Qi gong, le remède d'Edith Page
Avec les beaux jours, les badauds peuvent parfois observer, sur les rives ou dans les parcs, des petits groupes enchainant des mouvements lents et amples, tout en synchronisation. Ce ne sont pas des aspirants moines Shaolin ni des fans de Jackie Chan, mais plutôt des amateurs de qi gong. Pratique dont Edith Page, cheffe de projet marketing et communication à la Direction générale de l’environnement (DGE), s’est emparée avec une intense passion depuis quelques années.
Le qi, à prononcer tchi, signifie l’énergie vitale, et gong (kong) se traduit par le travail du souffle. Notre énergie vitale provient donc du souffle, selon cet art énergétique chinois. Si la dénomination «Qi gong» date du XXe siècle, cette pratique fait partie de la tradition de l’empire du Milieu depuis plusieurs millénaires. «Aux origines, ces mouvements et exercices respiratoires ont été pensés dans un cadre militaire, pour redynamiser les troupes, explique Edith Page, mais le qi gong appartient fondamentalement au domaine de la santé et fait partie des cinq piliers de la médecine traditionnelle chinoise, aux côtés de l’acupuncture, de la diététique, des massages et de la phytothérapie».
Le qi gong à la rescousse
Avant de jeter son dévolu sur cette pratique chinoise, Edith Page faisait beaucoup de sport. Sur le tard, elle s’est notamment passionnée pour la danse et a performé à un rythme effréné dans une troupe amateur, au point d’en arriver aux limites de son corps. «J’ai eu un gros problème de hanche, les médecins m’ont dit qu’il fallait faire des infiltrations, que ce serait long et douloureux. J’ai décidé de me limiter à la physiothérapie et à la diététique, sans suivre de traitement médical. Du jour au lendemain, je ne pouvais presque plus marcher, c’était un gros coup au moral. Il fallait que je trouve une activité physique à tout prix», raconte Edith Page.
Le souvenir d’un stage de qi gong plaisant, une dizaine d’années auparavant, la pousse à redécouvrir cette pratique, afin de se remettre doucement en mouvement. Petit à petit, son corps bloqué se remet en route grâce aux mouvements doux du qi gong. Les aspects spirituels, presque méditatifs, la séduisent également: «Le qi gong dérive aussi d’une philosophie de vie. Nous, êtres humains, faisons partie intégrante de la nature. Nous sommes faits des cinq éléments, le bois, le feu, le métal, l’eau et la terre qui sont eux-mêmes liés aux différentes saisons ainsi qu’à nos organes vitaux. Par les mouvements, nos énergies sont nettoyées au niveau des organes et des émotions», expose Edith Page. Avec plus de 15 ans dans la communication numérique, cette activité soulage un esprit qui a vécu aux premières loges la montée en puissance des réseaux sociaux.
Un déclic en terres chinoises
Une activité bienfaitrice pour le corps et l’esprit donc, mais la nouvelle adepte ne le réalise vraiment que lors d’un voyage de groupe organisé en Chine, avec en ligne de mire un tournoi international de qi gong : «Performer devant un jury et un public de locaux a déclenché quelque chose en moi, dans le ressenti de la pratique. Comme une connexion profonde, une synchronicité dans le mouvement avec de purs inconnus, à l’autre bout du monde. J’ai eu l’impression de recevoir un message et à mon retour, j’ai décidé de me former pour enseigner le qi gong», raconte Edith Page. S’en est suivi l’ouverture de son académie de qi gong à Nyon, où se mêlent activité physique, développement personnel et thérapie complémentaire dans des cours collectifs ou individuels.
Les qi gong, yoga et autre tai-chi ont le vent en poupe. On peut les pratiquer partout, à tout âge, seul ou en groupe et sans matériel. De plus, ils permettent un retour aux sources vivifiant au sein de nos sociétés contemporaines aux multiples stimuli, comme en témoigne Edith Page: «Nous avons la chance d’avoir à disposition des pratiques ancestrales qui sont arrivées jusqu’à nous. Elles contrastent avec ce que les gens vivent dans leur quotidien et sont bienfaisantes. Il faut en profiter!» (VB)