprentissage, les allocations de formation, ou encore les subsides à l'assurance-maladie. Vous pouvez également recourir à une structure sociale telle que le CSP Vaud (centre social protestant) qui édite des brochures sur différents sujets, comme le devoir d’entretien des parents envers leurs enfants en formation, le financement de la formation ou les bourses d’études. Ces documents sont disponibles sur le site du CSP Vaud.

Dimitri, apprenti médiamaticien (1re année) et Annie, apprentie employée de commerce (1re année) se demandent s'il faut économiser ou tout dépenser son salaire

Suis-je plutôt fourmi ou plutôt cigale ?

Que l’on soit économe comme la fourmi ou dépensier comme la cigale, il est important de savoir quel est son type de comportement. Mieux on comprend ce que l’argent représente pour soi (une sécurité en cas de besoin, ou une somme à dépenser), mieux on sait comment le gérer. Un article de ontecoute.ch permet de se cerner soi-même. Chaque personne a ses techniques, mais si les dépenses sont élevées, il sera difficile d’être fourmi…

Si l’argent devient une source de stress, il faut en parler. Il faut peut-être revoir le budget, se rendre compte que certaines dépenses sont superflues. Malgré tout, il est important d’investir dans des choses qui font plaisir, de ne pas laisser les questions financières prendre trop de place. Des solutions existent pour éviter que le stress des économies ne devienne envahissant. Des services comme le CSP Vaud sont à l’écoute et interviennent dans les situations où le stress prend le dessus.

Dimitri et Annie découvrent que des déductions sont effectuées sur leurs salaires, pourquoi?

À partir de 18 ans, le salaire diminue. Pourquoi ?

Dès 18 ans, des déductions sont effectuées sur les salaires. On peut s’y préparer en parlant avec ses parents, en se renseignant sur le coût de l’assurance-maladie, etc. Ces déductions sont des déductions sociales: il s’agit de la différence entre le salaire brut et le salaire net. Elles doivent être indiquées sur les fiches de salaire. Ces déductions sont notamment l’AVS (la future retraite), l’AI (assurance invalidité), l’APG (allocation pour perte de gain), l’AC (assurance-chômage), des assurances sociales pour lesquelles chaque personne salariée cotise. En cas de question, les services sociaux peuvent expliquer en détails ce que sont ces déductions. Un article de ciao.ch en parle.

Que faire en cas de dettes ?

Il faut éviter que la situation n’empire, et pour cela plusieurs solutions existent :

  • L’une des premières choses à faire est de demander un délai supplémentaire à la personne ou l’entreprise à qui l’on doit de l’argent pour la payer quand le compte sera réalimenté
  • Une autre solution est de proposer un paiement échelonné (en plusieurs mensualités) jusqu’au remboursement total. Trouver un arrangement de ce type évite que le créancier ne fasse appel à une société de recouvrement, qui facturera ses frais en plus. Et ne pas fixer des mensualités trop élevées ; il faut pouvoir tenir ses engagements tout en payant d’autres factures.

En cas de dette, il est important d’en parler, soit avec les parents, soit avec des personnes de confiance qui pourraient apporter de l’aide. Selon la situation, plusieurs possibilités existent:

  • S’il y a une poursuite et que la somme est disponible, il faut payer immédiatement à l’Office des poursuites.
  • S’il n’y a pas de dette, mais qu’un commandement de payer arrive, faire opposition totale dès la réception du courrier ou dans un délai de dix jours.
  • S’il faut rembourser une partie de la somme, faire une opposition partielle en précisant le montant contesté. Attention: faire opposition pour de mauvaises raisons (pour gagner du temps par exemple) augmentera les frais de poursuite.
  • S’il y a une dette, mais que rien n’est fait après dix jours, un avis de saisie est envoyé.

Vous pouvez trouver plus d’informations dans l’article de ciao.ch sur les dettes, ainsi que dans celui de ontecoute.ch. Des informations et des outils sont également rassemblés le site du CSP Vaud.

«Parlons-cash», un service proposé par l’Etat de Vaud, amène à trouver des solutions gratuitement.

Christine Dupertuis, travailleuse sociale au CSP Vaud

Le mot de la fin

Economiser permet d’avoir des réserves en cas d’imprévus ou de projets. Mais il faut réaliser qu’un salaire d’apprenti ne permet pas d’éponger les factures tout en faisant de grosses économies. Des aides peuvent être demandées en cas de besoin, et les services sociaux renseignent sur ces sujets. (LE)

Réalisation des interviews et des vidéos par la Junior Team du secrétariat général du DCIRH.

Des soucis d’argent ? Parlons cash !

Quelle que soit l'histoire et les problèmes d’argent, «Parlons cash!» apporte une aide gratuite. Des spécialistes sont à l’écoute, proposent des solutions adaptées à chaque situation. «Parlons cash» nous accompagne pour trouver des solutions, qu’il s’agisse d’établir un budget, de régler des situations avec les impôts ou d’obtenir des conseils en cas d’endettement.

La ligne téléphonique de parlons cash est disponible du lundi au jeudi, de 8h30 à 13h au 0840 43 21 00.

Les spécialistes du CSP proposent de nombreux services gratuits en tout confidentialité : informations et conseils juridiques, demandes de bourses d’études et d’apprentissage, etc. au 021 560 60 30.

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