Collègue passionné·e

«Les concerts nous manquent»

Collègues à la DGNSI, Davide Gostoli et Thomas Ebert partagent la même passion pour la photographie de concerts.

3 minutes de lecturePublié le 01 déc. 2020

Les trois premiers morceaux uniquement, sans flash. C’est la règle générale que connaissent tous les photographes accrédités lors de concerts. Parmi eux, Davide Gostoli, directeur général adjoint et Thomas Ebert, gestionnaire d’applications, tous deux collègues à la Direction générale du numérique et des systèmes d’information (DGNSI), ont couvert la plupart des festivals et investi nombre de salles de spectacles de Romandie. Ils cumulent depuis une dizaine d’années plusieurs centaines de milliers de clichés.

Pléthore d’artistes, dont certains de légende, sont ainsi passés à travers leurs objectifs : Robert Plant, vocaliste de Led Zeppelin, Lemmy Kilmister, fondateur du mythique Motörhead, Liam Gallagher, l’une des deux têtes fortes d’Oasis, Patti Smith, papesse du rock poétique, pour ne citer que ces exemples.

Une voie similaire

S’ils sont aujourd’hui des signatures connues du domaine, aucun ne se prédestinait à la photographie de concerts. Thomas Ebert pratique pendant longtemps le portrait et la photo studio, Davide Gostoli s’était pour sa part orienté vers la photo animalière il y a une dizaine d’années. « C’était souvent frustrant d’être à l’affût pour finalement ne rien voir passer et donc n’avoir aucune image », explique le second. Hasards de la vie, les deux hommes intègrent au début des années 2010 l’équipe des photographes du Festival de la Cité, à Lausanne. Ils se retrouveront ensuite dans la fosse de Paléo, du Caribana, du Venoge Festival ou des Docks, entre autres.

Davide Gostoli et Thomas Ebert se rejoignent aussi lorsqu’on leur demande la recette d’une photo réussie. Pour eux, pas de miracle : « Une belle photo n’est pas une question de technique, même si celle-ci est importante. Pour moi, c’est avant tout l’émotion qu’un photographe arrive à capter », assure Thomas Ebert.

«Une belle photo n’est pas une question de technique, même si celle-ci est importante. Pour moi, c’est avant tout l’émotion qu’un photographe arrive à capter»

Thomas EbertGestionnaire d’applications à la DGNSI

Joies et frustrations

Avec les années, ces photographes amateurs ont aussi cumulé nombre d’anecdotes. «Lorsque Liam Gallagher est venu jouer aux Docks de Lausanne avec son groupe Beady Eye, on nous avait avertis qu’il valait mieux ne pas nous faire remarquer, narre David Gostoli. Je me suis mis dans un coin et ai essayé de rester le plus discret possible. Au moment où le chanteur m’a regardé puis s’est approché de moi, j’ai cru que j’allais me faire engueuler, sans savoir pourquoi. Alors qu’il est venu pour me taper dans la main en plein concert.»

Mais les concerts peuvent aussi s’avérer sources de frustrations. « Lorsque je suis en train de photographier, je suis surtout concentré sur ce que je fais. Au final, je n’écoute pas, ou peu, la musique. Parfois, surtout avec des artistes que j’apprécie particulièrement, je me dis que j’aurais simplement dû être spectateur pour profiter pleinement du concert », confie Thomas Ebert.

Autre point sur lequel les deux photographes alignent leurs focales : la frustration d’avoir dû ranger leurs objectifs depuis mars. «Les concerts nous manquent. Même si nous sommes parfois lessivés après une semaine complète de festival, les concerts restent des parenthèses du quotidien», livre Davide Gostoli.

«Les concerts nous manquent. Même si nous sommes parfois lessivés après une semaine complète de festival, les concerts restent des parenthèses du quotidien»

Davide GostoliDirecteur général adjoint DGNSI

S’ils attendent avec impatience que le contexte sanitaire permette une reprise des concerts, Ebert et Gostoli continuent de se rappeler leurs bons souvenirs. Et les artistes qu’ils ont eu le plaisir de capturer le temps d’une parenthèse musicale. Pourtant, tous deux peinent à savoir qui ils aimeraient particulièrement prendre en photo lorsque les performances live reprendront. « Ce serait probablement quelqu’un de rare chez nous. Comme David Gilmour par exemple », indique Thomas Ebert après réflexion. Tout autant pensif, son collègue lâche enfin le nom de Greta Van Fleet, l’un des groupes à assurer la relève rock, considérés comme les fils spirituels de Led Zeppelin. « Peut-être parce que je suis sûr qu’il se passerait quelque chose sur scène avec eux. Et aussi par nostalgie du rock des années 70 » , conclut Davide Gostoli. (DT)

Les concerts nous manquent

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