L’impact des nouvelles exigences de Google et de Yahoo
Les deux entreprises de services technologiques ont pris des mesures (effectives depuis le 1er février) pour limiter les spams. Aperçu de ce que cela change pour l’administration cantonale.
Le flot de courriels indésirables ne finit pas d’inonder nos boîtes mail. Pour le limiter, tant Google que Yahoo ont décidé de mettre en place de nouvelles exigences, depuis le 1er février. But de cette manœuvre numérique: maintenir un taux de spams inférieur à 0,3 %. «L’une des principales missions de Yahoo est de livrer des messages que les consommateurs veulent recevoir et de filtrer les messages qu’ils ne souhaitent pas voir», a écrit Marcel Becker, directeur principal de la gestion des produits chez Yahoo.
En quoi consistent ces mesures? Les expéditeurs qui envoient plus de 5000 courriels par jour à des adresses Gmail et Yahoo doivent se conformer aux prérequis de sécurité nécessaires, tels qu’une authentification SPF (Sender Policy Framework), l’ajout d’une signature numérique aux courriels envoyés (DomainKeys Identified Mail, DKIM), ou encore une configuration de l’authentification DMARC du domaine d’envoi. Les expéditeurs qui y contreviennent risquent de constater une hausse du nombre de courriels qui se classent comme indésirables, voire d’être bloqués.
Des procédés que la Direction générale du numérique et des systèmes d’information (DGNSI) a «déjà mis en place, afin d’assurer une grande qualité et fiabilité dans les échanges avec les différents correspondants, affirme Pierre-Yves Chavan, directeur en charge de l’environnement de travail numérique. Nous suivons d’ailleurs de près les annonces de Google et Yahoo», poursuit-il. De fait, d’après Pierre-Yves Chavan, les actions entreprises devraient permettre d’éviter tout impact négatif au sein de l’administration cantonale.
L’exception des envois de masse
Même pour les envois en masse? «Les personnes qui doivent envoyer des courriels en grande quantité, tels que des lettres d’information, des mémentos, des newsletters, des communiqués ou autres, devront nécessairement utiliser une solution dédiée d’envoi de mails en masse permettant aux destinataires de se désinscrire d’un seul clic, ce que la messagerie Outlook n’est pas capable de proposer, répond le spécialiste. Les services de l’administration cantonale qui auraient besoin d’un tel outil peuvent aborder ce point avec la DGNSI au travers des comités informatiques pour trouver une solution adaptée. Il y aura donc certainement un instant d’adaptation dans l’utilisation d’une nouvelle solution, ainsi qu’une manière différente de gérer la rédaction et le traitement des destinataires. Mais cela ne devrait pas poser de gros problèmes.» Ce sera, au contraire, bénéfique… «Cette situation a le mérite d’améliorer la qualité des messages de masse en permettant, par exemple, d’avoir des statistiques, des options d’abonnement et de désabonnement, une gestion autonome des abonnés, mais aussi, potentiellement, une charte graphique commune pour l’administration cantonale», estime Pierre-Yves Chavan. (FR)